Voilà un bon moment que je souhaitais lire ce livre, dont l'histoire m'avait séduite, à l'occasion de la sortie du film (pas encore vu). Ce récit mi-réaliste, mi-fantastique, à partir de quelque chose d'aussi dérisoire qu'une moustache, me paraissait une idée géniale.
Le bilan de lecture est mitigé : le lecteur est maintenu sur le fil du rasoir (sans mauvais jeu de mots) tout au long de l'histoire et pour ça, bravo. Mais l'écriture me paraît très en-deçà de ce que cela aurait mérité. Surtout parce qu'elle est plate, sans originalité. Le personnage de la femme du personnage principal m'a semblé également mal cerné.
Bref, l'idée de départ me paraît toujours aussi géniale, et la conduite du récit bien menée, mais je reste quand même sur ma faim. Le film, peut-être ?...
25 août 2007
20 août 2007
Vacances dans la 4ème dimension
L'île de Ré, mon lieu de vacances privilégié, celui où je viens depuis toujours, dans lequel s'inscrit l'histoire de ma famille, donc la mienne, a un impact très étrange sur moi. En 33 ans d'existence, il s'est rarement passé plus de 6 mois sans que j'y mette les pieds. C'est là que j'ai fait toutes (ou presque) mes expériences d'adolescente et de jeune femme. Les gens que j'y fréquente sont les plus vieilles connaissances gardées. J'y ai vécu mille histoires, des plus douloureuses aux plus délirantes.
Bref, aujourd'hui (mais cela n'est pas vraiment nouveau), c'est à mes yeux un lieu peuplé essentiellement par le passé.
Dans les lieux que je côtoie depuis mon enfance, je vois ce qu'il y avait il y a des années ; dans les gens, je vois ce qu'ils étaient avant ; je pense à ceux qui sont morts, à ceux qui ne viennent plus, à ceux qui ont changé. Il ne s'agit pas de nostalgie, même si certaines personnes en particulier me manquent ; il s'agit surtout d'un sentiment de décalage et d'étrangeté. J'ai l'impression d'être la seule à n'avoir pas évolué, d'être ici et dans un autre monde en même temps. Surtout dans un autre monde. Je ne sais pas à quoi cela est dû puisque je n'ai jamais cessé de venir et que je n'ai pas que des regrets d'une atmosphère ancienne, loin de là. Pourtant, au fond, je suis de moins en moins à ma place ici.
Bref, aujourd'hui (mais cela n'est pas vraiment nouveau), c'est à mes yeux un lieu peuplé essentiellement par le passé.
Dans les lieux que je côtoie depuis mon enfance, je vois ce qu'il y avait il y a des années ; dans les gens, je vois ce qu'ils étaient avant ; je pense à ceux qui sont morts, à ceux qui ne viennent plus, à ceux qui ont changé. Il ne s'agit pas de nostalgie, même si certaines personnes en particulier me manquent ; il s'agit surtout d'un sentiment de décalage et d'étrangeté. J'ai l'impression d'être la seule à n'avoir pas évolué, d'être ici et dans un autre monde en même temps. Surtout dans un autre monde. Je ne sais pas à quoi cela est dû puisque je n'ai jamais cessé de venir et que je n'ai pas que des regrets d'une atmosphère ancienne, loin de là. Pourtant, au fond, je suis de moins en moins à ma place ici.
06 août 2007
Lectures estivales en vrac
Dans ces grandes et longues vacances, la lecture est mon passe-temps quotidien. Histoire de n'avoir pas le sentiment d'avoir complètement perdu mon temps, j'en fais le bref répertoire :
- A. Nothomb, Les Catilinaires : court, distrayant, pas impérissable.
- D. Simmons, Les Fils de ténèbres (relecture) : toujours aussi génialissime.
- J. Irving, Un Enfant de la balle : pas pu dépasser les 100 p., grosse déception.
- P. Besson, Un instant d'abandon : l'histoire d'un retour dans un village perdu d'Angleterre, après un séjour en prison, pour l'homicide d'un enfant. Pas mon préféré.
- F. Vargas, Sans feu ni lieu : un polar sans Adamsberg, donc il y manque quelque chose mais bien quand même.
- P. Besson, Se résoudre aux adieux : le dernier, une histoire après une rupture. Décevant.
- T. Capote, La Traversée de l'été : une triste histoire d'amour newyorkaise entre une jeune bourgeoise et un jeune homme pauvre.
- Anne Perry, La Marque de Caïn : un polar dans l'Angleterre victorienne. Pas inintéressant.
- P. Besson, En l'absence des hommes (relecture) : toujours aussi magnifique, voire encore davantage.
- Arnaldur Indridason, La Femme en vert et La Voix : de l'excellent polar islandais (sans valoir Mankell cependant).
- T.C. Boyle, Water music (en cours) : épopée très touffue d'un explorateur écossais au XVIIe s. à la poursuite du Niger. Je ne me laisse que moyennement emporter.
Rien de bien marquant jusque-là. Ce sont les polars islandais dont je garderai sûrement le meilleur souvenir.
- A. Nothomb, Les Catilinaires : court, distrayant, pas impérissable.
- D. Simmons, Les Fils de ténèbres (relecture) : toujours aussi génialissime.
- J. Irving, Un Enfant de la balle : pas pu dépasser les 100 p., grosse déception.
