Sortie scolaire, ma première qui dure plus de 12 heures. 166 élèves entre 15 et 19 ans, en très forte majorité des garçons, une quinzaine de profs motivés, une destination sympa. Et à cause de 5 élèves, tout dérape.
5 élèves n'étaient venus que pour provoquer, se heurter, nuire. 5 élèves malfaisants. On les savait perturbateurs, voire agressifs, mais on les avait emmenés, par souci d'équité. Escalade dans la violence verbale, la violence physique (pas contre nous mais contre d'autres jeunes), l'incommunicabilité, l'incompréhension. Oh personne n'a été poignardé, certes, mais je n'ai jamais connu un tel climat de tension, de brutalité et de mépris.
Notre métier d'enseignant n'est possible, viable, appréciable, que s'il y a une communication possible entre les élèves et nous, un minimum de valeurs communes ; et là, nous nous sommes confrontés à un mur infranchissable qui n'avait comme issue que la violence parce qu'aucun dialogue n'était possible, et pourtant, de notre côté, on a tout et tous essayé. Cette violence s'est limitée au ton, aux mots et à l'atmosphère, in extremis, mais pour combien de temps ?
Ces élèves sont maghrébins, et il serait hypocrite de prétendre que c'est un hasard. Cette incommunicabilité est forcément liée à une différence de culture et d'éducation. Ce à quoi j'ai assisté et participé pourrait suffire à me rendre raciste, c'est-à-dire à rejeter en bloc tous les individus de culture nord-africaine ; mais je ne dois pas oublier que j'en connais parmi les élèves comme parmi les adultes, dont le comportement n'a rien en commun avec ce que j'ai vu. Il n'empêche que ce voyage scolaire à cause de ces 5 monstres me fait encore froid dans le dos. Il ne faut pas oublier non plus qu'il y a eu 161 élèves au comportement normal : blagueurs, dissipés, râleurs, bruyants, contents, pas contents, etc etc...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
"On les savait perturbateurs, voire agressifs, mais on les avait emmenés, par souci d'équité"
c'est tout le problème de la confrontation de deux systèmes de valeur : d'un côté un souci de justice et d'intégration, de l'autre de l'égoisme et la volonté de montrer qu'on est non seulement à part mais au dessus.
Participer à une sortie pédagogique devient un droit.
Ne pas être accepté permettrait de dénoncer l'injustice et l'exclusion.
Faire échouer la sortie, c'est un coup d'éclat qui permet de montrer son pouvoir, au mépris des autres et en particulier au mépris de ce qui ont accepté de taire leurs hésitations..
En d'autres termes ça s'appelle cracher dans la soupe. Finalement ces 5 jeunes vous ont montré que vous étiez faibles face à une logique argumentaire qu'ils maitrisent parfaitement : l'accusation de racisme.
Enregistrer un commentaire