31 décembre 2006

2006 : the End

La nuit vient de tomber pour la dernière fois de l'année 2006. La prochaine fois que nous verrons le soleil, nous serons en 2007. Il ne s'agit que de quelques heures, bien peu différentes des nuits précédentes, mais sur le plan symbolique pourtant, celle-ci résonne autrement. Une nouvelle année c'est un nouveau départ, c'est le début d'autre chose, une perspective d'avenir ; voilà sans doute à quoi sert le calendrier. Bergson explique, je crois, que le temps et la durée n'ont pas grand chose à voir : le temps est une donnée objective, linéaire, tandis que la durée est notre perception subjective du temps et sans doute la seule que nous ayons.
Si cette année s'achève en marasme pour moi, l'ensemble de l'année a été positif et constructif ; et si 2007 s'ouvre sur beaucoup d'angoisses, je veux croire aux bonnes surprises, aux découvertes enrichissantes.
Cela a l'air très con, mais je crois que ce qui compte c'est d'aller toujours de l'avant. Le pire comme le meilleur ont cette vertu commune. Il n'est rien de pire que l'immobilisme ; l'immobilisme c'est la mort. On a tous des épreuves à vivre, nul n'est épargné. Tant qu'il y a de la vie, il y a de la force.
En avant 2007.

28 décembre 2006

De la souplesse de l'esprit

Il y a une souplesse de l'esprit comme il y a une souplesse du corps. On n'a pas tous les mêmes dons au départ pour faire plier son corps à des mouvements divers et variés mais avec de l'exercice, on est tous capable d'agrandir ses mouvements. Pour l'âme, c'est pareil. D'aucuns ont une faculté naturelle à voir, à s'ouvrir, à d'adapter, mais ils sont susceptibles aussi de se raidir et de rendre leur esprit rigide et étroit. Ceux qui n'ont pas eu la chance par leur éducation, leur environnement, leur intellect peut-être aussi, de s'ouvrir, sont néanmoins capables par des exercices d'élargir, d'enrichir, leur vision des choses, leur existence quotidienne.
Il faut entretenir son esprit comme il faut entretenir son corps.

26 décembre 2006

Situations inextricables ?

Je ne crois pas qu'il existe de situations inextricables. Ce qui les rend épouvantables c'est souvent l'incapacité que l'on ressent à faire des choix, c'est là qu'est la difficulté, mais il n'y a pas de situation impossible à résoudre. Il faut savoir trancher, renoncer, opter, ce qui est loin d'être aisé, mais on n'est jamais complètement démuni quand on prend la décision de faire face.
Je suis révoltée par la passivité, le manque de lucidité, les douleurs auxquelles on ne choisit pas d'échapper et qu'on ne fait qu'amplifier par lâcheté. Les pleurs, les fuites, les crises de nerfs peuvent être une phase nécessaire. La commisération, la compassion, l'empathie ont leur vertus, certes, mais provisoires et peu constructives. Elles apaisent, soulagent mais ne résolvent rien. Je suis révoltée par l'autoflagellation, qu'on finit toujours par infliger aussi aux autres. Il ne sert à rien de tendre la main à des gens qui ne veulent pas s'en sortir ; on ne peut venir en aide qu'à des personnes qui ont le courage et un minimum de volonté pour envisager d'être secouru. Et ce n'est pas toujours le cas. Beaucoup de personnes engoncées dans leur malheur et qui crient au secours n'ont pas la moindre envie réelle de mettre la tête hors de l'eau et ne risquent que d'entraîner les autres avec elles. La plus grande générosité des autres ne peut rien contre cela.

25 décembre 2006

Chronique philosophe (hic) (2) : les présocratiques

Les "présocratiques" désignent ces philosophes grecs qui ont vécu avant Socrate aux VIe et Ve s. av. JC, méconnus du fait que leurs livres ont disparu et que nous ne les connaissons que par les fragments rapportés par leurs successeurs. Mais leurs réflexions ont été essentielles dans l'histoire de la philosophie. Leur caractéristique générale : ils étaient à la fois philosophes, poètes, savants et esprits religieux.
Thalès s'est interrogé sur la nature des choses, dégagée des réponses toutes faites par la religion, et a répondu : l'eau. De cette volonté de trouver des réponses rationnelles aux questions que l'on se pose sur le monde est née véritablement la philosophie.
Pythagore aurait, selon la tradition, inventé le mot "philosophie" en disant que seuls les dieux ont droit au nom de sage, tandis que les hommes ne peuvent qu'aimer la sagesse, d'où l'étymologie. Mais il est surtout celui qui a dit que tout est nombre : le monde selon lui est un tout harmonieux gouverné par les lois mathématiques.
Par opposition, Héraclite fonde sa conception du monde sur l'éternel mouvement de tout, l'instabilité incessante. Pour lui "la guerre est la mère de toutes choses".
Empédocle a eu une influence considérable dans la mesure où il a établi la liste des 4 éléments qui se partagent la nature, laquelle a perduré au moins juqu'au XVIIIe s. : la terre, l'eau, l'air et le feu.
Anaxagore fut le premier à séparer l'esprit de la matière.
Démocrite, savant encyclopédiste, "inventa" les atomes et l'idée que chaque chose est un agrégat d'atomes et de vide.
Les sophistes, enfin, ne sont pas vraiment des présocratiques puisqu'ils sont contemporains de Socrate. Leur réputation a souffert à travers les siècles du rejet véhiculé par les ouvrages de Platon, jusqu'à des recherches assez récentes qui ont réhabilité leur importance. C'étaient des professeurs d'art oratoire et des démocrates qui défendaient surtout l'idée selon laquelle n'importe quel citoyen bien éduqué était capable de savoir et de gouverner, par opposition à la conception élitiste et hiérarchique de Platon. Autre conception combattue par leur contemporain : leur relativisme et leur scepticisme. Protagoras, le plus célèbre des sophistes, est l'auteur de cette phrase célèbre : "l'homme est la mesure de toutes choses".

21 décembre 2006

Ce corps qui nous parle

Parfois, notre esprit nous ment, nous fait croire à des mensonges, nous induit en erreur ; ce qui ne nous ment pas, pour peu qu'on sache l'écouter, c'est notre corps. Les réflexes d'attirance comme de répulsion viennent du plus profond de nous-mêmes, crois-je, et à ce tire sont les indicateurs les plus fiables des sentiments réels que nous éprouvons. Avec l'autre le corps peut mentir, tricher, simuler, comme les mots, mais à nous-mêmes, le physique ne ment pas. Sentiments et sensations sont indissociables. L'amour, la haine, l'amitié, la sympathie, la rancoeur, ont nécessairement des répercussions et des traductions physiques même si bien sûr elles ne sont pas les mêmes pour tout le monde et que nous n'écoutons pas tous notre corps avec la même attention. Mais nous devrions tous écouter plus souvent notre corps plutôt que notre raison qui n'a pas toujours... raison.

20 décembre 2006

Les coups du sort

On ne se "prépare" jamais aux coups de Trafalgar qui peuvent vous tomber dessus sans prévenir. Même si on se dit toujours qu'on aurait dû ou pu anticiper, qu'on devrait se sentir prêt à affronter les catastrophes qui n'arrivent normalement qu'aux autres, c'est faux. La meilleure façon d'encaisser et de ne pas se laisser submerger par les chocs, c'est au contraire de profiter de tout ce qu'il y a de bon dans les périodes propices, parce que l'équilibre acquis est la seule force véritable qui nous permet de faire face intelligemment quand le sol s'effondre sous vos pas. Et de ne pas tomber encore plus bas que la seule situation l'induit.
Et devant les douleurs, je ne connais également qu' une chose qui fasse vraiment du bien : rire. L'humour, la dérision, surtout dans les cas les plus graves, sont salvateurs et bienfaisants, loin devant toutes les paroles de consolation et de réconfort. On cite souvent l'humour violent des médecins, mais c'est évidemment le seul moyen vraiment efficace de ne pas se laisser submerger par toutes les douleurs qu'ils côtoient en permanence.
Carpe diem, carpe diem.

16 décembre 2006

Lecture : La Musique du hasard, de Paul Auster

C'est le titre du livre qui m'a séduite avant de le lire. Du Paul Auster, j'en avais déjà lu mais n'en avais gardé quasiment aucun souvenir. Ce qu'aujourd'hui je ne m'explique pas bien. Mais ce n'est pas tout à fait le propos.
La Musique du hasard raconte la vie d'un américain qui hérite d'une grosse somme et abandonne toutes ses attaches pour partir au volant de sa voiture, jusqu'au jour où il recontre un jeune homme qui vit en jouant au poker. L'histoire (que je n'ai pas racontée) a quelque chose de kafkaïen et c'est probablement ce qui rend ce roman franchement intéressant. Le personnage central dont on partage les sentiments est attachant ; les autres sont surtout étranges, au bord de la caricature, et pourtant consistants et mystérieux. Le récit, de la même manière, est à la fois réaliste et teinté d'absurdité, sans que jamais l'équilibre ne soit rompu. C'est le genre de livre auquel on ne s'attend pas et qui vous habite avec des points d'interrogation une fois refermé.

13 décembre 2006

Youpi : les amitiés

Les plus grands bonheurs de ma vie, je les dois à l'amitié. Parmi les moments les plus délectables, il y a les débuts et puis les moments où l'on contemple cette part de notre existence.
Les frémissements de l'amitié, lorsque l'on sent, lorsque l'on voit, surgir doucement la complicité, la confiance, l'intimité, oh oui on peut parler de vrai plaisir. Quand deux êtres s'ouvrent l'un à l'autre, se rencontrent au sens le plus profond et personnel, leur est livré alors certainement ce que l'on a de plus beau à vivre et à éprouver. Ensuite, c'est dans la durée que s'épanouit l'amitié, dans la persistance évidente, dans le quotidien dont elle est l'un des piliers. On perd de vue parfois combien elle est précieuse et essentielle, parce qu'elle fait partie de notre vie, permanente et rassurante et puis un détail, un clin d'oeil, un rire, nous rappelle quelle chance on a de connaître cette relation.
Sans violence, sans souci de séduire, sans enjeu prédéfini, l'amitié est l'exact contraire de la solitude. Il n'est rien de plus naturel et de plus vital que d'avoir dans sa vie au moins une personne avec laquelle on se sent libre et bien, en confiance et en sérénité.

10 décembre 2006

Ouille ouille ouille

En bonne caricature de pseudo intellectuelle, je hais le sport, non sans un certain mépris. L'effort physique me paraît une absurdité sans nom, la douleur infligée volontairement et sans finalité une preuve d'indigence mentale. Je ne pratique donc aucun sport. Enfin presque. Le seul qui m'amuse et que j'ai pratiqué à peu près régulièrement ces dernières années c'est le squash. Je n'aurai pas l'indécence de dire que courir après cette minuscule balle en caoutchouc me paraisse plus intelligent et moins masochiste que monter des côtes sur deux roues et une selle de bois, mais j'ai toujours trouvé cela rigolo.
Près d'un an que je n'avais pas joué. Six mois, depuis la fin des travaux dans ma maison, que seuls le maniement de l'aspirateur et l'ascension des trois étages du lycée me faisaient travailler ma musculature. Et j'ai couru après la baballe pendant une heure. J'ai transpiré avec joie !... Mais depuis, ô combien je souffre... J'ai senti s'éveiller le lendemain, tout au long de la journée, des muscles insoupçonnés et tenir un stylo est devenu un effort. Mes gestes sont devenus lourds et gauches et je me sens presque difforme, vu que, si j'ai mal partout, absolument partout, ce n'est pas avec la même acuité mais que je peux dire avec précision où sont mes appuis principaux quand je frappe la balle. Pour couronner le tout, il est près de 5h du matin et je ne dors pas : mon sommeil agité a été réveillé par mes tentatives répétées de mouvements dans le lit. Eternuer m'arrache des cris.
Je tiens à dire que mon partenaire lui aussi est sensiblement dans le même état que moi, bien que faisant régulièrement du sport. Ah lala, j'arrête là mes jérémiades ; ça m'apprendra à faire le bonhomme.

