Dernier jour de l'année. Bilan ? Pas top, pas top du tout même. Alors c'est bien qu'une autre année commence. Même si c'est symbolique, on a l'impression de redémarrer, de repartir un peu à neuf, de se débarrasser de certaines casseroles.
Je remercie ceux qui ont été des sources de joies, de légèretés, de surprises, de rires. Je leur souhaite mille et un plaisirs, mille et un bonheurs. Nul doute que 2008 contiendra aussi son lot de douleurs et contrariétés diverses, mais que la balance penche du bon côté...
31 décembre 2007
25 décembre 2007
Lecture : La Reine dans le palais des courants d'air (Millenium, 3), de Stieg Larsson
Le hasard des emprunts à la médiathèque que je fréquente assidûment fait que c'est le dernier tome de la trilogie que je lis en premier. Mais nul doute que je vais lire les deux autres, et avec beaucoup de plaisir.
Si je n'ai pas trouvé l'originalité vantée par des critiques, il n'en reste pas moins que les 700 pages de ce volume ont été une compagnie fort agréable et prenante autour de ce noël sans fête. Les personnages sont atypiques, notamment l'héroïne, Lisbeth, et l'intrigue est complexe sans être incompréhensible. Marque peut-être des polars nordiques (je pense à Mankell et à Indridason), les auteurs se soucient peu de rendre leurs personnages principaux sympatiques ou même attachants. C'est ce qui les différencie le plus des polars américains, ou même français : qu'il s'agisse d'Harry Bosch ou de Jean-Baptiste Adamsberg, même s'ils sont originaux, voire marginaux, il y a une affection manifeste chez leurs créateurs ; ce qui n'est pas le cas pour Wallander ou Erlendur.
Si je n'ai pas trouvé l'originalité vantée par des critiques, il n'en reste pas moins que les 700 pages de ce volume ont été une compagnie fort agréable et prenante autour de ce noël sans fête. Les personnages sont atypiques, notamment l'héroïne, Lisbeth, et l'intrigue est complexe sans être incompréhensible. Marque peut-être des polars nordiques (je pense à Mankell et à Indridason), les auteurs se soucient peu de rendre leurs personnages principaux sympatiques ou même attachants. C'est ce qui les différencie le plus des polars américains, ou même français : qu'il s'agisse d'Harry Bosch ou de Jean-Baptiste Adamsberg, même s'ils sont originaux, voire marginaux, il y a une affection manifeste chez leurs créateurs ; ce qui n'est pas le cas pour Wallander ou Erlendur.
23 décembre 2007
Etrange Lëon
Pas de Noël pour moi cette année. La dislocation de ma famille originelle et l'absence de famille créée font qu'il ne se passera strictement rien pour moi demain soir ni le lendemain. Il est curieux de constater, que même pour les très nombreuses personnes qui détestent cette fête, il est inenvisageable de ne rien faire et pitoyable de se retrouver seul(e). Les mots de pitié que cette situation suscitent sont insupportables, bien plus que le fait de n'avoir pas de famille, ni de sapin ni de cadeaux. Je n'ai qu'un véritable regret : celui de ne pas participer à la joie de mon neveu, celui pour qui Noël est une fête. Mais les liens familiaux n'ont parfois que le poids d'une obligation. Ceux qui sont soudés, réjouis, en partage et en confiance, ont de la chance. Je n'ai pas celle-là. Tant pis !
19 décembre 2007
Lecture : Prières exaucées, de Truman Capote
L'auteur aurait dit que cet ouvrage (inachevé) était son chef-d'oeuvre proustien. Ben... comme beaucoup, je n'y ai vu que quelque chose de très inférieur à De sang froid !
