17 novembre 2006

Mpff...

Directive officielle du rectorat, donc du ministère de l'Education, donc de la politique actuelle de notre pays en ce qui concerne l'éducation des citoyens : 80 % d'une classe d'âge doit aller jusqu'en terminale, et 65 % obtenir le bac. L'objectif n'est donc pas de permettre à l'élève de choisir, de progresser, ni même d'apprendre, mais de le garder à l'école jusqu'à un certain âge. Ces chiffres signifient la quasi disparition des filières technologiques et professionnelles (qui ferment déjà les unes après les autres depuis quelques années), au profit d'une scolarité de masse qui ne profitera ni aux plus faibles ni aux plus forts. Cette scolarité de masse où l'élève n'a plus rien à faire pour passer dans les classes supérieures, pour s'orienter, ne peut pas être productive. C'est la disparition de l'effort, de l'émulation, de l'investissement de l'élève, c'est la mort de l'enseignement. Et je n'ose parler des répercussions sur le monde du travail, sur la société, de cette marée informe de jeunes adultes qui sortiront (sortent?) des lycées- fourmilières.
Et puis : demander au professeur d'être là après les cours pour les élèves est dépasser le rôle de l'enseignant, perdre de vue sa "mission" qui est de faire apprendre un savoir et des compétences. C'est décharger le rôle de la famille. Bien sûr que les enseignants sont là pour aider les élèves au besoin, et ils le font. Pourquoi systématiser cela ? Pourquoi redéfinir le rôle de l'enseignant comme un auxiliaire de la vie de l'enfant/adolescent ? Cette confusion des rôles et des fonctions est dramatique. Comment donner envie d'apprendre quand on sait que les notes ne signifient plus rien, que les professeurs n'ont aucun pouvoir ? Comment rester ne serait-ce que crédible face à une classe dans ces conditions ? Entre l'image de plus en plus galvaudée de l'enseignant feignant et mécontent, et la réalité décadente sur le terrain, le métier va devenir de plus en plus irrespirable et dénué de sens.

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