On croit parfois avoir de la bouteille, être blindé, connaître son public... et puis on se prend une claque en travers de la gueule.
Organiser une sortie pédagogique avec des élèves, c'est un peu compliqué, cela prend du temps, mais surtout, c'est une grosse responsabilité. Pour en mettre une en place, il faut en avoir envie, il faut avoir confiance en ses élèves, et y mettre de soi. Et mettre de soi dans notre bô métier d'enseignant, c'est à la fois là qu'est la nécessité et là que le bât blesse toujours.
Bref, la sortie pédagogique à Paris, mise sur pied depuis plusieurs mois,a enfin lieu : visite des tours de Notre Dame, rallye pour découvrir le coeur historique de la capitale, et enfin représentations au théâtre de la Huchette. Le coeur y était, le travail en amont aussi, l'enthousiasme anticipé pour les organisateurs. Et un élève est absent au premier rendez-vous parce qu'il s'est fait emmener par les flics : surpris avec deux autres en train de fumer du shit, ils sont fouillés et lui en avait dans sa chaussure.
Par là-dessus, j'apprends qu'un élève a profité du quartier libre pour aller voir un copain parisien, et quand je reprends les questionnaires du rallye, ils ont manifestement été... négligés.
J'avais oublié que l'ado est con. Que l'ado est irresponsable. Que l'ado se fout de la culture. Que l'ado est digne d'une confiance très limitée. Que ce à quoi on voudrait l'ouvrir est à des années-lumière de son univers.
Me voilà dans un état de grande fragilité : je me rends compte une fois de plus que pour être prof il faut une carapace et que lorsqu'elle se fissure, il y a péril en la demeure. Il faut être prof pour savoir ce que ce boulot veut dire sur le plan humain ; et tous les débats sur les salaires, sur le temps de travail, sur les suppressions de postes, les réformes de programmes, etc. ne savent pas mettre de mot sur cette dimension qui est au coeur de ce boulot.
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