D'ailleurs, cela n'a pas grand chose à voir. Ce que j'en retiens, c'est que cela m'a beaucoup fait penser à Bret Easton Ellis : il y a, avec quelques dizaines d'années d'écart, la même peinture au vitriol d'une société artificielle, mondaine, dépravée, glacée. Nul doute, à mon avis, qu'Ellis s'est inspiré de ce livre pour les siens, et l'a dépassé. Dans Prières exaucées, il y a encore quelque chose d'humain, et une dénonciation explicite (l'auteur aurait eu beaucoup d'ennuis parce qu'il publiait des ancedotes réelles) ; chez Ellis, la fiction est claire, mais le lien avec la réalité plus fort encore pour le lecteur.
D'ailleurs, cela n'a pas grand chose à voir. Ce que j'en retiens, c'est que cela m'a beaucoup fait penser à Bret Easton Ellis : il y a, avec quelques dizaines d'années d'écart, la même peinture au vitriol d'une société artificielle, mondaine, dépravée, glacée. Nul doute, à mon avis, qu'Ellis s'est inspiré de ce livre pour les siens, et l'a dépassé. Dans Prières exaucées, il y a encore quelque chose d'humain, et une dénonciation explicite (l'auteur aurait eu beaucoup d'ennuis parce qu'il publiait des ancedotes réelles) ; chez Ellis, la fiction est claire, mais le lien avec la réalité plus fort encore pour le lecteur.
16 décembre 2007
Le poids des mots...
Le rôle du professeur de français n'a peut-être jamais été plus important qu'à l'heure d'aujourd'hui, où les mots et les messages sont portés à notre entendement en une quantité faramineuse, où il est donc terriblement nécessaire de savoir décoder, trier, relier, comprendre.
Que le vocabulaire soit directement lié à la violence me paraît beaucoup plus évident que les images : la pauvreté de langage est liée à la pauvreté de repères, et source de dérives qui s'exprime avec d'autres moyens. Mais bref, je ne veux pas faire de la sociologie de comptoir, mais donner l'exemple de trois mots dérangeants:
- le premier est celui de "pouvoir d'achat" : il me semble y avoir dans cette expression quelque chose d'extrêmement pervers, quasi oxymorique, mais employé avec une terrifiante légèreté. Où est le "pouvoir" de celui qui achète ? Conférer à la dépense un pouvoir, c'est admettre que notre droit d'exister dans la société est directement lié à celui de consommer ! Ce qui n'est qu'un appel à la dépendance ! et le pouvoir réel n'appartient-il pas aujourd'hui à ceux qui vendent, à ceux qui font acheter ?
- dans le même ordre idée, le terme de "libéralisme" me trouble aussi beaucoup. On y entend le mot liberté, et pourtant, il recouvre l'idée de libre concurrence, de libre capitalisme. Quelle déplorable définition de la liberté que celle du XXIe siècle ! On est bien loin de la notion d'épanouissement personnel qui était son sens originel.
- enfin, dans un article de Charlie Hebdo de cette semaine, Caroline Fourest reprend un terme employé par Sarkozy, à savoir le terme d'"islamophobie", contre lequel il prétend se battre au même titre que contre l'antisémitisme. Vouloir combattre tous les racismes est certes une noble lutte, mais le terme douteux qu'il emploie laisse à penser que même la critique contre la religion, qui elle est légitime, est un acte de racisme.
Cela me fait penser à un dernier mot, un tout petit mot tout simple qui se substitue souvent à un autre, mine de rien : à la "question" de l'immigration on utilise plus fréquemment le terme de "problème" de l'immigration...
Que le vocabulaire soit directement lié à la violence me paraît beaucoup plus évident que les images : la pauvreté de langage est liée à la pauvreté de repères, et source de dérives qui s'exprime avec d'autres moyens. Mais bref, je ne veux pas faire de la sociologie de comptoir, mais donner l'exemple de trois mots dérangeants:
- le premier est celui de "pouvoir d'achat" : il me semble y avoir dans cette expression quelque chose d'extrêmement pervers, quasi oxymorique, mais employé avec une terrifiante légèreté. Où est le "pouvoir" de celui qui achète ? Conférer à la dépense un pouvoir, c'est admettre que notre droit d'exister dans la société est directement lié à celui de consommer ! Ce qui n'est qu'un appel à la dépendance ! et le pouvoir réel n'appartient-il pas aujourd'hui à ceux qui vendent, à ceux qui font acheter ?
