J'ai une passion indélébile pour les vieux San-Antonio. Comme tout polar passant sous mes yeux, je les oublie aussitôt, en ce qui concerne l'intrigue en tout cas. Je m'y plonge régulièrement avec délices à cause de la langue.
Non seulement c'est drôle, mais c'est aussi érudit, impertinent et intelligent. Mes passages préférés sont peut-être ces lignes où, invariablement dans chaque opus, le fameux San-Antonio s'en prend directement à la bêtise de son lecteur, fustigeant ici son conformisme, là son hypocrisie, ailleurs sa bêtise. J'adore aussi tout particulièrement les scènes de séduction où les descriptions de jolies filles sont à crever de rire et où les scènes d'amour des parties de zygomatiques en l'air pas piquées des hannetons.
Quand on sait que Frédéric Dard en a publié plusieurs par an pendant des années, on ne peut qu'être émerveillé par son incomparable verbe.
J'avoue cependant ne collectionner et ne me gargariser que des oeuvres publiées jusqu'en 1972 ; il me semble qu'après cette date, l'auteur a commencé à tomber dans la vulgarité et la facilité. On ne goûte, me semble-t-il, à la véritable saveur du talent de Frédéric Dard, que dans ces écrits antérieurs à cette date. Mais il y a déjà de quoi se repaître.
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2 commentaires:
Je suis d'accord. J'ai beaucoup aimé les premiers San Antonio. Je les lisais tous à parution jusque vers 1975. Par la suite, tout en reconnaissant une constante qualité je m'en suis désintéressé.
Je sous suggère de lire "Après vous, s'il en reste Monsieur le Président".1986
Vous y trouverez plusieurs degrés de lecture, et peut-être cela vous engagera à lire ses romans (bons et moins bons) du milieu des années 80
pg-dewyse@wanadoo.fr
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