06 décembre 2006

Lecture : Le Guerrier solitaire, de Henning Mankell


Je voulais lire un polar, un de ceux que l'on dévore, dans lequel on s'immerge totalement, en oubliant tout le reste, retrouver un moment d'évasion captivée comme seuls les bons policiers savent le provoquer. Gagné.
Intense sans être frénétique, violent sans excès, psychologique sans être psychologisant, original sans être incroyable, bref, du très bon polar avec tout ce qu'il fait dans la mesure qui convient et en plus cette touche d'exotisme du contexte : la Suède.
J'en veux encore !

03 décembre 2006

Lecture : Rencontre sous X, de Didier van Cauwelaert


Les auteurs à succès de romans français aujourd'hui semblent avoir ceci de commun que leurs ouvrages sont rapides et faciles à lire. Je pense à Amélie Nothomb, à Eric-Emmanuel Schmitt et à Didier van Cauwelaert, dont je viens pour la première fois de lire un ouvrage.
Personnages stéréotypés, bons sentiments, histoire improbable. Certes, ce n'est pas prétentieux comme Schmitt. Et on ne s'ennuie pas vraiment, le style est alerte, non dénué d'humour, mais c'est bien tout ce que je peux y trouver de positif. La quatrième de couverture en fait quelque chose de sociologique qui semble en réalité parfaitement caricatural.
Les histoires égocentriques d'Amélie Nothomb sont mille fois plus jubilatoires, incisives et drôles, que ce type de roman mièvre, pseudo contemporain, et ridicule.

02 décembre 2006

Chronique philosophe (hic) (1) : les grandes périodes

Ah ! Apprendre !... Comprendre !... Découvrir !...
J'ai acheté, il y a quelques semaines de cela, La Philosophie pour les nuls. Et voilà, j'en démarre la lecture. Pour m'aider à en tirer une substantifique moëlle, à en retenir des bribes, à en goûter la signification, je me suis dit : pourquoi ne pas faire comme pour mes lectures un compte-rendu régulier dans mon blog ? Cet exercice fait travailler ma mémoire et mon esprit critique. Je n'ai nullement l'ambition de donner des cours de philo ! Seulement celle de faire faire un peu de gymnastique à mon cerveau...

L'introduction trace les grandes périodes le l'histoire de la philosophie, notant au passage que ce domaine est souvent en retard par rapport aux autres mais c'est peut-être logique si l'on considère qu'elle naît de l'observation.
Les premiers philosophes se caractérisent surtout par des préoccupations métaphysiques et cosmologiques et Socrate vient rompre au Ve s. av. JC cette première forme en s'intéressant à des questions plus pratiques, plus "terre à terre", comme le bien et la justice.
La période médiévale constitue une rupture avec l'avènement du christianisme : la pensée est bouleversée par l'idée de Dieu créateur, de foi, de vie après la mort, etc...
Le XVIIe s. et le XVIIIe s. voient un changement marquant dans la philosophie avec l'entrée en scène de l'étude de la nature, de l'individualisme.
Le XIXe s. se démarque par une multiplication de philosophes majeurs et des pensées sur le monde. Le XXe siècle, et à plus forte raison le XXIe s., est encore plus difficile à percevoir dans son ensemble mais ne manque pas de philosoph(i)es.

25 novembre 2006

Pensée du soir

Une des clefs du bien être est sans doute l'humilité. Avec le temps, pour ne pas dire l'âge, j'apprends à me défaire des hautes aspirations vers lesquelles le conformisme me guidait. Et il n'en résulte nulle amertume, bien au contraire, plutôt de la liberté et de la légèreté. Humilité n'est nullement synonyme de renoncement ou d'infériorité. Se rendre compte des joies que l'on a à portée de main au lieu de se lamenter de ce que l'on n'a pas est une force.
Avec nos cerveaux surdimensionnés, nos existences prennent à nos yeux une importance démesurée et dérisoire, à y bien regarder. Ce que l'on a de mieux à faire de nos vies c'est d'être heureux et chaque minute à ne pas l'être est une minute perdue.

17 novembre 2006

Mpff...

Directive officielle du rectorat, donc du ministère de l'Education, donc de la politique actuelle de notre pays en ce qui concerne l'éducation des citoyens : 80 % d'une classe d'âge doit aller jusqu'en terminale, et 65 % obtenir le bac. L'objectif n'est donc pas de permettre à l'élève de choisir, de progresser, ni même d'apprendre, mais de le garder à l'école jusqu'à un certain âge. Ces chiffres signifient la quasi disparition des filières technologiques et professionnelles (qui ferment déjà les unes après les autres depuis quelques années), au profit d'une scolarité de masse qui ne profitera ni aux plus faibles ni aux plus forts. Cette scolarité de masse où l'élève n'a plus rien à faire pour passer dans les classes supérieures, pour s'orienter, ne peut pas être productive. C'est la disparition de l'effort, de l'émulation, de l'investissement de l'élève, c'est la mort de l'enseignement. Et je n'ose parler des répercussions sur le monde du travail, sur la société, de cette marée informe de jeunes adultes qui sortiront (sortent?) des lycées- fourmilières.
Et puis : demander au professeur d'être là après les cours pour les élèves est dépasser le rôle de l'enseignant, perdre de vue sa "mission" qui est de faire apprendre un savoir et des compétences. C'est décharger le rôle de la famille. Bien sûr que les enseignants sont là pour aider les élèves au besoin, et ils le font. Pourquoi systématiser cela ? Pourquoi redéfinir le rôle de l'enseignant comme un auxiliaire de la vie de l'enfant/adolescent ? Cette confusion des rôles et des fonctions est dramatique. Comment donner envie d'apprendre quand on sait que les notes ne signifient plus rien, que les professeurs n'ont aucun pouvoir ? Comment rester ne serait-ce que crédible face à une classe dans ces conditions ? Entre l'image de plus en plus galvaudée de l'enseignant feignant et mécontent, et la réalité décadente sur le terrain, le métier va devenir de plus en plus irrespirable et dénué de sens.

14 novembre 2006

Lecture : Orgueil et préjugés, de Jane Austen

De la littérature de gonzesse ? Pas seulement. Une histoire mièvre ? Pas vraiment. A l'eau de rose ? Certes. Prévisible et sans intérêt ? Certainement pas.
Oui, Orgueil et préjugés, c'est une histoire d'amour dans l'aristocratie anglaise du début du XIXe siècle, avec ses galanteries excessives, ses bals, ses promenades, son oisiveté, ses intrigues amoureuses, ses querelles nobiliaires, etc. Et c'est beau, c'est prenant, c'est plein d'un humour cynique, de tempéraments, et la prose est délicieuse. Je ne sais si l'on doit cette dernière à l'auteur ou au traducteur, ou aux deux, mais les phrases longues et denses glissent délicieusement. Et ce n'est même pas obsolète, malgré le contexte : l'héroïne ne paraît pas datée une seconde, dans la mesure où c'est une femme indépendante et cultivée, même si elle évolue dans un milieu où la femme est surtout frivole. Bref, que du bonheur.

12 novembre 2006

Comment se faire des électeurs...

C'est pas un scoop, mais la phrase surtout que j'aime bien, c'est quand elle dit "je veux pas encore le crier sur les toits". Cela nous donne envie de l'écouter, hein ?

09 novembre 2006

Blog

Un nouveau blog découvert, il s'appelle "Chronique Education" et il propose régulièrement une revue de presse sur le thème de l'éducation. De quoi se mettre au courant de ce qui se passe dans le domaine et d'avoir des avis différents.

06 novembre 2006

Parler

L'homme n'est pas le seul être vivant à s'exprimer, mais sans doute à le faire avec autant de complexités. Je ne sais plus qui a dit : "la parole a été donnée à l'homme pour cacher sa pensée", pour Sartre, "parler c'est agir", Sade a dit qu'on apprenait qu'en écoutant, pour les psychanalystes la parole est un instrument d'émancipation, etc etc. On a tous fait l'expérience des vertus et des méfaits de la parole, des liens qu'elle tisse, et des incompréhensions qu'elle fait naître. La parole trompe souvent, mais elle est souvent indispensable. En fait, c'est peut-être Sade qui a raison : dans la parole, ce qui compte c'est l'écoute. C'est une écoute attentive (des propos d'autrui comme de ses propres paroles) qui permet de savoir ce qu'il y a à entendre et à comprendre. Seule l'écoute donne du sens.

05 novembre 2006

Une histoire de déception

Quand j'ai commencé mes travaux chez moi, un collègue en plein désarroi sentimental est venu m'aider chez moi. On a sympathisé et passé plein de bons moments ensemble. J'ai beaucoup bénéficié de son aide au début puis, première déception, il n'a pas tenu un certain engagement et j'ai failli me retrouver dans la mouise mais heureusement j'ai des vrais amis qui ont été là quand il fallait. A partir de là, j'ai cessé de compter sur ses promesses initiales et le temps qu'il continuait à passer chez moi était essentiellement consacré à ses propres travaux sur ses propres affaires, qu'il ne pouvait faire dans son appartement. On a néanmoins continué à passer des moments agréables. Et puis à la fin du mois de juin, juste avant de partir en vacances, une fausse manoeuvre lui fait casser dans ma cuisine mon micro-ondes et ma cafetière, plus divers objets qui se trouvaient dans le périmètre. Quand je l'ai mal pris, c'est moi qui me suis fait insulter pour mon ingratitude. A la rentrée, no comment de part et d'autre, amabilité, politesse. Et puis un message disant qu'il avait toujours eu "envie de moi". Voilà qui ne m'intéresse pas beaucoup. Je finis par demander au bout de quatre mois s'il compte me dédommager un jour ou si j'attends le père Noël pour espérer une cuisine à nouveau équipée. Et c'est à nouveau lui l'offensé et moi l'impolie cyclothymique.
C'est sûr : si j'avais prêté mon c***, j'aurais évité bien des désagréments !...

04 novembre 2006

Panne d'électricité

Il est un peu plus de 22 heures ; j'étais sagement en train de lire un polar dont l'action se passe au Moyen Orient lorsque plouf tout s'éteint. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive, sauf que cette fois, c'est pas ma faute ! Tout est plongé dans le noir autour de chez moi, ou presque puisque la lune presque pleine projette sa lumière crue et blanche sur les maisons et le sol au-dessus duquel flottent les volutes d'air givrant.
J'écris à la lumière de l'écran de l'ordinateur, avant que la batterie ne rende l'âme... C'est angoissant, cette absence d'électricité inexpliquée. Et mon chauffage fonctionne à l'électricité... hum... Je vais aller me réfugier sous ma couette, pour faire comme si le noir était un choix délibéré. Et poursuivre dans mes rêves l'enquête au confins du désert syrien.

