Dernier jour de l'année. Bilan ? Pas top, pas top du tout même. Alors c'est bien qu'une autre année commence. Même si c'est symbolique, on a l'impression de redémarrer, de repartir un peu à neuf, de se débarrasser de certaines casseroles.
Je remercie ceux qui ont été des sources de joies, de légèretés, de surprises, de rires. Je leur souhaite mille et un plaisirs, mille et un bonheurs. Nul doute que 2008 contiendra aussi son lot de douleurs et contrariétés diverses, mais que la balance penche du bon côté...
31 décembre 2007
25 décembre 2007
Lecture : La Reine dans le palais des courants d'air (Millenium, 3), de Stieg Larsson
Le hasard des emprunts à la médiathèque que je fréquente assidûment fait que c'est le dernier tome de la trilogie que je lis en premier. Mais nul doute que je vais lire les deux autres, et avec beaucoup de plaisir.
Si je n'ai pas trouvé l'originalité vantée par des critiques, il n'en reste pas moins que les 700 pages de ce volume ont été une compagnie fort agréable et prenante autour de ce noël sans fête. Les personnages sont atypiques, notamment l'héroïne, Lisbeth, et l'intrigue est complexe sans être incompréhensible. Marque peut-être des polars nordiques (je pense à Mankell et à Indridason), les auteurs se soucient peu de rendre leurs personnages principaux sympatiques ou même attachants. C'est ce qui les différencie le plus des polars américains, ou même français : qu'il s'agisse d'Harry Bosch ou de Jean-Baptiste Adamsberg, même s'ils sont originaux, voire marginaux, il y a une affection manifeste chez leurs créateurs ; ce qui n'est pas le cas pour Wallander ou Erlendur.
Si je n'ai pas trouvé l'originalité vantée par des critiques, il n'en reste pas moins que les 700 pages de ce volume ont été une compagnie fort agréable et prenante autour de ce noël sans fête. Les personnages sont atypiques, notamment l'héroïne, Lisbeth, et l'intrigue est complexe sans être incompréhensible. Marque peut-être des polars nordiques (je pense à Mankell et à Indridason), les auteurs se soucient peu de rendre leurs personnages principaux sympatiques ou même attachants. C'est ce qui les différencie le plus des polars américains, ou même français : qu'il s'agisse d'Harry Bosch ou de Jean-Baptiste Adamsberg, même s'ils sont originaux, voire marginaux, il y a une affection manifeste chez leurs créateurs ; ce qui n'est pas le cas pour Wallander ou Erlendur.
23 décembre 2007
Etrange Lëon
Pas de Noël pour moi cette année. La dislocation de ma famille originelle et l'absence de famille créée font qu'il ne se passera strictement rien pour moi demain soir ni le lendemain. Il est curieux de constater, que même pour les très nombreuses personnes qui détestent cette fête, il est inenvisageable de ne rien faire et pitoyable de se retrouver seul(e). Les mots de pitié que cette situation suscitent sont insupportables, bien plus que le fait de n'avoir pas de famille, ni de sapin ni de cadeaux. Je n'ai qu'un véritable regret : celui de ne pas participer à la joie de mon neveu, celui pour qui Noël est une fête. Mais les liens familiaux n'ont parfois que le poids d'une obligation. Ceux qui sont soudés, réjouis, en partage et en confiance, ont de la chance. Je n'ai pas celle-là. Tant pis !
19 décembre 2007
Lecture : Prières exaucées, de Truman Capote
L'auteur aurait dit que cet ouvrage (inachevé) était son chef-d'oeuvre proustien. Ben... comme beaucoup, je n'y ai vu que quelque chose de très inférieur à De sang froid !