- dans le même ordre idée, le terme de "libéralisme" me trouble aussi beaucoup. On y entend le mot liberté, et pourtant, il recouvre l'idée de libre concurrence, de libre capitalisme. Quelle déplorable définition de la liberté que celle du XXIe siècle ! On est bien loin de la notion d'épanouissement personnel qui était son sens originel.
- enfin, dans un article de Charlie Hebdo de cette semaine, Caroline Fourest reprend un terme employé par Sarkozy, à savoir le terme d'"islamophobie", contre lequel il prétend se battre au même titre que contre l'antisémitisme. Vouloir combattre tous les racismes est certes une noble lutte, mais le terme douteux qu'il emploie laisse à penser que même la critique contre la religion, qui elle est légitime, est un acte de racisme.
Cela me fait penser à un dernier mot, un tout petit mot tout simple qui se substitue souvent à un autre, mine de rien : à la "question" de l'immigration on utilise plus fréquemment le terme de "problème" de l'immigration...
Lecture : les dernières, en vrac...
Commençons par le mauvais :
- réessayé un Mishima, directement traduit du japonais, et au titre prometteur, L'Ecole de la chair, mais non, toujours pas accroché, et je ne l'ai même pas terminé.
- lu Un Roman russe d'Emmanuel Carrère, sur les conseils véhéments d'une amie. D'ailleurs j'avais aimé L'Adversaire et La Moustache. Mais là, franche déception. Et pour une raison rare : j'ai trouvé le narrateur/auteur parfaitement puant. Et puis le récit est désordonné : si le chevauchement des histoires se justifiait à mon sens pour L'Adversaire, ici, cela me paraît brouillon. Beurk.
Et maintenant les enthousiasmes :
- Les deux romans que j'ai lus de Douglas Kennedy : La Poursuite du bonheur et surtout Les Charmes discrets de la vie conjugale. Des pavés sur des destins américains de femmes, pleins d'humour, de réalisme, de noirceur, que j'ai dévorés.
- La série de polars d'Anne Perry autour de la première guerre mondiale, le premier volume s'appelant Avant la tourmente. J'ai aussi lu le troisième, et j'ai énormément apprécié, moins pour l'aspect policier que pour les personnages (le héros est un pasteur protestant), et que pour le contexte historique, remarquablement dépeint.
- Les polars de l'islandais Arnaldur Indridason, La Cité des jarres, La Femme en vert, et La Voix : atmosphère glauquissime mais dévoration assurée !
- réessayé un Mishima, directement traduit du japonais, et au titre prometteur, L'Ecole de la chair, mais non, toujours pas accroché, et je ne l'ai même pas terminé.
- lu Un Roman russe d'Emmanuel Carrère, sur les conseils véhéments d'une amie. D'ailleurs j'avais aimé L'Adversaire et La Moustache. Mais là, franche déception. Et pour une raison rare : j'ai trouvé le narrateur/auteur parfaitement puant. Et puis le récit est désordonné : si le chevauchement des histoires se justifiait à mon sens pour L'Adversaire, ici, cela me paraît brouillon. Beurk.
Et maintenant les enthousiasmes :
- Les deux romans que j'ai lus de Douglas Kennedy : La Poursuite du bonheur et surtout Les Charmes discrets de la vie conjugale. Des pavés sur des destins américains de femmes, pleins d'humour, de réalisme, de noirceur, que j'ai dévorés.