03 novembre 2006

Retour aux réalités

Il est rare que lorsqu'on prend un billet d'avion on ne prenne que l'aller. Faut pas se plaindre, me dira-t-on, y'en a qui partent jamais en vacances, qui n'en ont pas, gnagnagna... D'ailleurs je ne me plains pas, j'offre à cette tribune mes jérémiades que personne n'est obligée de lire.
J'ai donc repris l'avion, ô joie, pour revenir, ô beurk, vers mes sushis, oups soucis voulais-je dire, quotidiens. A propos de soucis, oups de sushis, j'ai pas arrêté de bouffer : en Tchéquie, j'ai mangé tchèque, mais aussi japonais et mexicain. Miam miam. Sauf que mes muscles se sont tellement amollis que je n'arrive plus à démarrer la tondeuse, une des déconvenues de cette journée de retour. Parmi les autres, je cite en vrac : le procès contre mon ancien propriétaire que j'ai assigné en justice parce qu'il ne m'a pas rendu ma caution, les coups de fils à l'électricien qui ne m'a toujours pas branché le radiateur de ma cuisine, le menuisier qui ne vient pas refaire ma véranda pleine de trous d'air, la visite du couvreur qui viendra "dès que possible" réparer mon toit qui fuit dans ma cuisine, les histoires de famille qui se creusent et s'abîment.
Et j'ai même pas repris le boulot encore...
Ok, j'ai quand même passé de bonnes vacances, je suis quand même contente de retrouver ma maison à moi que j'ai, de revoir ce week-end des gens que j'aime, je suis en bonne santé, et y'a même du soleil ! La vie est belle, quoi.

31 octobre 2006

Lecture : American psycho, de Bret Easton Ellis

J'avais été fascinée par Lunar Park, dans lequel il était question de cet ouvrage qui a fait la célébrité sulfureuse de l'auteur. J'appréhendais de le lire, compte tenu de sa réputation et en même temps, bien sûr, j'étais attirée. L'occasion s'est présentée et je l'ai lu en 5 jours.
C'est un livre étrange. Oui, il y a des scènes de tortures insoutenables et d'ailleurs je n'ai pas pu tout lire, j'en ai zappé quelques-unes à la fin. Mais ce n'est ni la raison de rejeter le livre ni de le lire. Le personnage principal, Patrick Bateman, jeune goldenboy newyorkais qui passe sa vie dans les restaurants branchés et les boîtes de nuit, en compagnie de gens qui se confondent les uns les autres la plupart du temps, est obsédé par les marques de vêtements et d'objets. Et la nuit, il massacre des filles. Il ne se passe au fond pas grand chose, les événements et les propos se répètent : descriptions de soirées ennuyeuses, longs chapitres sur des albums de musique, sur des tenues vestimentaires, entrecoupés de scènes de tortures... Et pourtant on ne s'ennuie jamais. Ce qui est fascinant dans ce roman je crois, c'est l'obsession du personnage pour les choses matérielles, la vie pleine d'incohérences et d'hystéries du monde dans lequel il vit, c'est le lent crescendo dans l'attitude criminelle et la folie du "héros", et les rares moments où il parle de ses sentiments, de lui-même (ce qui contribue grandement à l'impression d'étrangeté de la narration puisque l'histoire est écrite à la première personne du singulier).
Je ne sais pas ce que Bret Easton Ellis a voulu "dire"dans ce roman ; on dit qu'il dénonce, comme le titre l'indique c'est vrai, les travers de la société américaine contemporaine, complètement artificielle. Pour ma part, j'ai été surtout sensible à la froideur du personnage, à l'impossibilité pour le lecteur ni d'éprouver de la compassion ni un rejet total. C'est un roman dont il est difficile de parler je crois, parce que, comme pour Lunar Park, il est inclassable et dérangeant, et pas seulement pour les scènes d'horreur.

28 octobre 2006

Youpi : l'avion

J'adôôôôôre les voyages en avion, et tout particulièrement les décollages... Ah ! entendre le moteur vrombir puis sentir la poussée de l'accélération, avant que de voir par le hublot et de percevoir dans tout son corps le mastodonte s'élever en une gracieuse diagonale ! Ah! l'impression d'écrasement, de vertige lorsque l'on franchit des paliers dans l'atmosphère et que l'avion vire ! Et puis le paysage d'en haut, tout qui devient si petit, si plat, si dérisoire ! J'ai vu des poissons fantasmagoriques, des visages d'extraterrestres, dans les lumières des villes...
Et puis en décollant, quelle que soit la destination, on laisse ses infiltrations d'eau dans les gaines électriques, ses habitudes et ses questionnements, son quotidien et sa liste de choses à faire...

25 octobre 2006

Sororité

A l'âge des mensonges enfantins, je m'étais inventé un grand frère, blond, aux cheveux frisés, baptisé Charles. Il était presque adulte, il était fort, il me protégeait et je l'adulais. Aujourd'hui, j'aurais voulu une soeur aînée. Elle aurait trois enfants, elle ne me ressemblerait pas, elle me ferait rire, elle me comprendrait et elle serait là quoi qu'il arrive. Comme deux petits pois d'une même cosse, nous serions liées intrinsèquement. Les membres d'un même tribu ne naissent pas toujours sous le même toit, dit une amie à moi. Il est vrai qu'on n'est pas obligé d'aimer sa famille et qu'on n'y trouve pas toujours connivence ni confiance. Mais la sororité (ou fraternité) reste un idéal de complicité, de fidélité, d'amour. Snif.

Toi le frère que je n'ai jamais eu
Si tu savais ce que j'ai bu
De mes chagrins en solitaire
Si tu m'avais pas fait faux bond
Tu aurais fini mes chansons
Je t'aurais appris à en faire
Si la vie s'était comportée mieux
Elle aurait divisé en deux
Les paires de gants, les paires de claques
Elle aurait sûrement partagé
Les mots d'amour et les pavés
Les filles et les coups de matraque

Toi le frère que je n'aurai jamais
Je suis moins seul de t'avoir fait
Pour un instant, pour une fille
Je t'ai dérangé, tu me pardonnes
Ici quand tout vous abandonne
On se fabrique une famille

Maxime Le Forestier

22 octobre 2006

Beurk : la migraine

Sensation d'un étau autour de la boîte crânienne, d'élancements diffus derrière les yeux et d'une inflammation derrière les tempes... Fatigue générale, incapacité à réfléchir et à agir, impression de poids... Au bout de 24 heures, on ne sait même plus si on souffre encore, le mal est insidieux, latent. Parfois il arrive d'enrayer la douleur à ses débuts, et là, quelle délicieuse sensation de liberté et de légèreté quand elle a quitté le cerveau ! Mais quand on n'y est pas parvenu et qu'elle s'est installée bien au chaud, bien à l'étroit là-haut, alors on n'y peut plus grand-chose. Tout est un effort, physique ou mental, et notre environnement nous parvient avec un décalage désagréable. Envie de se faire sauter le caisson pour se débarrasser de cette machine encombrante, pesante et douloureuse.
La migraine : beurk beurk beurk.

21 octobre 2006

La colère

Le mot colère est dérivé du latin cholera et désignait une maladie bilieuse. Il a ensuite acquis le sens psychologique qu'on lui connaît aujourd'hui. Pourtant, il n'est rien de moins psychologique que la colère. Au lieu de faire parler sa raison, on laisse aller ce qu'il y a de bestial, d'irrationnel, d'où la violence. Mais si elle est dépourvue d'intelligence, exprimer sa colère peut être sain, voire salvateur, plutôt que d'enfouir un besoin d'explosion parfois nécessaire avant de réfléchir. Ce sont les sentiments qui, trop bouleversés, suscitent de la colère. Et un exutoire est parfois bienfaiteur pour leur permettre de retrouver un sens.
Mais on a toujours tort de se mettre en colère face à quelqu'un. L'absence de raison ne fait qu'accuser celui qui s'est senti, à tort ou à raison, blessé. Si la colère est un sentiment légitime, elle n'a jamais à s'exprimer devant autrui, parce qu'elle est l'expression d'une intimité bouleversée et, à cause de l'incohérence dont elle la manifestation, elle ne donne rien à comprendre.

15 octobre 2006

Pourquoi je préfère mes amis à mes amants

Peut-être une vie d'indépendance en est-elle la cause, peut-être irrémédiable, mais oui, je crois bien que je préfère mes amis à mes amants. Dans une histoire sentimentale, il y a toujours une inquisition, une tentative de fusion ; dans l'amitié, il y a de la complicité, du respect, et une liberté surtout, difficilement compatible avec la réalisation d'un couple.
Au fond, ce que je voudrais vivre, c'est une sorte d'amitié sexuelle ; parce qu'il me manque bien sûr dans ma vie quelqu'un avec qui partager beaucoup de choses. De fait, mes amis sont en général en couple justement, ont une famille et s'ils peuvent passer en premier pour moi qui suis célibataire et sans enfant, moi je ne passe pas en premier pour eux et donc les partages sont limités. Alors oui, un grand ami, avec qui rire, partager des moments, des activités banales ou exceptionnelles, des soucis, des interrogations, et de jubilatoires galipettes, voilà ce qui serait idéal. On ne partage jamais sa vie avec quelqu'un ; au mieux, on partage beaucoup de moments. Chercher à être à deux n'a aucun sens pour moi.

14 octobre 2006

Lecture : Les Particules élémentaires, de Michel Houellebecq

Le seul adjectif qui convient au sentiment que j'éprouve après avoir lu cet ouvrage est : intéressant. Pourtant c'est un mot creux, vaguement prétentieux, plutôt froid ; mais la froideur, justement, c'est sûrement le thème principal du roman. Voici un passage :
"On considèr(e) le plus souvent la philosophie comme dénuée de toute importance pratique, voire d'objet. En réalité, la vision du monde la plus couramment adoptée, à un moment donné, par les membres d'une société détermine son économie, sa politique et ses moeurs. Les mutations métaphysiques _ c'est-à-dire les transformations radicales et globales de la vision du monde adoptée par le plus grand nombre _ sont rares dans l'histoire de l'humanité. Par exemple, on peut citer l'apparition du christianisme. (...) on ne peut pas dire que les mutations métaphysiques s'attaquent aux sociétés affaiblies, déjà sur le déclin. Lorsque le christianisme apparut, l'Empire romain était au faîte de sa puissance (...) Lorsque la science moderne apparut, le christianisme médiéval constituait un système complet de compréhension de l'homme et de l'univers; il servait de base de gouvernement des peuples, produisait des connaissances et des oeuvres, décidait de la paix comme de la guerre, organisait la production et la répartition des richesses; rien de tout cela ne devait l'empêcher de s'effondrer".
Cet extrait se situe dans le prologue et annonce que le récit va raconter l'émergence d'une troisième mutation métaphysique radicale, celle que nous serions en train de vivre et qui se caractériserait par un individualisme poussé à l'extrême, faisant des êtres humains des êtres froids et malheureux. Le lecteur suit la vie de deux demi-frères, l'un qui devient un grand biologiste et l'autre professeur de lettres. Les sentiments humains, tout au long du roman, sont ramenés à des considérations d'ordre biologique et ce matérialisme serait à la base d'une sorte de déshumanisation de l'humain.
Je ne peux pas dire que j'ai aimé et je ne crois pas que l'on puisse l'aimer, dans la mesure où il traite de la faillite des sentiments et qu'il ne cherche donc à susciter aucun engouement, mais au contraire à faire éprouver la grisaille des relations humaines, la dislocation des valeurs sociales. On peut le trouver dérangeant et réussi.

