On ne connaît jamais quelqu'un. On ne "naît pas avec", il y a donc toujours des facettes qui nous échappent, qui nous surprennent, même dans le climat de confiance et de promiscuité les plus attentifs. Pourtant, on croit toujours savoir, et certes, on perçoit sans se tromper une partie, voire une grande partie de certains autres. Mais on ne sait jamais tout et on ne comprend jamais tout.
On est soi à l'intérieur de soi, et puis il y a une mulitudes d'êtres qu'on est selon la personne qui est en face, sans le préméditer, sans s'en apercevoir, sans mentir. On n'est pas une chose immuable, unique (rien ne m'a jamais tant agacée que les gens qui disent : je suis comme ça !). On est au contraire quelque chose de perpétuellement mouvant, soumis aux interactions, qu'on le veuille ou non. "Je est un autre" disait Rimbaud ; je est soi et les autres, maelström aux contours flous et mobiles. Et pour continuer dans les citations, je renverrai à la phrase de Montaigne : "Toute certitude est incertaine", en matière humaine tout particulièrement.
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