25 octobre 2006

Sororité

A l'âge des mensonges enfantins, je m'étais inventé un grand frère, blond, aux cheveux frisés, baptisé Charles. Il était presque adulte, il était fort, il me protégeait et je l'adulais. Aujourd'hui, j'aurais voulu une soeur aînée. Elle aurait trois enfants, elle ne me ressemblerait pas, elle me ferait rire, elle me comprendrait et elle serait là quoi qu'il arrive. Comme deux petits pois d'une même cosse, nous serions liées intrinsèquement. Les membres d'un même tribu ne naissent pas toujours sous le même toit, dit une amie à moi. Il est vrai qu'on n'est pas obligé d'aimer sa famille et qu'on n'y trouve pas toujours connivence ni confiance. Mais la sororité (ou fraternité) reste un idéal de complicité, de fidélité, d'amour. Snif.

Toi le frère que je n'ai jamais eu
Si tu savais ce que j'ai bu
De mes chagrins en solitaire
Si tu m'avais pas fait faux bond
Tu aurais fini mes chansons
Je t'aurais appris à en faire
Si la vie s'était comportée mieux
Elle aurait divisé en deux
Les paires de gants, les paires de claques
Elle aurait sûrement partagé
Les mots d'amour et les pavés
Les filles et les coups de matraque

Toi le frère que je n'aurai jamais
Je suis moins seul de t'avoir fait
Pour un instant, pour une fille
Je t'ai dérangé, tu me pardonnes
Ici quand tout vous abandonne
On se fabrique une famille

Maxime Le Forestier

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