13 octobre 2006

Humeur

Humeur vagabonde... Je ne sais pas bien ce que cette expression signifie mais je la trouve jolie ; elle évoque une légèreté d'esprit, une insouciance plaisante, des plaisirs futiles et spontanés, une propension aux joies simples...
Je suis d'humeur joyeuse en ce moment : le lever le matin est difficile car jamais je ne me ferai à cette nécessité absurde de commencer ses journées de nuit, mais mon énergie, depuis une semaine environ, au contact de mes collègues, mes amis, mes connaissances, mes rencontres, ne m'a pas fait défaut une seconde. Incroyable. Je ne sais même pas à quoi cela est dû. Pourvu que cela dure. Mais il y a des moments comme ça, où vivre au milieu des autres est facile et gai.

11 octobre 2006

Goodbye Jules... Welcome Piano !

Hé oui, le petit minou, mon Jules a foutu le camp... J'ai laissé quelques jours la fenêtre ouverte, malgré la pluie et le froid, mais non, il est bel et bien parti, comme un voleur, me laissant sa litière et ses derniers cacas, toutes les provisions de bouffe et quelques poils sur ma couette qui continuent à me faire éternuer. Décidément, les mâles, on peut pas leur faire confiance.
Mais me voilà avec un nouveau compagnon qui n'est pas près de prendre subrepticement la tangente à l'insu de mon plein gré, je veux parler de mon piano. Celui de mon enfance, des leçons douloureuses et tyranniques, des énervements et des angoisses des modestes concerts, qui dormait depuis de longues années chez mes parents, sur lequel j'agitais maladroitement mes doigts à chaque visite. Il est chez moi ! dans ma maison, dans mon salon, il résonne dans mes murs et même s'il faudra du temps, beaucoup de temps et de patience pour que mes doigts retrouvent un peu d'agilité et diffusent de la vraie musique, je suis contente !!!

07 octobre 2006

Connaître quelqu'un

On ne connaît jamais quelqu'un. On ne "naît pas avec", il y a donc toujours des facettes qui nous échappent, qui nous surprennent, même dans le climat de confiance et de promiscuité les plus attentifs. Pourtant, on croit toujours savoir, et certes, on perçoit sans se tromper une partie, voire une grande partie de certains autres. Mais on ne sait jamais tout et on ne comprend jamais tout.
On est soi à l'intérieur de soi, et puis il y a une mulitudes d'êtres qu'on est selon la personne qui est en face, sans le préméditer, sans s'en apercevoir, sans mentir. On n'est pas une chose immuable, unique (rien ne m'a jamais tant agacée que les gens qui disent : je suis comme ça !). On est au contraire quelque chose de perpétuellement mouvant, soumis aux interactions, qu'on le veuille ou non. "Je est un autre" disait Rimbaud ; je est soi et les autres, maelström aux contours flous et mobiles. Et pour continuer dans les citations, je renverrai à la phrase de Montaigne : "Toute certitude est incertaine", en matière humaine tout particulièrement.

03 octobre 2006

Réflexions du soir, bonsoir

- Quand on est célibataire, et qui plus est depuis longtemps, on a une totale maîtrise de son existence. Ce qui veut dire que même si l'on partage des tas de choses avec des tas de gens et que même si on veut partager quelque chose en particulier avec quelqu'un, se défaire de cette maîtrise, c'est bien difficile. Parce que, quoi qu'on en dise, c'est confortable de décider seul, tandis que choisir à deux, c'est bien plus difficile. Mon propos n'est sans doute pas très clair. Fonctionner tout seul, même si on en est malheureux, est facile, évident. Alors que fonctionner avec quelqu'un d'autre est bien moins naturel, finalement.
- Je ne sais pas qui je suis ! On me demande si je suis quelqu'un d'angoissé et là... blanc. Certes, tous mes amis le disent, et pourtant présentement, je ne me sens pas vraiment angoissée et je ne me souviens même plus pourquoi je l'ai été ! Ce n'est pas la première fois que devant une question relativement anodine sur moi-même je me trouve désarçonnée, comme informe et vide. Vivement que je retrouve mes angoisses...
- En fait, je m'en fous de savoir qui je suis. Ceux que ça intéresse n'ont qu'à se fier à ce qu'ils voient et ressentent, c'est sûrement bien plus juste que des définitions provisoires et incertaines que l'on peut donner de soi.

Lecture : Cliente, de Josiane Balasko

L'histoire est celle d'un jeune homme qui vend sa compagnie et ses charmes à l'insu de sa femme qu'il aime, pour une question d'argent. L'auteur adopte tour à tour le point de vue des principaux protagonistes.
Il n'y a peut-être pas de grande profondeur là-dedans mais une douceur, c'est le mot qui me vient, même pour les passages douloureux, qui rend le roman émouvant. Le personnage le plus réussi est à mon avis celui du jeune homme, mais celui de sa cliente régulière qui prend une place de plus en plus importante l'est aussi. J'ai vraiment bien aimé ce récit, simple et chaleureux. Il est tiré d'un projet de scénario, je crois. Le film mériterait d'être excellent.

27 septembre 2006

Bienvenue à Jules

Bienvenue à Jules, petite bête à poils roux, quatre pattes et nez rose, qui va maintenant faire partie intégrante de ma maison et de mon existence. D'aucuns, mauvais esprits, diront que je fais ainsi un pas supplémentaire dans la vie de célibataire endurcie, surtout avec un nom pareil, mais non ! La compagnie d'un chat n'a rien à voir avec une vie de couple. Un chat, c'est beaucoup moins chiant qu'un mec.

17 septembre 2006

Lecture : Le Clan de l'ours des cavernes, de Jean M. Auel

On distingue en général deux types de livres : ceux qui racontent une histoire, qui sont fondées sur l'action, et ceux qui valent pour leur manière de dire, pour leur prose, pour l'émotion des mots. Le premier type a traditionnellement une moindre valeur littéraire que le deuxième, quoique réussir à mener une histoire haletante ne me paraisse pas une entreprise facile, tandis que faire beau et abscons me paraisse une illusion assez aisée à susciter.
Le Clan de l'ours des cavernes, premier tome de la série intitulée "Les Enfants de la Terre", appartient sans conteste à la première catégorie. L'auteur, une américaine férue de préhistoire, raconte l'histoire d'une petite fille recueillie par un clan, à l'aube de l'humanité. Certes, l'écriture n'est pas originale, la psychologie des personnages est banale, mais ce roman a le mérite immense de créer sous nos yeux un monde à la fois étrange et familier. Je ne connais rien à la préhistoire, et la vie de nos premiers ancêtres m'apparaissait comme quelque chose de parfaitement primitif, c'est-à-dire basique et plat. Or, l'existence, les moeurs, les pensées du peuple que nous décrit l'auteur est au contraire d'une grande richesse. Et il semblerait que sa saga romanesque soit saluée par les archéologues spécialistes de cette période.
En dehors du récit - haletant -, de l'intérêt historique - certain -, le roman traite aussi de sujets qui nous touchent, et le regard particulier qu'y jettent les personnages d'un temps si lointain et si différent a le mérite de nous interroger d'une autre manière sur l'importance de choses telles que la tradition, le progrès, la différence, la mémoire, les rapports entre hommes et femmes, etc. Mais il ne ressemble pas pour autant au récit de RoyLewis, Pourquoi j'ai mangé mon père, bien que lui aussi se déroule à peu près à la même époque et nous interpelle sur des problèmes présents : l'objectif de ce dernier est beaucoup plus didactique, au moyen de l'humour fondé sur les anachronismes.

16 septembre 2006

Et la lumière fut...

L'automne arrive, l'hiver approche, et avec eux la pénombre pour accompagner l'existence. Cette perspective m'a fait réaliser un élément fondamental dans le bien être d'une maison : l'éclairage.
Quand une pièce n'est pas baignée par l'éclat du jour, ce qui lui confère son caractère agréable, c'est la lumière artificielle, et elle est bien difficile à rendre chaleureuse, je m'en rends compte. Son chez-soi a besoin d'être douillet et finalement, l'ameublement, les couleurs et les décorations ne suffisent pas à se sentir bien. Dans cette maison dont j'ai pensé et modifié chaque mètre carré, la lumière est un élément auquel je n'avais pas vraiment pensé et qui, en l'état ne me satisfait pas. Dans les pièces de vie, séjour et salon, le carrelage rend les pièces froides et pour l'instant, l'éclairage, cru et brutal, n'arrange rien. Je ne sais pas - encore - comment y remédier. Je n'ai vécu jusqu'ici dans cette maison qu'à la fois dedans et dehors, avec les portes et les fenêtres ouvertes. Vivre uniquement entre les murs est autre chose. Le chemin est long pour s'approprier une demeure.

13 septembre 2006

Agacement

Oui, je suis agacée. Autant il y a des périodes où je me plonge dans tout ce que je lis avec plaisir et délectation, autant y en a-t-il d'autres où tout me passe au travers. A tel point que je ne peux plus croire que c'est un manque de chance : non, je ne tombe pas sur une série de bouquins qui ne me plaisent, il se trouve que je n'arrive pas à lire.
Mes yeux ont parcouru Cannibale de Didier Daeninckx et Les Ames grises de Philippe Claudel (je ne cite que les deux derniers) et je ne me résous pas à dire que je n'ai pas aimé. Pourtant il ne va rien m'en rester. J'ai bien senti le charme de la prose et de l'histoire, mais mon esprit volatile malgré tous mes efforts ne s'y est pas attaché, et c'est rageant.
Ah on ne fait pas ce que l'on veut de son cerveau. Avec la meilleure volonté du monde, la mienne en tout cas, ma concentration est des plus alétoires, même pour une des mes activités préférées.
Grrr...

09 septembre 2006

La rentrée

Qui le sait hormis les enseignants eux-mêmes ? Non, il n'y a pas que les petits écoliers pour qui la rentrée est une angoisse, qui ont le trac et envie de dire "j'veux pas aller à l'école"... Mais ils y mettent également beaucoup d'espoirs, ont des projets et des envies plein la tête. Eh oui, les profs aussi se demandent ce qui les attend le jour J, sur qui ils vont tomber, quel va être leur emploi du temps, s'ils trouveront des têtes sympas, etc.
Je ne cesse de réaliser combien le métier d'enseignant est un métier à part et complexe, et qu'il faut le vivre pour le savoir. Vilipendés, craints, humiliés, encensés, tout cela à la fois ; fragilisés constamment par le face à face mais devant se montrer toujours fort et dynamique ; pétris de grandes intentions et ramenés sans cesse à un sentiment d'inutilité ; toujours dans l'action ; jonglant constamment entre la distance nécessaire et l'attention indispensable ; jamais satisfaits ou jamais bien longtemps ; toujours surpris ; etc etc. Ah on fait pas un métier facile ! ô combien prometteur ! ô combien décevant ! ô combien humain ! ô combien insaisissable ! ô combien cyclothymique...

