Surtout ne pas faire de vagues, surtout ne pas faire de bruit, surtout ne pas prendre de risque, voilà le mode de fonctionnement de notre société aujourd'hui, pour employer de grands mots pompeux qui n'en sont pas moins une triste, une désolante et une effroyable vérité.
Des faits : je me suis insurgée (poliment) contre ma hiérarchie, arguments à l'appui, devant le fait que nous étions en tant que professeurs de français, submergés e charges de travail notamment de surveillance d'examens, au moment de préparer les oraux, alors que d'autres professeurs n'ont aucune correction, aucun oral. Réponse : diffamation, mépris. Et désolidarisation de mes collègues pourtant concernés comme moi, et au nom de qui j'ai pris aussi la parole. On se croirait dans Matin brun, quand les protagonistes estiment à chaque mesure que bon, quand même, ça pourrait être pire...
Et puis voilà que quelques professeurs disent dans la presse ce qu'ils pensent de la réforme de l'organisation du bac, sans polémiquer, avec des nuances, sans remettre en cause des personnes, en disant simplement : que faire travailler les élèves de seconde plus tard, c'est bien mais qu'il y a quelques dysfonctionnements. On aurait pu parler des gros coups de gueule et on s'est efforcés d'être objectifs, et on se fait taper sur la gueule ! Comme quoi on n'avait rien à dire, ou à en référer d'abord à nos supérieurs !! MERDE !!! La liberté d'expression est-elle en train de mourir ? L'esprit de solidarité aussi ?
Je suis de plus en plus effrayée par l'inertie, par le protectionnisme des individus, par la "philosophie" culpabilisatrice du "te plains pas, ça pourrait être pire, t'as encore ça et ça".
Presqu'envie de violence...
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