02 juillet 2007

Oxymore

Il y a des fatigues reposantes. Ô bienfaisant abattement ! Ô rafraîchissante lassitude ! On ne dit point assez la jouissance amorphe de cet engourdissement lugubre du corps et de l'esprit, la faveur anesthésiante de cette caresse pesante. Ô anéantissement salvateur ! Ô langueur oublieuse ! L'épuisement sied bien aux errements absurdes, aux velléités creuses, aux désirs dispendieux.
Une nouvelle de Colette dont je n'ai qu'un lointain souvenir disait que la maladie était les vacances des pauvres, et vantait, crois-je, la douceur de l'infection abrutissante, la clémence suave de la fièvre. Une "affection" ne désigne-t-il pas à la fois un mal et un bien ?

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