03 septembre 2006

Du câlin

Le mot a une connotation enfantine. L'origine en est incertaine mais il serait dérivé de "chaleur" d'une part et "coquille" de l'autre, ce qui correspond bien au plaisir qu'il suscite. Enfant, c'est la preuve de confiance, d'intimité et d'amour. Quand on est adulte, on a besoin encore de cette douceur originelle, réconfortante, me semble-t-il. Grandir, c'est faire l'apprentissage de l'indépendance, c'est sortir de sa coquille familiale ; mais le besoin de chaleur ne disparaît pas pour autant. On a peut-être besoin de cela plus que de n'importe quoi d'autre : le sexe, on peut s'en passer, mais de tendresse, je ne crois pas. On n'est jamais complètement autonome, on a toujours besoin de soutien, d'attention, de protection. Le dialogue est parfois pauvre et superficiel à côté d'un moment de simple étreinte abandonnée.

31 août 2006

Des êtres malfaisants

J'avais un débat récurrent avec une des mes amies, il y a un certain nombre d'années de cela : l'Homme naît-il bon ou mauvais ? Invariablement, nos opinions s'opposaient : elle disait mauvais, je disais bon.
L'enseignement a ceci de particulier que l'on travaille directement avec des êtres vivants, et en train de grandir ; ces individus sont notre "matière première", bien plus que notre savoir. On a donc en face de nous un échantillon d'être humains relativement diversifié. Et la grande majorité des élèves que j'ai en face de moi tous les ans sont des êtres plutôt gentils. Pour peu que l'on sache être attentif, même les plus brutaux, les plus perturbateurs, ne sont pas des méchants. J'ai eu (et j'aurai encore !) des individus mauvais mais très peu et je ne crois pas que ce soit une chance mais plutôt une réalité : il existe peu d'êtres véritablement malfaisants.
Pourtant, un événement au sein de ma famille vient de m'interpeler sur quelqu'un que je connais depuis toujours, dont il me semblait prendre la mesure des défauts et notamment de la propension à dire du mal de tout le monde. S'agirait-il de quelqu'un de malfaisant ? Au-delà des excuses - valables - que l'on peut inévitablement trouver à une personne pour expliquer un déséquilibre, des maladresses même graves, faire sciemment du mal de relève-t-il pas d'un fonds mauvais qui est impardonnable quand on est un adulte responsable ?
Il n'en reste pas moins que la méchanceté, celle que l'on commet volontairement, est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à comprendre ; j'ai même du mal à y croire. Mais il semblerait que cela existe.

24 août 2006

Hum : retour à la casbah

A un moment ou un autre, il fallait bien que cela arrive. Rentrer à la maison pour retourner au boulot. Première phase accomplie, sans plaisir ni déplaisir : ma petite maison à moi se porte bien, je suis contente de la retrouver, même s'il fait un temps très... mouillé. Remettre un pied dans le boulot en revanche ne m'enchante pas. Quand on est prof, on ne sait pas exactement ce qu'on va retrouver, ça peut être mieux ou pire que les années précédentes !
J'ai en tout cas passé d'excellentes vacances, comme cela faisait longtemps que je n'en avais pas eues : détendantes, légères, et ensoleillées. Je ne me croyais pas capable d'adopter la zen attitude, mais si ! L'inaction m'a donné envie de faire plein de choses pendant cette nouvelle année ; le repos, c'est vraiment le meilleur des dynamisants.
Et puis il reste encore une semaine !

15 août 2006

Pour ou contre le célibat à la trentaine ?

Etre célibataire quand on a la trentaine présente des avantages et des inconvénients. Le fait déterminant à la base, c'est que ce n'est pas la norme. De là découlent surtout les inconvénients, à savoir que les autres vous regardent aussitôt avec :
- suspicion
- compassion
- étrangeté
Dans les rapports humains quotidiens, vous êtes :
- une menace pour les autres femmes quand vous êtes une femme, pour les autres hommes quand vous êtes un homme
- une tentation pour un certain nombre d'hommes/de femmes
- quantité négligeable face à tous ceux qui vont au moins par deux
- un extraterrestre
Il n'en reste pas moins que le célibat comporte un certain nombre d'avantages, la LIBERTE étant évidemment le plus énorme, lequel va principalement dans deux grandes directions :
- la liberté au présent = on fait ce que l'on veut quand on veut.
- la liberté de l'avenir = on a le droit d'imaginer ce que l'on veut pour plus tard, de se dire qu'il reste encore des choix à faire (les bons de préférence)...

14 août 2006

Le roman policier


Avant, je n'aimais pas les romans policiers, et puis, par le biais des San Antonio, je me suis mise tardivement à en lire, à en dévorer, et puis à adorer. A l'occasion d'une réflexion sur un travail à mener sur le sujet avec les élèves (oui, oui, un prof, ça bosse en vacances), je m'interroge et me documente sur ce genre. Né au XIXe siècle avec les nouvelles d'Edgar Poe mettant en scène le sagace chevalier Dupin, précurseur de l'ingénieux Sherlock Holmes, le policier naît essentiellement d'un lieu nouveau : la ville. C'est peut-être au fond ce qu'il y a de plus commun parmi toutes les formes que peut revêtir le policier (d'ailleurs, policier vient de "polis" qui signifie: la cité). Le genre surgit de l'angoisse née de la promiscuité, du bouillonnement, de l'hétérogénéité de la société urbaine. Le roman policier explore la face sombre de la ville et le personnage central, qu'il soit détective, journaliste, médecin, policier, est celui qui cherche à l'explorer et la maîtriser.
Et puis il existe toutes sortes de romans policiers. Il me paraît difficile que quelqu'un ne puisse trouver son compte entre les polars poétiques, psychologiques, historiques, humoristiques, violents, technologiques, engagés, d'aventures, etc.
Voir un excellent site parmi d'autres sur le sujet.

12 août 2006

J'envie les gens simples

J'ai beau me dire souvent que scruter, fouiller, interroger les tenants et aboutissants des comportements, des histoires, des parcours, rend plus lucide, peut-être plus intelligent, plus compréhensif, etc... Il n'empêche que ça fatigue. J'envie les gens simples ! Qui sont comme ils sont quoi qu'il arrive, qui prennent aussi les autres comme ils sont, qui ne font peut-être pas toujours dans la dentelle ou dans l'empathie mais qui ne se prennent pas la tête et qui, bien souvent, obtiennent ainsi ce qu'ils veulent et se contentent de ce qu'ils ont.
Cela ne sert à rien de vouloir être autrement que ce que l'on est ; il est des "prédispositions" dont on ne peut pas se débarrasser. Mais s'il est utile de voir ses qualités, il est également utile de reconnaître aux autres leurs talents, histoire de peut-être, au moins, essayer d'y tendre....

08 août 2006

Farniente

Je ne croyais pas parvenir à un tel point à ne rien faire... Les journées se déroulent dans l'inaction la plus totale, je reste seulement vissée à ma chaise longue comme une moule sur son rocher, encéphalogramme plat. Je ne lis même plus de livres mais des bandes-dessinées. D'ailleurs, j'ai rien à dire...

03 août 2006

Le sentiment du devoir accompli

Et voilà, j'ai passé quinze jours dans ma maison et j'ai fait ce que je voulais : ma maison ressemble enfin à quelque chose ! Elle est fonctionnelle, meublée, équipée et j'ai fait ça (presque) toute seule avec mes petites papattes... J'ai même retrouvé le goût des magasins de bricolage : hier, je me suis acheté perceuse, ponceuse et scie sauteuse, d'un coup d'un seul ! et quelques petits outils, bien sûr (genre masse et pied de biche). J'ai quand même fait mes premières étagères qui ont l'air de tenir et pour des coups d'essai, ne sont pas loin du coup de maître. Enfin disons plus modestement qu'elles sont convenables. Comme il fait un temps pourri, il était temps de repartir vers le soleil et la mer, le farniente. Demain, retour vers l'île ! Elle est pas belle, la vie ?!

27 juillet 2006

Lecture : L'Adversaire, d'Emmanuel Carrère

L'ouvrage retrace la vie de Jean-Claude Romand, ce faux médecin qui a vécu dans le mensonge pendant 18 ans, jusqu'au jour où il tue ses parents, sa femme et ses enfants. L'auteur raconte aussi son enquête et ses impressions. Le portrait qu'il trace de Jean-Claude Romand est saisissant, car on y voit l'extraordinaire, quasi inconcevable, paradoxe entre un homme que tout le monde trouvait gentil, qui semblait on ne peut plus normal, aimant sa famille et ses amis, et le menteur incroyable qui s'est transformé en monstre. On partage le mélange de fascination et de répulsion éprouvées par Emmanuel Carrère, en étant, comme lui, incapable de trancher et de se faire une opinion définitive. C'est sans doute le plus grand intérêt du livre : au-delà de l'aspect purement informatif, des faits, des témoignages, on se passionne comme l'auteur pour le personnage, sans parvenir à le comprendre, ni à le condamner fermement, ni à le prendre non plus en pitié. Il s'agit en cela d'un livre assez dérangeant, dans la mesure où il nous montre une réalité terrifiante en nous montrant qu'elle est inexplicable, où il constate qu'au coeur de la plus parfaite banalité on peut trouver l'horreur imprévisible.

26 juillet 2006

Musique : Cindy Lauper, She's so unusual

Pas jeune, certes, l'album a même a vrai goût des années 80, avec les batteries simplistes qui cognent et les guitares électriques qui crient, mais pas obsolète pour autant. Par je ne sais quelle inspiration, j'ai retrouvé cet album que j'écoutais quand j'avais 15 ans. Je me souviens l'avoir eu en 33 tours pour un Noël et qu'à force de l'écouter sur une platine usée, le disque sautait sur "She bop", un de mes morceaux préférés à l'époque. Sur l'album, il y a bien sûr "Girls just want to have fun" et "Time after time", mais tout est excellent. Aujourd'hui je me délecte à l'écouter dans ma voiture (en cd), et tout particulièrement l'impertinent "I'll kiss you" où Cindy Lauper clame sa furieuse envie d'embrasser un garçon, jetant toutes les conventions et recommandantions de sa mère par dessus les moulins. La voix hystérique, échevelée et flamboyante comme sa coiffure de la chanteuse est un pur moment de bonheur et d'énergie. Pour avoir la patate, y'a pas mieux qu'écouter ça.

25 juillet 2006

Il fait trop chaud pour travailler

De retour dans ma maison normande pour poursuivre pendant une dizaine de jours les travaux, j'ai retrouvé les pinceaux, la scie, le mètre, les pinces et autres marteaux et vis... mais pas beaucoup d'énergie ! La chaleur accablante n'invite pas aux exercices physiques de longue haleine. Il fait un temps magnifique, un vrai temps d'été et de vacances, on ne va pas s'en plaindre, certes. Mais rien n'avance vite...
J'entends beugler les vaches, cramer ma pelouse, transpirer les murs, fondre mes muscles... Allez, une petite demi-heure de boulot et après, je retourne m'allonger.

19 juillet 2006

Profiter de la vie ?