D'ailleurs, cela n'a pas grand chose à voir. Ce que j'en retiens, c'est que cela m'a beaucoup fait penser à Bret Easton Ellis : il y a, avec quelques dizaines d'années d'écart, la même peinture au vitriol d'une société artificielle, mondaine, dépravée, glacée. Nul doute, à mon avis, qu'Ellis s'est inspiré de ce livre pour les siens, et l'a dépassé. Dans Prières exaucées, il y a encore quelque chose d'humain, et une dénonciation explicite (l'auteur aurait eu beaucoup d'ennuis parce qu'il publiait des ancedotes réelles) ; chez Ellis, la fiction est claire, mais le lien avec la réalité plus fort encore pour le lecteur.
D'ailleurs, cela n'a pas grand chose à voir. Ce que j'en retiens, c'est que cela m'a beaucoup fait penser à Bret Easton Ellis : il y a, avec quelques dizaines d'années d'écart, la même peinture au vitriol d'une société artificielle, mondaine, dépravée, glacée. Nul doute, à mon avis, qu'Ellis s'est inspiré de ce livre pour les siens, et l'a dépassé. Dans Prières exaucées, il y a encore quelque chose d'humain, et une dénonciation explicite (l'auteur aurait eu beaucoup d'ennuis parce qu'il publiait des ancedotes réelles) ; chez Ellis, la fiction est claire, mais le lien avec la réalité plus fort encore pour le lecteur.
16 décembre 2007
Le poids des mots...
Le rôle du professeur de français n'a peut-être jamais été plus important qu'à l'heure d'aujourd'hui, où les mots et les messages sont portés à notre entendement en une quantité faramineuse, où il est donc terriblement nécessaire de savoir décoder, trier, relier, comprendre.
Que le vocabulaire soit directement lié à la violence me paraît beaucoup plus évident que les images : la pauvreté de langage est liée à la pauvreté de repères, et source de dérives qui s'exprime avec d'autres moyens. Mais bref, je ne veux pas faire de la sociologie de comptoir, mais donner l'exemple de trois mots dérangeants:
- le premier est celui de "pouvoir d'achat" : il me semble y avoir dans cette expression quelque chose d'extrêmement pervers, quasi oxymorique, mais employé avec une terrifiante légèreté. Où est le "pouvoir" de celui qui achète ? Conférer à la dépense un pouvoir, c'est admettre que notre droit d'exister dans la société est directement lié à celui de consommer ! Ce qui n'est qu'un appel à la dépendance ! et le pouvoir réel n'appartient-il pas aujourd'hui à ceux qui vendent, à ceux qui font acheter ?
- dans le même ordre idée, le terme de "libéralisme" me trouble aussi beaucoup. On y entend le mot liberté, et pourtant, il recouvre l'idée de libre concurrence, de libre capitalisme. Quelle déplorable définition de la liberté que celle du XXIe siècle ! On est bien loin de la notion d'épanouissement personnel qui était son sens originel.
- enfin, dans un article de Charlie Hebdo de cette semaine, Caroline Fourest reprend un terme employé par Sarkozy, à savoir le terme d'"islamophobie", contre lequel il prétend se battre au même titre que contre l'antisémitisme. Vouloir combattre tous les racismes est certes une noble lutte, mais le terme douteux qu'il emploie laisse à penser que même la critique contre la religion, qui elle est légitime, est un acte de racisme.
Cela me fait penser à un dernier mot, un tout petit mot tout simple qui se substitue souvent à un autre, mine de rien : à la "question" de l'immigration on utilise plus fréquemment le terme de "problème" de l'immigration...
Que le vocabulaire soit directement lié à la violence me paraît beaucoup plus évident que les images : la pauvreté de langage est liée à la pauvreté de repères, et source de dérives qui s'exprime avec d'autres moyens. Mais bref, je ne veux pas faire de la sociologie de comptoir, mais donner l'exemple de trois mots dérangeants:
- le premier est celui de "pouvoir d'achat" : il me semble y avoir dans cette expression quelque chose d'extrêmement pervers, quasi oxymorique, mais employé avec une terrifiante légèreté. Où est le "pouvoir" de celui qui achète ? Conférer à la dépense un pouvoir, c'est admettre que notre droit d'exister dans la société est directement lié à celui de consommer ! Ce qui n'est qu'un appel à la dépendance ! et le pouvoir réel n'appartient-il pas aujourd'hui à ceux qui vendent, à ceux qui font acheter ?
