Le coup du lapin, on ne s'en remet pas. Le coup de râteau en revanche est de ceux-ci que l'on l'on peut se prendre moult fois dans la gueule, sans y laisser sa peau. De là à dire que l'on se remet, pas forcément.
L'image du râteau n'est pas sans une ironie cruelle : le mouvement de ratissage fait partie des plus fastidieux et durs du jardinage, tandis que marcher dessus évoque un gag éculé qui ne fait plus rire grand monde. Se précipiter dans les bras de quelqu'un qui en fait ne veut pas de vous ; avouer ses sentiments tendres à quelqu'un qui vous révèle alors qu'il vous méprise ; soupirer après quelqu'un qui ne veut pas de vous, bref, ça fait mal. Et ça ne fait même pas rire.
L'adolescent échappe peu à ce grand moment de douleur que les plus cons diront formateur. L'adulte y succombe avec encore plus de solitude et de honte. J'ai des souvenirs de râteau d'adolescente, de tentatives d'embrassades refusées, de moqueries sur mes prétentions à appartenir à la même race que les autres filles. "Grands", certes, on ne ressent plus les choses tout à fait de la même manière. La maturité est là mais la douleur est toujours violente : aimer quelqu'un qui ne veut pas de vous, quelle qu'en soit la raison, ça fait mal. On préfèrerait un bon manche de râteau.
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