
La première partie offre la vision assez attachante d'un Jésus dont la foi est surtout fondée sur l'humilité et le doute, et pas du tout sur des certitudes et la révélation. Le récit semble essentiellement conduit par un souci de crédibilité: les miracles de Yéchoua (Jésus) ne sont empreints d'aucun mysticisme mais presque expliqués, en tout cas vus par un oeil rationnel (rappelons que le récit est écrit en focalisation interne), comme si l'auteur, pour croire en la figure du Messie, avait souhaité le rendre parfaitement humain (Jésus est d'ailleurs le fils parfaitement naturel de Joseph et Marie). Le message d'amour est en revanche mis en valeur d'une façon assez émouvante.
La seconde partie tient moins bien la route que la première. Surtout à cause du dialogue, dont on ne comprend pas la volonté qu'a eue l'auteur de lui donner un semblant de forme théâtrale ; et cette partie cherche aussi à expliquer rationnellement le mystère de la figure du Christ et de sa résurrection. Ce qui m'a choquée surtout, c'est le langage : le vocabulaire du XXe s. qui apparaît de temps en temps mais même pas assez souvent pour sembler être un parti pris de réactualisation, fait tache.
A noter que l'ensemble est très court, mais ne me paraît pas pour cette raison gagner en force. Si la première partie est originale, la deuxième, parce qu'elle fonctionne sur les mêmes ressorts, mais en plus appuyés, est décevante.
3 commentaires:
Eric-Emmanuel Schmitt est un auteur important. Ses pièces sont jouées dans le monde entier. Ses livres, déjà très lus, vont prendre un poids considérable avec le temps. J'ai eu l'occasion de parler avec lui. C'est un homme simple. Bref, je n'aurais pas eu plus de plaisir si j'avais rencontré Molière.
focalisation c'est quoi?
PB
Au garde-mots:
Molière, rien que ça ! Je vais tacher de me faire une meilleure opinion en lisant d'autres oeuvres...
A "PB":
focalisation = point de vue, mais tu le sais très bien !
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