Le cinéma de Woody Allen, ou plutôt sa caricature, c'est : au moins un homme névrosé, de belles femmes, New-York, des inquiétudes existentielles, l'humour (juif) et beaucoup de dialogues. Cocktail souvent jouissif d'ailleurs. Mais Match point se présente comme un ovni dans l'oeuvre du réalisateur : c'est un film grave, où la psychologie est plus subtile que bavarde.
Ce que j'ai aimé d'abord, c'est la surprise constante : on ne s'attend pas à ce qui va se passer et pourtant tout s'enchaîne. Ensuite, les personnages sont à la fois simples, sans être simplistes : le frère, les parents, ces bourgeois englués dans une morale extrêmement rigide ne sont pas une seconde brossés avec facilité. Enfin, les deux acteurs principaux sont remarquables, pour une raison très claire : dans le même film, dans la même histoire, ils nous attendrissent pour nous faire horreur ensuite, avec la même force.
En revanche, je regrette de n'avoir pas compris le fond du propos du cinéaste : l'idée qui ouvre le film, celle de ces instants de chance qui font basculer une vie, ne m'a pas paru refléter l'histoire, alors qu'on y revient aussi à la fin. Le parcours du héros montre un enchaînement de calculs et pas à quel point l'existence dépend d'un coup imprévisible du destin.
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