20 novembre 2005

Musique : Thomas Fersen

Thomas Fersen (prononce-t-on le "s" de Thomas ?), il me semble que c'est d'abord du texte, et un art de la rime. Des bêbêtes souvent, du morbide fréquemment aussi, et beaucoup d'humour. Les personnages qui reviennent le plus souvent dans ses chansons sont à la fois banals et atypiques (l'assassin et son domestique dans "Monsieur", le gardien du cimetière dans "Croque") ; ou bien des petits hommes faibles et émouvants (bouleversant "Dugenou"). Il y a un peu de surréalisme chez Fersen ("La chauve-souris et le parapluie"). Difficile à classer, ce qui est sûr, c'est qu'il a une couleur bien à lui. Ses musiques y participent également : souvent entraînantes, que ce soit avec la guitare, l'accordéon, l'harmonica ou la violon. Il y a son débit aussi : grave et nonchalante, sa voix est gouleyante, comme un bon vin qu'on boirait le dimanche soir devant le feu de cheminée.
Sur scène, maigre et économe de son sourire et de ses mouvements, il campe son personnage dans son costume de clown noir et blanc. Avec ses acolytes au chapeau melon, ils ressemblent un peu aux héros de Orange mécanique. Thomas Fersen a en plus un regard très intense qui ajoute encore à la similitude avec l'Alex du film de Kubrick. Bref, il s'agit d'un personnage étrange et attachant, image qu'il cultive sans doute, et d'un excellent specimen de "chanson française", expression à laquelle il donne toutes ses lettres de noblesse.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi chère Séraphine votre article piquant est-il entâché du cliché de la cheminée. Vous savez bien que le dimanche on ne boit pas de vin! A moins que vous ne viviez tous vos lundis au soleil?
A

séraphine a dit…

Cliché peut-être, quoiqu'il y des plaisirs indicibles dans certaines choses banales. Mais pour le vin interdit le dimanche, je m'insurge ! La preuve imparable : le vin de messe....