04 avril 2006
Pourvu que ça bouge
Un semblant de printemps commence à se dessiner mais tout palpite. Depuis deux semaines au bas mot, les cours n'ont plus tout à fait lieu : quelques élèves ou pas du tout, des manifs, des blocages, du bruit... L'atmosphère est plutôt bon enfant, même si le fonds est grave. Pourvu que ça dure. Sans radio, sans télé, sans journaux, et sans beaucoup d'internet pour m'informer, avec seulement les échos de ce que je vis au lycée, il me semble que l'énergie déployée par les jeunes est positive : j'ai été tant atterrée par l'inertie des adolescents citadins que les voir défiler me rassure. Ils sont bien sûr une majorité à rester au lit ou devant leur écran, plutôt qu'à se rassembler dans les rues, mais tant pis. Qu'une partie de leur génération se mobilise pour faire bouger les choses, les esprits, la politique, me paraît infiniment sain. C'est pourquoi j'espère que ce dynamisme ne va pas s'évanouir et rester lettre morte à l'occasion des vacances scolaires. Le CPE n'est qu'un prétexte à une volonté de penser autrement la société, une société où l'on cesserait de stigmatiser les jeunes comme étant des victimes et des boulets. Parce que ça c'est grave, et ça doit changer.
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