Profiter de la vie, cela signifie quoi ? Sortir tous les soirs, passer des heures avec des dizaines de personnes à boire et danser, et baiser à tout va ? Ou bien se marier, fonder une famille, avoir et construire des projets ? Ou bien laisser s'écouler le temps, regarder la mer, dormir tard le matin ? Aucune de ses réponses n'est évidemment satisfaisante. Profiter de la vie, c'est peut-être simplement savoir s'accorder des plaisirs, et ceux-ci correspondent à un moment et une personnalité. Alors, cela peut-être pour quelqu'un, un jour, sortir et "s'éclater", un autre choisir le prénom de son enfant à venir, encore un autre lire un bouquin sur la plage en solitaire. Carpe diem, c'est subjectif ; c'est faire ce qu'on veut avec ce qu'on a.

18 juillet 2006

Youpi : la famille

Oui oui je sais, j'ai posté un billet il y a quelques jours seulement, qui s'intitulait "Beurk : la famille" et d'ailleurs je ne le renie pas, mais j'ajoute que la famille, ça peut être aussi génial. Les liens indéfectibles qui nous unissent avec les membres de notre famille sont ce qui nous sert de repère, ce qui nous donne de l'importance. Qu'on le veuille ou non, ce lien sanguin, vital, est un lien fort et unique. C'est sans doute dans les yeux d'un enfant que l'on s'en rend compte le plus, quand on voit dans ses yeux, même très jeunes, qu'il sait qu'on est attaché plus qu'à n'importe qui d'autre.

17 juillet 2006

Youpi : ambiance vacances

On se sent vraiment en vacances quand règne cette atmosphère de dilettante, de désinvolture ; quand les horaires et les occupations journalières fluctuent à un rythme mou ; quand rien ne presse, rien n'attend.
Du sable entre les orteils, le lit défait, la chaleur accablante, les copains qui passent... Les journées ? De la lecture, de courtes siestes, un peu de pêche à pied, un bain de mer, des grignotages à droite à gauche, etc. Le cerveau à peu près vide, l'énergie d'une moule sur son rocher, un léger souci pour les marques de maillot. Je vous laisse, je vais me baigner, la mer est haute.

13 juillet 2006

Lecture : Acide sulfurique, d'Amélie Nothomb

Les livres d'Amélie Nothomb ont ceci d'agréable qu'ils se lisent vite et bien, qu'ils sont légers, plaisants et quelques uns mémorables, comme mon préféré, inégalé à ce jour : Métaphysique des tubes.
Acide sulfurique, je l'ai lu rapidement. Et il m'a paru léger. Mais complètement creux cette fois. L'histoire est celle d'une émission de télévision reproduisant un camp de concentration. Je suis largement partisane d'une dénonciation de la vulgarité et même des profonds méfaits de la télévision et de la "téléréalité", qui gomme la frontière entre fiction et réalité, titille ce qu'il y a de plus bête et vulgaire, enlaidit et appauvrit l'intellect. J'en passe et des meilleures. Ce livre, qui se veut manifestement comme une dénonciation violente du spectacle télévisuel moderne, est d'un vide intersidéral. Je n'y ai vu, pour un sujet aussi brûlant que les camps de concentration, aucune polémique, aucune émotion. Rien ne touche, ni les personnages caricaturaux, ni leurs discours bibliques, ni l'ignominie appuyée des organisateurs de l'émission, ni l'émission horrifique en elle-même. Un feu d'artifice mouillé.

12 juillet 2006

Une question et pas de réponse

Hier, un copain (coucou Manu !) me demande quel est mon objectif dans la vie. Question à la fois banale et importante, et qui m'a laissée sans voix et surtout sans idée. Et vingt quatre heures plus tard, je n'ai toujours pas de réponse. Il semblerait donc que je n'aie pas d'objectif précis dans la vie.

Mais, à bien y réfléchir, est-ce une mauvaise chose ? Je crois n'avoir pas de but arrêté parce que je préfère rester ouverte à ce qui se présente. Humilité ? Prétention ? J'ai changé tant de fois d'envie, comme tout le monde, et me suis retrouvée à faire et vivre des choses auxquelles je n'avais pas particulièrement aspiré quelques années auparavant, qu'aujourd'hui un objectif précis, définitif, grave, me paraît surtout un piège. Ne pas savoir ce que l'on veut est certes déstabilisant aussi. Je sais peut-être mieux ce dont je ne veux pas, ce qui n'est quand même pas mal, flûte.

11 juillet 2006

Beurk : la famille

La famille, ça pèse des tonnes. Il paraît qu'il en existe certaines où les rapports sont légers, faciles, sereins. Il paraît.
Cela vient je crois d'une trop grande fréquentation. Grandir auprès de ses parents et de ses frères et soeurs, cela veut dire s'habituer (ce qui n'a pas forcément à voir avec le fait de se connaître) tellement les uns aux autres que la liberté s'en trouve d'autant écrasée. On est lié par un passé, emprisonné dans tout ce qu'on a vécu ensemble. Les membres de notre famille nous renvoient sans cesse à cet "avant" que l'on a pas envie de traîner constamment avec soi. Peut-être finalement qu'on ne devrait faire que des rencontres nouvelles tous les jours, converser avec des gens pour lesquels on est tout neufs et qui viennent de "naître" pour nous. Ne pas pouvoir simplement être mais surtout avoir été en face de quelqu'un est lourd, lourd, lourd. De ces longues années les uns à côté des autres vient l'énorme difficulté à déroger, transformer, renouveler, tout ce qui s'est consolidé et figé, même (et surtout) de traviole. On ne peut nier, oublier notre passé, mais vivre se conjugue au présent et quand le passé envahit tout l'espace du présent, comme c'est souvent le cas en famille, il n'est pas facile d'avancer.

09 juillet 2006

Lecture : Les Ritals, de Cavanna

Cavanna raconte dans ce récit autobiographique son enfance à Nogent, en mettant l'accent sur son père, le maçon rital à l'accent à couper au couteau, au rire inénarrable, à la gentillesse profonde. L'affection qu'il éprouve pour ce père illettré et inculte est particulièrement émouvante, comme l'est aussi, de façon plus amère, l'image de sa mère, aigrie et méconnue. L'auteur dépeint un milieu pauvre d'immigrés italiens, la rue, les copains, l'école, les premiers émois sexuels, sa fugue romanesque. L'intérêt de ce livre est dans l'émotion qu'il dégage, grâce au style spontané, imagé, souvent drôle, et grâce à l'aspect désordonné de souvenirs et à l'authenticité qui s'en dégage.

04 juillet 2006

Le baiser (suite)

Quand hors de tes lèvres décloses,
Comme entre deux fleuris sentiers,
Je sens ton haleine de roses,
Les miennes, les avant-portiers
Du baiser, se rougissent d'aise,
Et de mes souhaits tous entiers
Me font jouyr, quand je te baise.
Car l'humeur du baiser apaise,
S'escoulant au coeur peu à peu,
Ceste chaude amoureuse braise,
Dont tes yeux allumoient le feu.

Ronsard.

03 juillet 2006

C'est les vacances

Oraux et copies de bac terminés, me voilà en vacances... Au singulier, ce terme est synonyme de vide ; au pluriel, il est plein de promesses, amusant, non ? Je lisais je ne sais plus où que justement on voulait de plus en plus remplir les vacances : la mode est au tourisme culturel, aux activités de toutes sortes, et le farniente a mauvaise réputation. Ce n'est pas faux. Le vide fait peur. Alors que les vacances devraient être pleines de vide, si tant est que le repos et la détente soient assimilables au vide.
Je suis la première à ne pas supporter l'inaction, l'inutile, le temps perdu à ne rien faire. Je ne suis pas sans ignorer non plus qu'il y a probablement là-dedans moins de caractère que d'angoisse. Il faut beaucoup de sérénité pour apprécier le vide et regarder le temps passer sans avoir envie de l'attraper. Toujours courir n'est pas forcément le signe d'une saine vitalité.
Dans quelques jours, je lâche pinceaux, truelles et autres enduits pour une chaise-longue au bord de la mer. Et en route pour la zen attitude.

29 juin 2006

Le baiser

Je parlais hier de choses délectables à vivre et à ressentir, à propos de l'été. Il en est une autre, qui ne connaît pas de saison : le baiser.
Je ne connais pas de contact plus sensuel et plus tendre que celui-là. Le plaisir purement sexuel est facilement mécanique ; le contact de deux bouches est lui extrêmement subtil et intime. Il peut naître de là des plaisirs indicibles, qui, sans connaître l'apothéose de l'orgasme, sont pleins de nuances vertigineuses et merveilleuses. Un baiser peut être d'une douceur ébouissante et d'une intensité voluptueuse. Comme il peut être parfaitement insipide. Peut-être que c'est là que l'on décèle le vrai désir de l'autre.

28 juin 2006

Vive l'été

On l'a tellement attendu qu'il n'était pas possible de le passer sous silence, et même s'il y a des couacs comme ce week-end de novembre, quel bonheur que l'été !
Un des aspects que je trouve le plus délectable, c'est l'abolition des frontières : dedans, dehors, tout est ouvert, l'air et la température circulent de façon homogène, comme les corps qui n'ont plus besoin de se grimer pour sortir. C'est une des raisons pour lesquelles aussi j'apprécie de de vivre dans une maison, à la campagne qui plus est : l'extérieur est chez moi aussi. Cette barrière quand on habite en appartement entre l'espace clos et dehors est devenue complètement inepte. Fermer les portes à clef, mettre forcément des chaussures pour aller voir le soleil, beurk, alors qu'il est si bon de prendre son petit déjeuner dans son jardin, franchir le seuil en maillot de bain, bref avoir un microcosme à portée de main ! Je me lamente souvent, mais c'est vrai que j'ai de la chance...

24 juin 2006

De la curiosité

Il est une qualité essentielle pour goûter à l'existence, c'est la curiosité. Pourquoi dit-on qu'il s'agit d'un défaut ? Bien sûr qu'en ses excès, c'en est un ; mais en soi, c'est une immense qualité. Il n'est que de voir ceux qui en sont dépourvus pour en évaluer toute l'importance. C'est d'ailleurs ce que je déplore souvent chez les élèves, cette inappétence générale et systématique, presque instinctive. Et c'est ce qu'il y a de génial chez les tout jeunes enfants, cet émerveillement devant tout et n'importe quoi, leur intérêt toujours renouvelé pour un livre lu des dizaines de fois, ces questions insolubles pour tout ce qu'ils voient. On ne prend de plaisir à rien quand on n'est pas un peu curieux car on n'a pas désir. Etre curieux c'est avoir envie d'aller de l'avant.
Cela me fait penser à ce minuscule (0,13 x 0,16m), magnifique et troublant tableau de Fragonard, qui s'appelle "Les curieuses"...

23 juin 2006

Lecture : Ensemble, c'est tout, d'Anna Gavalda.

C'est gros mais ça se lit tout seul. J'avais été rebutée jusque là par les titres à l'eau de rose de cet auteur et puis un jour de flemme où je n'avais pas de livre à lire sous la main, en fouillant dans un carton, je suis tombée sur celui-là et j'ai lu les 600 pages en quelques heures. Personnages truculents, un peu d'humour et un peu de gravité dans l'histoire, le tout bien ficelé, sans longueurs, et le temps passe sans qu'on le voit passer. Que demande le peuple ?

