03 décembre 2005
Beurk : la pluie
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle", que c'est l'hiver et qu'il fait froid et qu'en plus il pleut, beurk beurk beurk !!! Qu'on ne vienne pas me dire que c'est bô, ces gougouttes qui font des mares ondoyantes et qui constellent les vitres de petits éclats brillants ! Ou encore que c'est bienfaisant, cette eau céleste qui vient fertiliser le sol ! Non, cette humidité froide est détestable, cette lumière grise est détestable, se tremper les pieds est détestable (et je ne parle même pas des infiltrations malencontreuses dans le cou), cette musique de cascade est détestable. Je ne connais qu'un aspect agréable à la pluie : c'est le poème qu'en a fait Ponge en ouverture du Parti pris des choses. Là seulement, elle y a quelque chose de doux et délicat. Extraits : " Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes. Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture." Le poème se termine ainsi : "La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse. Lorsque le ressort s'est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s'arrête. Alors si le soleil reparaît tout s'efface bientôt, le brillant appareil s'évapore : il a plu."
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1 commentaire:
Est-ce pluie es tu las... prends donc ton parapluie et tout s'arrange....
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