31 octobre 2007

Lecture : De sang froid, de Truman Capote

Ce qui m'a frappé dans ce livre qui date de 1965, c'est à quel point il parle d'événements très contemporains.
L'auteur retrace de la manière la plus minutieuse possible, les circonstances qui ont entouré le meurtre d'une riche famille de paysans américains par deux paumés. J'ai pensé au film Eléphant, au court récit de Maxime Chattam dont j'ai oublié le titre, et à ces faits divers qui défrayent régulièrement la chronique : meurtres sauvages, sans mobiles, sans signes avant-coureurs, sans profil criminel reconnaissable. Cet ouvrage de Capote pose les mêmes questions, sans tomber dans le piège d'essayer d'y répondre : comment est-il possible que des gens "gentils" puissent se transformer en monstres ? Comment un massacre peut-il être exécuté "de sang froid" ? Comment ces meurtriers peuvent-ils ne plus être considérés comme des hommes ?

30 octobre 2007

Le Che

Vu aujourd'hui un documentaire sur le Che (de Maurice Dugowson), encore une de ces figures familières et inconnues pour moi. Il m'en reste une image ambiguë : s'il était manifestement porté par des idées généreuses, utopiques, galvanisantes, il était aussi très dur, puisqu'il a fait exécuter des hommes lorsqu'il a pris le pouvoir à Cuba avec Castro. C'est ce que Régis Debray résume lorsqu'il dit qu'il aimait l'Homme mais pas nécessairement les hommes.
Figure du beau et courageux révolutionnaire idéaliste, ce médecine de formation, souffrant gravement d'asthme, qui a touché à tous les domaines au gouvernement cubain, est manifestement un modèle d'indépendance et de volonté. Sans être d'accord avec ses actions, ce genre de personnage nous rappelle que certains hommes, donc l'Homme, peut bousculer les forces que l'on ne pense pouvoir que subir.

23 octobre 2007

De l'appartenance à un groupe

Il me semble qu'appartenir à un groupe est parmi ce qu'il y a de plus essentiel chez l'être humain. Deux circonstances m'y ont fait penser. Une manif, d'abord : comme les autres fois, j'y ai ressenti l'appartenance à la société, à un groupe communautaire, avec tout ce que cela a de galvanisant, de réjouissant, d'euphoriquement révolutionnaire. Complètement à l'opposé, j'ai réalisé que je ne me sentais pas du tout appartenir au "groupe famille", cette première société où la place que l'on y occupe détermine tellement nos rapports futurs avec les autres !
Groupe d'amis, groupe travail ou "groupe-couple", notre identité et notre existence ne trouvent leur place qu'au sein d'une ou de plusieurs communautés. On n'existe pas tout seul.

20 octobre 2007

Eloge féminin du rugby

Ce que j'aime dans le rugby, c'est la débauche de chutes, de coups, d'empoignades et de chocs. Je comprends mal les règles et m'en accommode. Ces gars-là ne me semblent pas tout à fait humains à cause de leur capacité à se tomber dessus par paquets, à se heurter et s'emmêler, défiant là toutes mes lois de la fragilité des corps... Ils se blessent peu, au regard de tout ce qu'ils se font subir. J'aime à voir que l'on peut tomber et glisser sur plusieurs mètres avec le sourire, que l'on peut se prendre sur le dos plusieurs centaines de kilos remuants, se relever et courir, que l'on peut se jeter volontairement tête baissée contre le poitrail d'une montagne pour en tester la résistance. Bref, c'est beau la puissance !

18 octobre 2007

Capacité d'absorption

Si je regrette parfois de n'avoir pas fait une prépa, c'est non seulement pour l'éventail culturel que ce genre d'étude propose, mais surtout pour la nécessité de forcer ses limites de travail. Je n'ai malheureusement jamais eu à me forcer beaucoup, et la paresse a dominé. Dans le même ordre d'idées, ma faculté de concentration réelle est assez rare et limitée dans le temps. Et comme toute choses rare, elle est précieuse ! Les livres, les films, les activités, les ambiances et les gens qui m'absorbent réellement sont peu fréquents. Etre tout entier à quelque chose ou à quelqu'un n'est pas, pour moi, évident ni facile. Mais je n'en apprécie que davantage ce qui me permet de me livrer de tout mon corps et de toute mon âme, de tendre dans une seule direction au lieu d'être constamment éparpillée.