- La série de polars d'Anne Perry autour de la première guerre mondiale, le premier volume s'appelant Avant la tourmente. J'ai aussi lu le troisième, et j'ai énormément apprécié, moins pour l'aspect policier que pour les personnages (le héros est un pasteur protestant), et que pour le contexte historique, remarquablement dépeint.
- Les polars de l'islandais Arnaldur Indridason, La Cité des jarres, La Femme en vert, et La Voix : atmosphère glauquissime mais dévoration assurée !
09 décembre 2007
Pouah
Je comprends peu la politique. Non que cela ne m'intéresse pas, au contraire, mais mon cerveau appréhende mal ce monde et ce langage particuliers. Mais je crois être sensible à des choses importantes. Et depuis l'élection de Sarkozy, les "valeurs" qui prévalent avec ostentation et vulgarité - le pouvoir (!!) d'achat, la propriété, la matérialité, l'individualisme sous couvert de bons sentiments, le luxe, le profit, et j'en passe - me révulsent. Il ne les a pas inventées, bien sûr, mais il les légitime. J'en viens à encourager toute forme de rébellion contre les institutions, même sans idée précise à défendre ; j'en viens à envisager que la violence soit la seule issue possible pour faire bouger les choses ; j'en viens à avoir honte d'être française, parfois. Comme ce soir, où je viens d'apprendre que Khadafi est reçu demain en grandes pompes par le représentant de notre pays pour faire ses courses d'armes. Oui, j'ai honte.
06 décembre 2007
Incroyable mais vrai !
On fait vraiment un métier formidable... Qui réserve sans cesse des surprises... Qui nous empêche de nous ennuyer, certes, mais de dormir aussi parfois.
Bref, une anecdote énorme aujourd'hui. Un élève arrive dans le bureau de la CPE à 11h, un élève de première, normal, sac au dos, des boutons sur la tronche et qui demande la permission de rentrer chez lui. "Qu'est-ce qui t'arrive", demande placidement ma collègue qui a plus de trente ans de carrière et en a entendu beaucoup mais jamais celle-là.
"J'ai un python dans mon sac. Il s'est échappé cette nuit et je ne l'ai pas retrouvé, je viens seulement de le découvrir dans mes affaires. Je peux le ramener chez moi, s'il vous plaît ?".
Bref, une anecdote énorme aujourd'hui. Un élève arrive dans le bureau de la CPE à 11h, un élève de première, normal, sac au dos, des boutons sur la tronche et qui demande la permission de rentrer chez lui. "Qu'est-ce qui t'arrive", demande placidement ma collègue qui a plus de trente ans de carrière et en a entendu beaucoup mais jamais celle-là.
"J'ai un python dans mon sac. Il s'est échappé cette nuit et je ne l'ai pas retrouvé, je viens seulement de le découvrir dans mes affaires. Je peux le ramener chez moi, s'il vous plaît ?".
01 décembre 2007
Ame sans cible
L'orage gronde au dehors et la pluie se fracasse contre les vitres. J'adore quand les éléments se déchaînent, domage qu'il fasse si froid. Le ciel en colère me ferait presque croire en un dieu qui serait derrière.
Quel rapport avec le titre du billet ? C'est ce joli jeu de mot qui m'a donné envie d'écrire. C'est tout. Quoique. J'en appelle à toutes les âmes en perdition, curieuses et démunies. Baudelaire avait raison de mettre l'Ennui en tête de tous les maux. N'est-ce pas le désoeuvrement, la rage de l'inutilité, le désespoir de l'impuissance qui tonne derrière les fenêtres ?
Quel rapport avec le titre du billet ? C'est ce joli jeu de mot qui m'a donné envie d'écrire. C'est tout. Quoique. J'en appelle à toutes les âmes en perdition, curieuses et démunies. Baudelaire avait raison de mettre l'Ennui en tête de tous les maux. N'est-ce pas le désoeuvrement, la rage de l'inutilité, le désespoir de l'impuissance qui tonne derrière les fenêtres ?