21 juin 2006

Encore un blog

Pas très envie de raconter des trucs en ce moment... Boulot-travaux-dodo, mon quotidien ne m'inspire guère de billets empreints de lyrisme ou de spiritualité. Alors je me promène sur la Toile et c'est l'occasion de donner une nouvelle adresse de blog, 1984.

14 juin 2006

A consulter

Je viens de découvrir un nouveau blog intéressant, pour un public ciblé, certes (quoique), puisqu'il y est essentiellement question de l'enseignement des lettres dans le secondaire. Pour avoir lu les derniers articles, je n'adhère pas totalement au ton ni aux propos, mais il est bon d'y voir un vent de révolte et de questionnement. Plus le temps passe et plus les nouvelles pédagogies me paraissent destructrices. Que l'on soit d'accord ou pas, dans le métier que l'on fait, il est de toutes façons absolument fondamental de s'interroger sur le bienfondé de nos méthodes et des savoirs que l'on souhaite dispenser.

Lecture : Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin

Un pavé, certes. On ne lit pas cela comme on lit Etat d'urgence ! Mais l'intérêt n'est pas le même non plus.
Au XVIe siècle, deux enfants sont envoyés au Brésil avec des soldats français venus conquérir le Nouveau monde. L'auteur romance un épisode réel de la Renaissance. Il s'agit d'un livre dense et riche : la langue est savoureuse, d'abord. Et puis on y voit la confrontation de deux manières d'envisager la nature, celle des français et celle des indiens. On y voit aussi la prégnance des questions religieuses : la querelle entre catholiques et réformés va jusqu'à traverser l'Atlantique et l'on s'immerge également dans l'animisme indien. Les personnages sont nombreux et hauts en couleur, comme les lieux décrits, comme les actions.
Il est impossible de parler des thèmes abordés dans ce roman sans être réducteur ou simpliste parce que tout y est varié et fouillé. J'ai mis cinq semaines à le lire mais je n'ai pas perdu mon temps.

12 juin 2006

Lecture : Etat d'urgence, de Michaël Crichton

Histoire de mettre un peu de côté le catalogue Leroy Merlin, j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque, avec l'idée que cela serait facile à lire, rapide et prenant. Hum.
Il faut dire que j'avais été agréablement surprise par la lecture de Jurassic park, du même auteur : j'avais pris goût au polar scientifique qui m'apprenait des choses dans des domaines qui me sont parfaitement étrangers. Malheureusement, Etat d'urgence m'a beaucoup déçue. On y retrouve un souci documentaire et scientifique mais poussé à un tel extrême que c'en est lourd lourd lourd. Il est ici question des changements climatiques et des associations écologistes. Crichton nous donne une vision particulière puisqu'il raconte que les bouleversements climatiques dus aux pollutions industrielles seraient un énorme leurre et on y voit des sortes de multinationales écologistes parfaitement corrompues. Il s'agit d'un roman bien sûr, il est long, touffu à outrance et la trame autour des personnages n'a quasiment aucun intérêt, mais il a tout de même le mérite d'aller à l'encontre d'un certain nombre d'idées toutes faites et de faire réfléchir là-dessus : les écolos ne sont pas forcément des bienfaiteurs, l'homme ne détruit pas tant que cela sa planète et il n'y a pas nécessairement de quoi avoir peur de l'avenir.

09 juin 2006

Le mal de vivre, Barbara

Un des seuls textes de Barbara qui, à ma connaissance, se termine bien.

Ça ne prévient pas ça arrive
Ça vient de loin
Ça s'est promené de rive en rive
La gueule en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous ensommeille
Au creux des reins

Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre

On peut le mettre en bandoulière
Ou comme un bijou à la main
Comme une fleur en boutonnière
Ou juste à la pointe du sein
C'est pas forcément la misère
C'est pas Valmy, c'est pas Verdun
Mais c'est des larmes aux paupières
Au jour qui meurt, au jour qui vient

Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre

Qu'on soit de Rome ou d'Amérique
Qu'on soit de Londres ou de Pékin
Qu'on soit d'Egypte ou bien d'Afrique
Ou de la porte Saint-Martin
On fait tous la même prière
On fait tous le même chemin
Qu'il est long lorsqu'il faut le faire
Avec son mal au creux des reins

Ils ont beau vouloir nous comprendre
Ceux qui nous viennent les mains nues
Nous ne voulons plus les entendre
On ne peut pas, on n'en peut plus
Et tous seuls dans le silence
D'une nuit qui n'en finit plus
Voilà que soudain on y pense
A ceux qui n'en sont pas revenus

Du mal de vivre
Leur mal de vivre
Qu'ils devaient vivre
Vaille que vivre

Et sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça s'est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous émerveille
Au creux des reins

La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre

07 juin 2006

Politiquement incorrect

On devrait pouvoir dire de temps en temps : tiens, j'aimerais bien faire l'amour avec toi, qu'est-ce que tu en dis ? Et s'envoyer en l'air comme on prend un café. Pourquoi ne pourrait-ce être aussi simple et léger qu'un bon moment à partager ? En quoi un désir à la fois superficiel et puissant, un peu par curiosité et également par attirance, quelque chose qui ne vaudrait que dans l'instant, est-il déshonorant ? Bien sûr qu'un acte aussi intime est moins anodin qu'une poignée de mains, mais sans doute que l'on y attache surtout beaucoup d'idées toutes faites et qu'il n'est aucun acte d'ailleurs qui soit autant alourdi de connotations. Faire l'amour déjà est une expression qui fausse l'acte. Il faut s'aimer pour faire l'amour, quelle connerie ! Alors que chacun sait que le plaisir sexuel n'a pas toujours de lien avec l'amour. On n'est pas libre avec sa sexualité, par chez nous...

06 juin 2006

Une journée avec

Il y a des jours avec et des jours sans. Aujourd'hui fut une journée avec, puisque :
- le plombier est venu
- j'ai pu tondre ma pelouse
- le banquier va finalement me rembourser mes 250 euros prélevés abusivement
- il a fait beau et presque chaud
Si je ne voyais que la bouteille à moitié vide, je pourrais dire :
- le plombier est venu mais n'a toujours pas fini
- la pelouse doit être retondue dans trois jours
- je n'ai pas encore les 250 euros sur mon compte
- il a fait beau mais j'ai passé la moitié de la journée à faire dame pipi dans les couloirs froids du lycée pendant les examens
Alors ? Qu'est-ce qui est le plus vrai ?
Comme dirait Obi One Kenobi, la vérité dépend surtout du point de vue. Et sans doute que le bon point de vue, c'est toujours de voir la bouteille pleine !

04 juin 2006

La réflexion du dimanche soir

Nous menons tous deux vies parallèles...
Si si. La vie à l'intérieur de soi et la vie à l'extérieur. La première correspond en gros à ce que l'on ressent, à nos réflexions intimes, à la solitude inhérente à notre nature humaine ; la seconde correspond à tout ce que l'on vit avec les autres, à notre vie en société, en collectivité, à nos actes. A partir de là, je crois que le bonheur consiste en une adéquation entre ces deux vies ; pas forcément en une proportion équivalente, car les besoins sont très différents d'un individu à l'autre, mais en une harmonie. Il faut que ces deux vies se ressemblent, se fassent écho, se prolongent l'une en l'autre. Quand on est heureux, cela se ressent et se voit dans nos actes ; alors que quand on est malheureux, on peut (parfois) faire semblant. CQFD.

Youpi ! le début de l'installation...

Enfin, ça y est, je suis connectée à internet dans ma maison à moi ! Je peux enfin pianoter dans mon bureau, retrouver ma liste de "favoris", faire ma déclaration d'impôts, bref, je n'y vis toujours pas, mais peu à peu j'investis les lieux. Cette semaine, je n'ai plus qu'à espérer que le plombier achève son boulot et termine ma salle de bains, que je puisse installer ma cuisine sur mon carrelage enfin terminé, nettoyer les pièces du bas pour y mettre mes meubles et............. je quitte mon squat pour habiter enfin ici. Avec l'été qui a enfin l'air de pointer le bout de son rayon de soleil, les choses prennent une tournure que je qualifierais de satisfaisantes hu hu hu...

01 juin 2006

Historiette

Il était une fois...
Deux canards. Un petit et un grand. Le petit était très petit, le grand était très grand. Ils étaient d'excellents amis parce qu'ils étaient tous les deux différents des autres. Quand on les regardait d'en haut ou d'en bas, ils s'en moquaient parce que c'est entre eux qu'ils avaient le plus de mal à se regarder ! Mais cela les faisait rire. Et puis ils n'avaient pas besoin de se regarder, il leur suffisait de voir dans la même direction et ils ne se quittaient jamais.
Un jour pourtant, le grand canard tomba dans un grand trou et le petit canard fut bien sûr incapable de l'aider à en sortir. Alors il alla chercher d'autres canards de taille moyenne et tous ensemble ils réussirent à tirer le grand canard de son trou.
Depuis ce jour, les deux amis canards passent des moments avec les autres canards de taille moyenne, même s'ils continuent souvent à les regarder de travers.

31 mai 2006

L'art du laconisme

Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble
Voici le jour
En trop : le temps déborde.
Mon amour si léger prend le poids d'un supplice.


Paul Eluard, Le Temps déborde, 1947.

30 mai 2006

L'Aquoiboniste

C'est un aquoiboniste
Un faiseur de plaisantristes
Qui dit toujours à quoi bon
A quoi bon
Un aquoiboniste
Un modeste guitariste
Qui n'est jamais dans le ton
A quoi bon
Un aquoiboniste
Un modeste guitariste
Qui n'est jamais dans le ton
A quoi bon
Un aquoiboniste
Un peu trop idéaliste
Qui répèt' sur tous les tons
A quoi bon
Un aquoiboniste
Un drôl' de je m'enfoutiste
Qui dit à tort à raison
A quoi bon
Un aquoiboniste
Qui s'fout de tout et persiste
A dire j'veux bien mais au fond
A quoi bon
Un aquoiboniste
Qu'a pas besoin d'oculiste
Pour voir la merde du monde
A quoi bon
Un aquoiboniste
Qui me dit le regard triste
Toi je t'aime, les autres ce sont
Tous des cons

Serge Gainsbourg, 1978 © Melody Nelson Publishing

29 mai 2006

"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux" dit la chanson. Et c'est vrai que je me demande parfois au nom de quoi je ne suis pas contente de ce que j'ai ; au nom de quoi je réclame autre chose ; qui je suis pour me prétendre en manque ! Quelle prétention d'être malheureux ! Quelle incommensurable présomption que de ne pas se satisfaire du présent ! Comme si on méritait mieux, comme si on avait le droit d'attendre autre chose.
Beau discours, hein. Que je suis bien la dernière à appliquer d'ailleurs. Et pourtant je le pense. Peut-être que parfois c'est juste un peu d'énergie dont on manque. Il faut la pêche pour être heureux. Bon, c'est quand on est heureux qu'on a la pêche vous me direz. C'est pas faux non plus.
OK. Demain j'essaie encore.