- dans le même ordre idée, le terme de "libéralisme" me trouble aussi beaucoup. On y entend le mot liberté, et pourtant, il recouvre l'idée de libre concurrence, de libre capitalisme. Quelle déplorable définition de la liberté que celle du XXIe siècle ! On est bien loin de la notion d'épanouissement personnel qui était son sens originel.
- enfin, dans un article de Charlie Hebdo de cette semaine, Caroline Fourest reprend un terme employé par Sarkozy, à savoir le terme d'"islamophobie", contre lequel il prétend se battre au même titre que contre l'antisémitisme. Vouloir combattre tous les racismes est certes une noble lutte, mais le terme douteux qu'il emploie laisse à penser que même la critique contre la religion, qui elle est légitime, est un acte de racisme.
Cela me fait penser à un dernier mot, un tout petit mot tout simple qui se substitue souvent à un autre, mine de rien : à la "question" de l'immigration on utilise plus fréquemment le terme de "problème" de l'immigration...
Lecture : les dernières, en vrac...
Commençons par le mauvais :
- réessayé un Mishima, directement traduit du japonais, et au titre prometteur, L'Ecole de la chair, mais non, toujours pas accroché, et je ne l'ai même pas terminé.
- lu Un Roman russe d'Emmanuel Carrère, sur les conseils véhéments d'une amie. D'ailleurs j'avais aimé L'Adversaire et La Moustache. Mais là, franche déception. Et pour une raison rare : j'ai trouvé le narrateur/auteur parfaitement puant. Et puis le récit est désordonné : si le chevauchement des histoires se justifiait à mon sens pour L'Adversaire, ici, cela me paraît brouillon. Beurk.
Et maintenant les enthousiasmes :
- Les deux romans que j'ai lus de Douglas Kennedy : La Poursuite du bonheur et surtout Les Charmes discrets de la vie conjugale. Des pavés sur des destins américains de femmes, pleins d'humour, de réalisme, de noirceur, que j'ai dévorés.
- La série de polars d'Anne Perry autour de la première guerre mondiale, le premier volume s'appelant Avant la tourmente. J'ai aussi lu le troisième, et j'ai énormément apprécié, moins pour l'aspect policier que pour les personnages (le héros est un pasteur protestant), et que pour le contexte historique, remarquablement dépeint.
- Les polars de l'islandais Arnaldur Indridason, La Cité des jarres, La Femme en vert, et La Voix : atmosphère glauquissime mais dévoration assurée !
- réessayé un Mishima, directement traduit du japonais, et au titre prometteur, L'Ecole de la chair, mais non, toujours pas accroché, et je ne l'ai même pas terminé.
- lu Un Roman russe d'Emmanuel Carrère, sur les conseils véhéments d'une amie. D'ailleurs j'avais aimé L'Adversaire et La Moustache. Mais là, franche déception. Et pour une raison rare : j'ai trouvé le narrateur/auteur parfaitement puant. Et puis le récit est désordonné : si le chevauchement des histoires se justifiait à mon sens pour L'Adversaire, ici, cela me paraît brouillon. Beurk.
Et maintenant les enthousiasmes :
- Les deux romans que j'ai lus de Douglas Kennedy : La Poursuite du bonheur et surtout Les Charmes discrets de la vie conjugale. Des pavés sur des destins américains de femmes, pleins d'humour, de réalisme, de noirceur, que j'ai dévorés.