21 novembre 2007
De la communauté de valeurs
Je m'étonne souvent qu'on puisse fréquenter des gens pendant des années, voire des décennies, sans échanger, sans se connaître. Au boulot, ou même au sein de sa famille, on peut rester parfaitement étranger. Je crois avoir un peu compris comment c'était possible : l'intimité n'est pas du tout une question de temps, mais une question de valeurs. Si l'on ne reconnaît pas chez l'autre des valeurs communes, rien n'est possible. C'est pourquoi le plus souvent on a pour amis ou amants des personnes de même culture, de même éducation, de même milieu. Dans ce cas, c'est une solution de facilité, certes, mais ce n'est pas vraiment triste, ni se montrer étroit d'esprit, au contraire peut-être. Discerner chez quelqu'un une parenté de pensée doit dépasser le reste, mais notre façon de penser n'est pas qu'individuelle, elle est évidemment pétrie des influences que l'on subit.
11 novembre 2007
Etiolements
Il est des mots dont le sens est exprimé, ou au moins soutenu, par le son. "Etiolement" est de ceux-là : on perçoit le relâchement d'une tension, l'amollissement d'un lien. C'est également ce que l'on ressent parfois quand la distance se creuse entre les êtres. Sans raison véritable, sans rupture visible, il y a éloignement, affadissement. Et qu'est-ce qui est plus humain ? De partager de l'intimité ou d'être seul ?
02 novembre 2007
Vive le boulot
Certes, "travail" vient d'un mot latin "trapalium" qui est un instrument de torture... mais est-il pour autant une complète aliénation ? En réalité, que deviendrions-nous sans travail ? Je ne parle pas de l'aspect financier, qui est le lieu précisément de l'aliénation, mais de l'aspect social : travailler, c'est rencontrer, c'est s'ouvrir, c'est participer. Le travail est là pour nous donner un rythme, un but, une occupation, un sens. L'homme est bête ou feignant ! Il faut qu'on l'oblige à trouver sa place !
31 octobre 2007
Lecture : De sang froid, de Truman Capote
Ce qui m'a frappé dans ce livre qui date de 1965, c'est à quel point il parle d'événements très contemporains.
L'auteur retrace de la manière la plus minutieuse possible, les circonstances qui ont entouré le meurtre d'une riche famille de paysans américains par deux paumés. J'ai pensé au film Eléphant, au court récit de Maxime Chattam dont j'ai oublié le titre, et à ces faits divers qui défrayent régulièrement la chronique : meurtres sauvages, sans mobiles, sans signes avant-coureurs, sans profil criminel reconnaissable. Cet ouvrage de Capote pose les mêmes questions, sans tomber dans le piège d'essayer d'y répondre : comment est-il possible que des gens "gentils" puissent se transformer en monstres ? Comment un massacre peut-il être exécuté "de sang froid" ? Comment ces meurtriers peuvent-ils ne plus être considérés comme des hommes ?
L'auteur retrace de la manière la plus minutieuse possible, les circonstances qui ont entouré le meurtre d'une riche famille de paysans américains par deux paumés. J'ai pensé au film Eléphant, au court récit de Maxime Chattam dont j'ai oublié le titre, et à ces faits divers qui défrayent régulièrement la chronique : meurtres sauvages, sans mobiles, sans signes avant-coureurs, sans profil criminel reconnaissable. Cet ouvrage de Capote pose les mêmes questions, sans tomber dans le piège d'essayer d'y répondre : comment est-il possible que des gens "gentils" puissent se transformer en monstres ? Comment un massacre peut-il être exécuté "de sang froid" ? Comment ces meurtriers peuvent-ils ne plus être considérés comme des hommes ?
