Tous autant qu'on est, on cherche à s'occuper. Occuper son temps, son esprit, son coeur, ses mains. Et il faut être fort pour occuper sa solitude. Elle n'est pas tout à fait naturelle. Et la frontière est fine avec la vacuité.
Quand on vit seul, la solitude est facilement synonyme d"inanité sonore", comme dit Mallarmé. Même si ce n'est pas toujours le cas, la solitude flirte avec le vide. Le vide fait peur parce qu'on cherche toujours à le combler, d'une manière ou d'une autre ; le vide n'est pas concevable, pas humain. Quand on manque de présent pour s'occuper, on le fait avec le passé ou avec des espoirs, avec des angoisses et des questions sur hier et sur demain. Carpe diem est une belle philosophie, qui est la négation du vide, l'apologie du présent. Mais la solitude parce qu'elle est un mouvement circulaire et non une marche en avant, est peu compatible avec l'épicurisme. Il faut être riche et humble pour conjuguer ce précepte avec la solitude.
29 avril 2007
26 avril 2007
Je hais les coqs
Je croyais et ai encore en tête l'idée qu'un coq bien élevé chante au lever du soleil. Et qu'en dehors de cela, il se pavane toute la journée la crête au vent au milieu des poules qui caquètent. Faut croire que je me suis fait avoir par des clichés tirés de contes enchanteurs où le plus crétin des animaux a une fonction et du charme. Parce que le volatile néfaste répondant au nom de coq et habitant mon village, lui, il pousse son ignoble gueulante au beau milieu de la nuit. Et Dieu que c'est désagréable ce cri rauque, monotone et toujours raté ! On ne peut lui retirer une certaine régularité : 4h du matin. Mais rien à voir avec le lever du soleil, même s'il s'acharne longtemps. Je hais les coqs : c'est con, c'est moche et ça gueule.
23 avril 2007
Lecture : Le Monde perdu, de Michaël Crichton
J'ai lu il y a quelques années, Jurassic park, dont Le Monde perdu est la suite, et ma critique vaut pour les deux. Contrairement à ce quoi je m'attendais, j'ai pris beaucoup de plaisir à leur lecture.
J'avais vu la première version cinématographique et je m'attendais à la même indigence mais non. Le roman est beaucoup plus touffu, et même riche. Certes, la psychologie des personnages est sommaire et l'histoire bâtie sur des rebondissements à l'américaine, c'est-à-dire incessants, incroyables et captivants. Mais on apprend beaucoup de choses sur les dinosaures et la réflexion sur la prétention de l'être humain à vouloir bouleverser l'ordre naturel des choses est loin d'être idiote, à mon avis. Tout cela disparaît dans le film, mais dans le livre j'ai compris ce qu'était "la théorie du chaos". Bref, deux ouvrages (surtout le premier, plus surprenant, évidemment) qui combleront les amateurs d'histoires fantastiques non dénuées d'une certaine érudition !
J'avais vu la première version cinématographique et je m'attendais à la même indigence mais non. Le roman est beaucoup plus touffu, et même riche. Certes, la psychologie des personnages est sommaire et l'histoire bâtie sur des rebondissements à l'américaine, c'est-à-dire incessants, incroyables et captivants. Mais on apprend beaucoup de choses sur les dinosaures et la réflexion sur la prétention de l'être humain à vouloir bouleverser l'ordre naturel des choses est loin d'être idiote, à mon avis. Tout cela disparaît dans le film, mais dans le livre j'ai compris ce qu'était "la théorie du chaos". Bref, deux ouvrages (surtout le premier, plus surprenant, évidemment) qui combleront les amateurs d'histoires fantastiques non dénuées d'une certaine érudition !
17 avril 2007
Lecture : Les Cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini
Il s'agit d'un poncif, certes, mais les poncifs ne sont pas toujours faux : rien de tel que la littérature pour voyager.
Les Cerfs-volants de Kaboul offrent un voyage dans l'Afghanistan contemporain : on y perçoit la culture, les moeurs et la langue (les mots afghans sont agréablement disséminés dans les dialogues), au travers de l'histoire d'un enfant de riche qui grandit auprès d'un autre garçon, à la fois son serviteur et son frère. Immersion dans un monde étranger et en même temps familier, dans une histoire d'ailleurs et de tout temps.
13 avril 2007
Vendredi 13...
Sans être superstitieuse, une tuile un vendredi 13, ça interroge... Et une fuite d'eau non réparable (équivalent à une excédent de 130 m3 d'eau) une veille de départ en vacances, c'en est une belle, non ?
Histoire de conjurer le sort, j'ai biné tout mon potager et trouvé des petits pieds de haricots que je croyais sans avenir. J'ai les mains toutes cloquées mais je ne pouvais pas en rester à cette avanie ! Il n'empêche que me voilà bien emmerdée. Et qu'on est un vendredi 13. Allez hop, au lit ; et que l'on passe au samedi 14.
Histoire de conjurer le sort, j'ai biné tout mon potager et trouvé des petits pieds de haricots que je croyais sans avenir. J'ai les mains toutes cloquées mais je ne pouvais pas en rester à cette avanie ! Il n'empêche que me voilà bien emmerdée. Et qu'on est un vendredi 13. Allez hop, au lit ; et que l'on passe au samedi 14.