- La série de polars d'Anne Perry autour de la première guerre mondiale, le premier volume s'appelant Avant la tourmente. J'ai aussi lu le troisième, et j'ai énormément apprécié, moins pour l'aspect policier que pour les personnages (le héros est un pasteur protestant), et que pour le contexte historique, remarquablement dépeint.
- Les polars de l'islandais Arnaldur Indridason, La Cité des jarres, La Femme en vert, et La Voix : atmosphère glauquissime mais dévoration assurée !
09 décembre 2007
Pouah
Je comprends peu la politique. Non que cela ne m'intéresse pas, au contraire, mais mon cerveau appréhende mal ce monde et ce langage particuliers. Mais je crois être sensible à des choses importantes. Et depuis l'élection de Sarkozy, les "valeurs" qui prévalent avec ostentation et vulgarité - le pouvoir (!!) d'achat, la propriété, la matérialité, l'individualisme sous couvert de bons sentiments, le luxe, le profit, et j'en passe - me révulsent. Il ne les a pas inventées, bien sûr, mais il les légitime. J'en viens à encourager toute forme de rébellion contre les institutions, même sans idée précise à défendre ; j'en viens à envisager que la violence soit la seule issue possible pour faire bouger les choses ; j'en viens à avoir honte d'être française, parfois. Comme ce soir, où je viens d'apprendre que Khadafi est reçu demain en grandes pompes par le représentant de notre pays pour faire ses courses d'armes. Oui, j'ai honte.
06 décembre 2007
Incroyable mais vrai !
On fait vraiment un métier formidable... Qui réserve sans cesse des surprises... Qui nous empêche de nous ennuyer, certes, mais de dormir aussi parfois.
Bref, une anecdote énorme aujourd'hui. Un élève arrive dans le bureau de la CPE à 11h, un élève de première, normal, sac au dos, des boutons sur la tronche et qui demande la permission de rentrer chez lui. "Qu'est-ce qui t'arrive", demande placidement ma collègue qui a plus de trente ans de carrière et en a entendu beaucoup mais jamais celle-là.
"J'ai un python dans mon sac. Il s'est échappé cette nuit et je ne l'ai pas retrouvé, je viens seulement de le découvrir dans mes affaires. Je peux le ramener chez moi, s'il vous plaît ?".
Bref, une anecdote énorme aujourd'hui. Un élève arrive dans le bureau de la CPE à 11h, un élève de première, normal, sac au dos, des boutons sur la tronche et qui demande la permission de rentrer chez lui. "Qu'est-ce qui t'arrive", demande placidement ma collègue qui a plus de trente ans de carrière et en a entendu beaucoup mais jamais celle-là.
"J'ai un python dans mon sac. Il s'est échappé cette nuit et je ne l'ai pas retrouvé, je viens seulement de le découvrir dans mes affaires. Je peux le ramener chez moi, s'il vous plaît ?".
01 décembre 2007
Ame sans cible
L'orage gronde au dehors et la pluie se fracasse contre les vitres. J'adore quand les éléments se déchaînent, domage qu'il fasse si froid. Le ciel en colère me ferait presque croire en un dieu qui serait derrière.
Quel rapport avec le titre du billet ? C'est ce joli jeu de mot qui m'a donné envie d'écrire. C'est tout. Quoique. J'en appelle à toutes les âmes en perdition, curieuses et démunies. Baudelaire avait raison de mettre l'Ennui en tête de tous les maux. N'est-ce pas le désoeuvrement, la rage de l'inutilité, le désespoir de l'impuissance qui tonne derrière les fenêtres ?
Quel rapport avec le titre du billet ? C'est ce joli jeu de mot qui m'a donné envie d'écrire. C'est tout. Quoique. J'en appelle à toutes les âmes en perdition, curieuses et démunies. Baudelaire avait raison de mettre l'Ennui en tête de tous les maux. N'est-ce pas le désoeuvrement, la rage de l'inutilité, le désespoir de l'impuissance qui tonne derrière les fenêtres ?
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