30 octobre 2007
Le Che
Vu aujourd'hui un documentaire sur le Che (de Maurice Dugowson), encore une de ces figures familières et inconnues pour moi. Il m'en reste une image ambiguë : s'il était manifestement porté par des idées généreuses, utopiques, galvanisantes, il était aussi très dur, puisqu'il a fait exécuter des hommes lorsqu'il a pris le pouvoir à Cuba avec Castro. C'est ce que Régis Debray résume lorsqu'il dit qu'il aimait l'Homme mais pas nécessairement les hommes.
Figure du beau et courageux révolutionnaire idéaliste, ce médecine de formation, souffrant gravement d'asthme, qui a touché à tous les domaines au gouvernement cubain, est manifestement un modèle d'indépendance et de volonté. Sans être d'accord avec ses actions, ce genre de personnage nous rappelle que certains hommes, donc l'Homme, peut bousculer les forces que l'on ne pense pouvoir que subir.
Figure du beau et courageux révolutionnaire idéaliste, ce médecine de formation, souffrant gravement d'asthme, qui a touché à tous les domaines au gouvernement cubain, est manifestement un modèle d'indépendance et de volonté. Sans être d'accord avec ses actions, ce genre de personnage nous rappelle que certains hommes, donc l'Homme, peut bousculer les forces que l'on ne pense pouvoir que subir.
23 octobre 2007
De l'appartenance à un groupe
Il me semble qu'appartenir à un groupe est parmi ce qu'il y a de plus essentiel chez l'être humain. Deux circonstances m'y ont fait penser. Une manif, d'abord : comme les autres fois, j'y ai ressenti l'appartenance à la société, à un groupe communautaire, avec tout ce que cela a de galvanisant, de réjouissant, d'euphoriquement révolutionnaire. Complètement à l'opposé, j'ai réalisé que je ne me sentais pas du tout appartenir au "groupe famille", cette première société où la place que l'on y occupe détermine tellement nos rapports futurs avec les autres !
Groupe d'amis, groupe travail ou "groupe-couple", notre identité et notre existence ne trouvent leur place qu'au sein d'une ou de plusieurs communautés. On n'existe pas tout seul.
Groupe d'amis, groupe travail ou "groupe-couple", notre identité et notre existence ne trouvent leur place qu'au sein d'une ou de plusieurs communautés. On n'existe pas tout seul.
20 octobre 2007
Eloge féminin du rugby
Ce que j'aime dans le rugby, c'est la débauche de chutes, de coups, d'empoignades et de chocs. Je comprends mal les règles et m'en accommode. Ces gars-là ne me semblent pas tout à fait humains à cause de leur capacité à se tomber dessus par paquets, à se heurter et s'emmêler, défiant là toutes mes lois de la fragilité des corps... Ils se blessent peu, au regard de tout ce qu'ils se font subir. J'aime à voir que l'on peut tomber et glisser sur plusieurs mètres avec le sourire, que l'on peut se prendre sur le dos plusieurs centaines de kilos remuants, se relever et courir, que l'on peut se jeter volontairement tête baissée contre le poitrail d'une montagne pour en tester la résistance. Bref, c'est beau la puissance !
18 octobre 2007
Capacité d'absorption
Si je regrette parfois de n'avoir pas fait une prépa, c'est non seulement pour l'éventail culturel que ce genre d'étude propose, mais surtout pour la nécessité de forcer ses limites de travail. Je n'ai malheureusement jamais eu à me forcer beaucoup, et la paresse a dominé. Dans le même ordre d'idées, ma faculté de concentration réelle est assez rare et limitée dans le temps. Et comme toute choses rare, elle est précieuse ! Les livres, les films, les activités, les ambiances et les gens qui m'absorbent réellement sont peu fréquents. Etre tout entier à quelque chose ou à quelqu'un n'est pas, pour moi, évident ni facile. Mais je n'en apprécie que davantage ce qui me permet de me livrer de tout mon corps et de toute mon âme, de tendre dans une seule direction au lieu d'être constamment éparpillée.
24 septembre 2007
La porte ouverte de l'intime
Certaines personnes s'en passent et s'en contentent, paraît-il ; j'ai du mal à concevoir une existence sans cela.