- P. Besson, Un instant d'abandon : l'histoire d'un retour dans un village perdu d'Angleterre, après un séjour en prison, pour l'homicide d'un enfant. Pas mon préféré.
- F. Vargas, Sans feu ni lieu : un polar sans Adamsberg, donc il y manque quelque chose mais bien quand même.
- P. Besson, Se résoudre aux adieux : le dernier, une histoire après une rupture. Décevant.
- T. Capote, La Traversée de l'été : une triste histoire d'amour newyorkaise entre une jeune bourgeoise et un jeune homme pauvre.
- Anne Perry, La Marque de Caïn : un polar dans l'Angleterre victorienne. Pas inintéressant.
- P. Besson, En l'absence des hommes (relecture) : toujours aussi magnifique, voire encore davantage.
- Arnaldur Indridason, La Femme en vert et La Voix : de l'excellent polar islandais (sans valoir Mankell cependant).
- T.C. Boyle, Water music (en cours) : épopée très touffue d'un explorateur écossais au XVIIe s. à la poursuite du Niger. Je ne me laisse que moyennement emporter.
Rien de bien marquant jusque-là. Ce sont les polars islandais dont je garderai sûrement le meilleur souvenir.
05 août 2007
De la légèreté
A la suite d'une discussion avec une amie où nous échangions des expériences de relations humaines, j'ai réalisé combien je lui enviais sa légèreté, si loin de moi.
Légèreté ne signifie pas superficialité. La légèreté, c'est la faculté à s'accorder des désirs et des plaisirs instantanés, à s'accorder le droit de changer d'avis, d'envie. Il n'y a pas nécessairement d'inconscience à être léger : beaucoup de choses méritent d'être vécues sans être pensées, soupesées, envisagées en terme de causes et de conséquences, d'importance et de d'intérêt. Etre léger, c'est être capable de profiter des choses légères. Malheureusement, pour d'autres, tout plaisir et tout désir est grave. Peut-être qu'ils sont alors ressentis de façons plus aiguë, plus intense, peut-être... On aspire tous peu ou prou aux mêmes choses ; mais cette différence fondamentale à vivre, est-ce une question de caractère, de vécu ? En tout cas, ce n'est pas un choix conscient. On a si peu d'empire sur soi-même.
Légèreté ne signifie pas superficialité. La légèreté, c'est la faculté à s'accorder des désirs et des plaisirs instantanés, à s'accorder le droit de changer d'avis, d'envie. Il n'y a pas nécessairement d'inconscience à être léger : beaucoup de choses méritent d'être vécues sans être pensées, soupesées, envisagées en terme de causes et de conséquences, d'importance et de d'intérêt. Etre léger, c'est être capable de profiter des choses légères. Malheureusement, pour d'autres, tout plaisir et tout désir est grave. Peut-être qu'ils sont alors ressentis de façons plus aiguë, plus intense, peut-être... On aspire tous peu ou prou aux mêmes choses ; mais cette différence fondamentale à vivre, est-ce une question de caractère, de vécu ? En tout cas, ce n'est pas un choix conscient. On a si peu d'empire sur soi-même.
02 août 2007
Des présences et des absences
La solitude, ce n'est pas vivre seul, ne pas parler avec un autre être humain, bref, ce n'est pas une question de présence ou d'absence physique. Il y a des personnes qui peuplent l'univers de quelqu'un sans même être là, parce que leur présence palpite à l'intérieur.
A des degrés divers, les personnes qui nous sont vraiment chères vivent en nous en permanence. Mon grand-père, mort il y a bientôt onze ans, continue à être vivant parce que son visage m'est toujours aussi familier ; je sens toujours son existence, elle fait partie de moi. Dans un autre genre, mes amis les plus proches sont une partie constituante de ma personnalité et de chaque instant, même s'ils ne sont pas directement impliqués. Voilà pourquoi je crois assez facilement en un sixième sens qui fait que l'on perçoit les bouleversements qui concernent cet autre, même s'il est à distance.
Mais ce type de présence a besoin d'une réalité aussi, c'est-à-dire d'une présence réelle, à fréquence plus ou moins régulière, pour que la présence permanente soit vivante. Mon grand-père n'est pas mort en moi, mais notre relation l'est ; avec les vivants, il faut raviver la relation par le contact, sinon cette présence intime se fige même si le souvenir reste. Un lien véritable entre deux individus vit entre deux rencontres, entre deux conversations.
A des degrés divers, les personnes qui nous sont vraiment chères vivent en nous en permanence. Mon grand-père, mort il y a bientôt onze ans, continue à être vivant parce que son visage m'est toujours aussi familier ; je sens toujours son existence, elle fait partie de moi. Dans un autre genre, mes amis les plus proches sont une partie constituante de ma personnalité et de chaque instant, même s'ils ne sont pas directement impliqués. Voilà pourquoi je crois assez facilement en un sixième sens qui fait que l'on perçoit les bouleversements qui concernent cet autre, même s'il est à distance.
Mais ce type de présence a besoin d'une réalité aussi, c'est-à-dire d'une présence réelle, à fréquence plus ou moins régulière, pour que la présence permanente soit vivante. Mon grand-père n'est pas mort en moi, mais notre relation l'est ; avec les vivants, il faut raviver la relation par le contact, sinon cette présence intime se fige même si le souvenir reste. Un lien véritable entre deux individus vit entre deux rencontres, entre deux conversations.
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