09 avril 2007
Lecture : Souvenirs d'un pas grand chose, de Charles Bukowski
Bukowski fait partie de ces noms d'auteur que j'avais l'impression de connaître depuis longtemps sans avoir jamais rien lu. Un nom familier auquel étaient rattachées des idées toutes faites du genre : style cru, alcool, scandale. Et puis un jour, l'occasion de me faire une idée plus précise, sinon personnelle, en lisant, pourquoi pas, son autobiographie.
On suit le parcours d'Henry Chinaski, dans les années 30 aux Etats-Unis, et son parcours de misère, de violence et de solitude. Parcours exemplaire dans la noirceur et pourtant, ce qui en ressort et en fait probablement l'originalité, c'est l'absence de lamentation, de plainte et la froideur du personnage. On voit s'éveiller l'envie d'être écrivain mais pas de passion ni de réelle ambition : c'est l'histoire triste d'un fils unique qui grandit dans un milieu violent parce que pauvre, dans une famille sans amour, et qui ne se reconnaît en personne. L'histoire d'une très grande solitude presque intrinsèque qui ne trouve de refuge que dans l'alcool.
Sans avoir lu son oeuvre, il me semble au travers de ce récit que les idées toutes faites ne sont pas loin de la réalité.
On suit le parcours d'Henry Chinaski, dans les années 30 aux Etats-Unis, et son parcours de misère, de violence et de solitude. Parcours exemplaire dans la noirceur et pourtant, ce qui en ressort et en fait probablement l'originalité, c'est l'absence de lamentation, de plainte et la froideur du personnage. On voit s'éveiller l'envie d'être écrivain mais pas de passion ni de réelle ambition : c'est l'histoire triste d'un fils unique qui grandit dans un milieu violent parce que pauvre, dans une famille sans amour, et qui ne se reconnaît en personne. L'histoire d'une très grande solitude presque intrinsèque qui ne trouve de refuge que dans l'alcool.
Sans avoir lu son oeuvre, il me semble au travers de ce récit que les idées toutes faites ne sont pas loin de la réalité.
05 avril 2007
Première marche
Y'a des moments où on est mûr pour les plaisirs, où on a l'énergie et la légèreté qu'il faut ; et il y en a d'autres où il est préférable de laisser ses désirs en attente, où l'essentiel est de limiter la casse. S'isoler, trouver les moyens de se calmer, de s'imperméabiliser aux angoisses, de se tenir hors de portée des énervements et de tout ce qui fragilise, voilà les priorités, et ce n'est pas toujours une tâche facile. Savoir qu'on n'est pas bien, sans réconforter, c'est la première marche qu'il ne faut pas louper pour aller mieux.
04 avril 2007
J'veux pas d'enfant
Parce que je veux pas être responsable d'une vie ; je veux pas servir de modèle et de repère ; je veux pas léguer à un autre individu toutes mes peurs conscientes et inconscientes, mes travers et mes noirceurs ; parce que je veux pas le faire pour avoir seulement une chance d'avoir quelqu'un pour m'occuper de moi quand j'en serai plus capable ; je veux pas m'accrocher à quelqu'un qui me resssemble ; je veux pas avoir peur de pas aimer la chair de ma chair ; je veux pas des complexes d'oedipe, des crises d'adolescence, des conflits et des reproches ; je veux pas me demander si je fais bien ou mal en permanence ; je veux pas être ni une bonne ni une mauvaise mère ; je veux pas ne plus disposer de mon temps à moi rien qu'à moi ; je veux pas des insomnies, des maladies, des pleurs ; je veux pas des discussions monomaniaques avec d'autres mères ; je veux pas essayer de réaliser mes rêves au travers de quelqu'un d'autre ; je veux pas lutter pour faire surtout pas comme mes parents ; je veux pas d'enfant.
Lecture : L'Aliéniste, de Caleb Carr
Sans laisser un souvenir impérissable, voilà un pavé de près de 500 pages qui se lit sans déplaisir. A la fin du XIXe siècle, à New York, se produisent des meurtres atroces de jeunes prostitués. Une équipe composée d'un journaliste, d'un médecin psychiatre aux théories dérangeantes pour l'époque, d'une femme soucieuse de montrer que son sexe est capable d'autre chose que ce à quoi on le cantonne, et de deux policiers aux méthodes d'investigation et d'analyse modernes, décident de mener l'enquête. Situer ce polar à cette époque et choisir ces personnages laissait croire que ce contexte prendrait une place importante dans l'intérêt du récit et on est finalement un peu déçu : cette bonne idée de départ ne m'a pas paru véritablement exploitée. Mais il n'en reste pas moins que la dimension policière du récit est bien menée et que l'on ne s'ennuie pas une seconde.
02 avril 2007
Banalité, certes, mais...
Dieu que c'est bon, l'arrivée de l'été ! Les fenêtres encore ouvertes à sept heures du soir, le crépuscule lumineux, le bruit des tondeuses, le chant des oiseaux, la douceur de l'air tôt le matin... Remettre des lunettes de soleil ! Abandonner les collants ! Se nourrir de tomates-moza ! Sentir la caresse de l'air par la fenêtre quand le réveil sonne... Ah lala, j'en passe et des meilleures, mais l'existence n'a vraiment pas la même saveur quand le beau temps pointe son nez.
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