Tous autant qu'on est, on cherche à s'occuper. Occuper son temps, son esprit, son coeur, ses mains. Et il faut être fort pour occuper sa solitude. Elle n'est pas tout à fait naturelle. Et la frontière est fine avec la vacuité.
Quand on vit seul, la solitude est facilement synonyme d"inanité sonore", comme dit Mallarmé. Même si ce n'est pas toujours le cas, la solitude flirte avec le vide. Le vide fait peur parce qu'on cherche toujours à le combler, d'une manière ou d'une autre ; le vide n'est pas concevable, pas humain. Quand on manque de présent pour s'occuper, on le fait avec le passé ou avec des espoirs, avec des angoisses et des questions sur hier et sur demain. Carpe diem est une belle philosophie, qui est la négation du vide, l'apologie du présent. Mais la solitude parce qu'elle est un mouvement circulaire et non une marche en avant, est peu compatible avec l'épicurisme. Il faut être riche et humble pour conjuguer ce précepte avec la solitude.
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