La guerre de 14-18 est une horreur fascinante. Longtemps méconnue, d'apparence lointaine, et incompréhensible, elle apparaît comme un gouffre de barbarie pour peu que l'on s'y penche. A l'occasion d'un voyage scolaire de deux jours dans la Somme au mois de février, j'ai touché du doigt cette période de notre histoire que je connais très mal. La visite des tranchées, de la citadelle de Verdun en particulier, ce lieu terrible de "villégiature" pourtant pour les soldats, les récits, les paysages, les cimetières si nombreux, tout a été profondément marquant. Mais toujours aussi incompréhensible, voire davantage. Le degré d'horreur est hors de portée.
J'ai étudié avec les élèves quelques (magnifiques) lettres d'Apollinaire adressées à Lou, qui donnent une idée du désespoir et de l'angoisse de la mort que le soldat pouvait ressentir. Dans la bande-dessinée de Tardi, qui dit avoir écrit en hommage à son grand-père Poilu, on perçoit, au travers de multiples histoires d'anonymes, le cauchemar de ces quatre années, la folie abjecte de ces affrontements, la souillure profonde des corps et des âmes... On touche à l'indicible.
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