La solitude, ce n'est pas vivre seul, ne pas parler avec un autre être humain, bref, ce n'est pas une question de présence ou d'absence physique. Il y a des personnes qui peuplent l'univers de quelqu'un sans même être là, parce que leur présence palpite à l'intérieur.
A des degrés divers, les personnes qui nous sont vraiment chères vivent en nous en permanence. Mon grand-père, mort il y a bientôt onze ans, continue à être vivant parce que son visage m'est toujours aussi familier ; je sens toujours son existence, elle fait partie de moi. Dans un autre genre, mes amis les plus proches sont une partie constituante de ma personnalité et de chaque instant, même s'ils ne sont pas directement impliqués. Voilà pourquoi je crois assez facilement en un sixième sens qui fait que l'on perçoit les bouleversements qui concernent cet autre, même s'il est à distance.
Mais ce type de présence a besoin d'une réalité aussi, c'est-à-dire d'une présence réelle, à fréquence plus ou moins régulière, pour que la présence permanente soit vivante. Mon grand-père n'est pas mort en moi, mais notre relation l'est ; avec les vivants, il faut raviver la relation par le contact, sinon cette présence intime se fige même si le souvenir reste. Un lien véritable entre deux individus vit entre deux rencontres, entre deux conversations.
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