27 mai 2006

Complexe

Il ne suffit pas d'aimer quelqu'un pour l'aimer comme il faut. Bigard, dans un de ses sketchs, dit qu'"on n'est pas à l'abri de la gentillesse des gens" et que les gens les mieux intentionnés sont parfois néfastes. Pour faire du bien à quelqu'un que l'on aime, il faut aussi une bonne dose de sensibilité et d'attention, et ce n'est pas toujours facile. L'amour le plus sincère n'est pas nécessairement généreux. Peut-être parce que dans le fait d'aimer quelqu'un, il y a en même temps l'admiration désintéressée que l'on éprouve pour l'autre, autrement dit le bonheur d'avoir sous les yeux quelqu'un qui nous plaît profondément, mais aussi l'amour de la relation entretenue et enfin le sentiment égoïste et enrichissant qui nous habite , auquel on ne veut jamais renoncer.
Ah ce n'est décidément pas simple, les relations humaines...

23 mai 2006

Aïe

En moins de 24 heures, je me fais vertement rabrouer à la fois sur le plan professionnel et sur le plan amical. Deux claques dans la gueule de bibi, à qui on dit combien elle est non seulement stupide mais encore nuisible.
Y'a des périodes comme ça, où des choses nous tombent sur la gueule alors qu'on s'y attend pas du tout. L'avantage de l'accumulation, c'est qu'au bout de plusieurs on arrête de pleurer et on attend que ça s'arrête. Il n'y a plus que cela à faire et on peut presque se dire qu'on n'est plus concerné, c'est trop énorme. Courage, fuyons. Toutes les situations ne sont pas bonnes à affronter, surtout les mauvaises. Avec l'expérience, je crois de moins en moins à ces conneries que l'on entend fréquemment, du genre : "L'homme est un apprenti, la douleur est son maître / Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert" (Musset). Se connaître n'a pas beaucoup d'intérêt si cela ne sert pas à être un peu plus heureux ; et souffrir n'a jamais engendré le bonheur.

18 mai 2006

Florence : la ville des trésors

Ce qu'il y a d'extraordinaire à Florence, c'est la présence de trésors.
Ses nombreux musées abritent d'importants chefs d'oeuvre, dont le plus magnifique, le plus époustouflant, le plus... je ne sais pas quoi, c'est le David de Michel Ange. Je n'y connais absolument rien en sculpture, et j'ai jusque là simplement été capable d'admirer platement, sans discerner un chef d'oeuvre d'un buste banal. Mais là, ô là ! devant ce géant au déhanché troublant, à la majesté écrasante, à la délicatesse surprenante pour ses 5 mètres de haut, là j'ai vu ce que c'était qu'un chef d'oeuvre.
L'originalité de la ville, hormis qu'elle abrite ce David, c'est que ses trésors se trouvent souvent dans les rues : la très imposante cathédrale avec ses monuments annexes tout aussi énormes, et la piazza della Signoria avec ses immenses statues en plein air.
Florence vaut vraiment le détour pour tout cela, mais pour goûter à l'authenticité de la vie citadine italienne, il faut sans doute aller plutôt dans les plus petites villes de Toscane.

15 mai 2006

La loi des non séries

Une expérience ne fait pas l'autre et d'une manière générale, dans notre noble métier d'enseignant (entendez-vous la Marseillaise en fond sonore ?), s'il y a une chose que l'on ne peut pas connaître, c'est la routine. Bref, tout cela pour dire qu'un voyage scolaire cauchemardesque n'en entraîne pas forcément d'autres, et que celui auquel je viens de participer pendant une semaine à Florence a été impeccable.
Le plus beau a été la joie et la bonne humeur des élèves tout au long, malgré les musées, les marches forcées, les attentes etc. Je ne dis pas qu'il n'y en pas eu qui ont rechigné de temps en temps, mais franchement, ils ont été sympas et ça fait du bien de le vivre et de le dire !!! Quelques incidents mineurs ont certes coloré le séjour : un élève surpris à glouglouter du rhum, un autre qui tripote du bout du doigt une fresque du XVIe siècle, des ouh ouh nocturnes par la fenêtre, des chansons paillardes dans le car, mais rien que de très normal quand on emmène 51 adolescents. S'il n'y avait rien eu du tout, voilà qui aurait été inquiétant ! On a même eu des grazie chantés sur le trajet du retour, c'est dire si tout s'est passé dans la bonne humeur.
A plus tard pour les billets sur Firenze proprement dit...

05 mai 2006

Voyage voyage

Dans trois jours, départ pour Florence...
J'y suis déjà allée une fois, il y a six ans environ et cela va être amusant de confronter ce que je vais voir la semaine prochaine à mes souvenirs. Je me rappelle la chaleur accablante (je n'ai jamais eu aussi chaud de ma vie je crois), un foisonnement incroyable de sculptures, monuments, fresques, couleurs tous les mètres. Je me souviens de la basilique Santa Croce avec son étoile de David sur le fronton et à l'intérieur le plafond bleu nuit avec les étoiles. Je me souviens du monde partout. Du Ponte Vecchio avec ses boutiques de bijoux...
Malgré les 19 heures 30 de car prévues pour l'aller comme pour le retour et la présence des élèves à surveiller, j'espère bien en profiter !!

04 mai 2006

PPQ


Si on n'y fait pas attention, on oublie que tous les jours, on a, à portée de mains, des PPQ = Petits Plaisirs Quotidiens. A avoir trop la tête dans le guidon ou des aspirations inaccessibles, on passe à côté d'infimes mais immenses douceurs, comme de sentir le souffle frais du dehors sur son visage le matin, alors qu'on est encore au chaud sous la couette ; comme d'écouter au crépuscule les oiseaux qui gazouillent ; comme de croiser le sourire de gens qu'on apprécie ; comme de croiser des gens beaux ; comme de penser aux gens qu'on aime ; comme de s'asseoir au soleil quelques minutes et de se sentir bien ; etc etc...
C'est tout con, hein.

03 mai 2006

Lecture : Bleu de chauffe, de Nan Aurusseau

Il y a des gens qui vous séduisent parfois alors qu'ils ne correspondent pas à ce que vous connaissez ni à ce que vous aimez d'habitude ; pour les livres, c'est pareil.
Le premier roman de Nan Aurusseau, dont j'avais entendu et lu les critiques dithyrambiques de Jérôme Garcin notamment, est particulièrement séduisant. Il m'a plu comme me charmerait un homme à l'aspect rustre dont je percevrais la finesse et l'humour.
Ce livre écrit à la première personne raconte l'histoire d'un plombier obsédé par les malversations de son patron. Mais quand on a dit cela, on n'a pas dit grand chose. Bref, il faut le lire.

02 mai 2006

Trou d'obus

Si ma mémoire n'est pas trop défaillante ni erronée, le stoïcisme consiste essentiellement en l'acceptation de l'idée de mort, source d'angoisse qui empêche de vivre. Jusqu'à il y a peu de temps, c'est quelque chose que je ne comprenais pas dans la mesure où ma propre mort ne me faisait pas peur parce que je n'y pensais pas vraiment, et puis il y a quelques jours, dieu seul sait d'où c'est venu, j'y ai pensé et j'ai touché du doigt l'effroyable angoisse que de s'imaginer mort(e). Parce que c'est inconcevable, évidemment. Mais cela n'a pas duré longtemps et finalement, ce qui me paraît toujours le plus douloureux, c'est d'envisager la mort des autres.
Etant d'un naturel inquiet (merci maman), le moindre retard, la moindre absence inexpliquée des gens auxquels je tiens particulièrement me rend folle d'angoisse, et l'adjectif n'est pas trop fort. Et le pire dans ces moments, c'est de me projeter dans une existence où cet autre aurait disparu. La sensation que j'éprouve alors, c'est celle d'avoir un trou d'obus au milieu de la poitrine. Je sais qu'il est parfaitement idiot, irrationnel, de sombrer dans des scénarii aussi cauchemardesques mais je n'y peux rien ; je lutte docteur, pourtant, je lutte...
Y'a encore du boulot avant de devenir stoïcienne.

27 avril 2006

La solitude engendre la solitude

J'ai fréquemment remarqué cela chez les autres, sans véritablement bien me l'expliquer : les gens seuls qui se plaignent de leur solitude s'enferment souvent dans un processus dont ils ne parviennent pas à sortir, sans avoir l'air de s'en rendre compte. Je me disais que c'était justement parce qu'ils passaient trop de temps à se lamenter et finalement n'envisageaient plus vraiment d'autre manière de vivre. (S'enfermer dans UNE façon de vivre et de penser, c'est d'une manière générale LA chose à fuir, à mon avis.) On est le plus souvent malheureux d'être seul, sauf quand on ne l'est pas assez et qu'on a besoin de s'échapper, et pourtant on s'y fait. C'est bien le pire. On s'habitue à tout. Où que l'on soit, on parvient toujours à se créer son petit monde à soi, un petit minimum qui permet de survivre, de se donner des buts, des lignes de conduite, des convictions. Et on finit par ne plus envisager autre chose. Dans le meilleur ou le pire des cas (cela dépend du point de vue), on peut même finir par croire qu'on y trouve notre compte et qu'on est bien comme ça. Je me rappelle le sketch de Muriel Robin sur la solitude, particulièrement cruel, qui parle de cela.
La lucidité n'est pas toujours une chance.

25 avril 2006

Les gens bien

Quelqu'un de bien, c'est quelqu'un qui a son âme tapissée, au fond, de façon profondément naturelle pour ne pas dire innée, d'un instinct d'honnêteté, de droiture et de gentillesse désintéressée. Les gens bien ne savent pas qu'ils appartiennent à cette catégorie, justement parce qu'ils ne le font pas exprès. Les gens bien ne sont pas forcément intelligents, ni forcément idiots. Les gens bien sont bienfaisants et incorruptibles. Les gens bien sont toujours humbles.
On ne devient pas quelqu'un de bien. On peut parfois avoir les mêmes comportements, parfois faire un bien équivalent à autrui, avec sincérité, mais sans être quelqu'un de bien, simplement parce qu'on ne le fait pas de façon totalement naturelle.
Je ne suis pas quelqu'un de bien. La chance que j'ai, c'est de les reconnaître, d'en connaître, de m'en faire aimer parfois, et de les avoir comme repères et comme modèles. Mais, avec la meilleure volonté du monde, je ne serai jamais quelqu'un de bien.

23 avril 2006

Lecture : Mystic river, de Dennis Lehane

Une des raisons qui m'ont incitée à écrire ce blog, c'était pour y parler de mes lectures, afin de pallier mes défauts de mémoire. Je lis en effet beaucoup, et je me souviens peu, même, à mon grand désespoir, des ouvrages que j'ai aimés.
Mystic river ne va pas faire partie de ces derniers. Le souvenir qui m'en reste, c'est finalement les images du film que Clint Eastwood en a tiré, et qui y est très fidèle. Et la fin, que je n'ai aimé ni dans le roman, ni dans la version cinématographique. Pourtant je n'ai pas détesté ce polar, car je l'ai lu sans déplaisir ; mais quand il s'agit d'en parler, rien de franchement positif ne me vient. Surgit au contraire avec précision ce que je n'ai pas apprécié : le portrait banal des assassins et une fin bavarde relativement malsaine. Son intrigue est assez captivante, non dénuée de suspense et de psychologie. On n'est pas dans le polar sans âme bourré de rebondissements plus ou moins crédibles, mais bon, sans en parler ici, je l'aurais oublié très vite.