A force d'horaires, d'habitudes et de contraintes, on peut oublier parfois ce qui vaut le coup de vivre. Il y en a plein, et elles sont différentes chaque jour et pour chaque personne. Pourtant, il me semble que la complicité est un bonheur essentiel et universel. J'entends par complicité le bien être que l'on peut éprouver à être avec une personne privilégiée, avec qui l'on partage de l'intimité, sans faux semblant, sans crainte d'être jugé ou déçu. Il y a toujours une barrière invisible entre soi et les autres, mais parfois, avec certaines personnes, cette barrière se dissipe presque totalement et tout est libre, tout est possible, tout est facile. Ce ne sont pourtant que des silences, des activités banales, peut-être des confidences, qu'importe : la présence suffit pour que l'espace s'emplisse.
J'ai un rêve qui va dans ce sens : pouvoir dormir avec quelqu'un.
A force d'horaires, d'habitudes et de contraintes, on peut oublier parfois ce qui vaut le coup de vivre. Il y en a plein, et elles sont différentes chaque jour et pour chaque personne. Pourtant, il me semble que la complicité est un bonheur essentiel et universel. J'entends par complicité le bien être que l'on peut éprouver à être avec une personne privilégiée, avec qui l'on partage de l'intimité, sans faux semblant, sans crainte d'être jugé ou déçu. Il y a toujours une barrière invisible entre soi et les autres, mais parfois, avec certaines personnes, cette barrière se dissipe presque totalement et tout est libre, tout est possible, tout est facile. Ce ne sont pourtant que des silences, des activités banales, peut-être des confidences, qu'importe : la présence suffit pour que l'espace s'emplisse.
J'ai un rêve qui va dans ce sens : pouvoir dormir avec quelqu'un.
10 septembre 2007
Le Couperet, de Donald Westlake
Ce roman américain paru en 1997 raconte l'histoire d'un cadre supérieur licencié pour raison de compression de personnel et qui tue ses concurrents potentiels afin de retrouver du travail. Costa-Gavras l'a adapté au cinéma il y a quelques années, avec José Garcia dans la peau du personnage principal.
J'ai lu ici ou là qu'on percevait de l'humour noir dans ce récit. Au contraire, j'y ai trouvé une profonde tristesse. On ne tombe ni dans le sanguinaire ni dans la compréhension, justement ce qui fait à mon avis la force de ce roman c'est son mélange de banalité et d'horreur. Ce meurtrier est d'abord une victime, sans que l'on soit pour autant amené à considérer ses crimes comme quelque chose de juste. Il s'agit d'un roman émouvant et troublant sur le fonctionnement de la société ; un cri d'alarme sur ses rouages insidieux.
J'ai lu ici ou là qu'on percevait de l'humour noir dans ce récit. Au contraire, j'y ai trouvé une profonde tristesse. On ne tombe ni dans le sanguinaire ni dans la compréhension, justement ce qui fait à mon avis la force de ce roman c'est son mélange de banalité et d'horreur. Ce meurtrier est d'abord une victime, sans que l'on soit pour autant amené à considérer ses crimes comme quelque chose de juste. Il s'agit d'un roman émouvant et troublant sur le fonctionnement de la société ; un cri d'alarme sur ses rouages insidieux.
01 septembre 2007
Lecture : Une Soif d'amour, de Yukio Mishima
Il y a des livres qui parlent de froideur et qui vous remuent, et d'autres qui vous laissent de marbre. Une soif d'amour entre pour moi dans la seconde catégorie.
J'étais attirée par le biais de Marguerite Yourcenar, dont j'ai appris la le grand intérêt pour cet auteur ; et par la curiosité pour un pays et une culture qui m'intriguent de plus en plus. Déception. Je ne me suis pas sentie immergée dans un véritable exotisme, malgré l'histoire qui se veut exemplaire, selon les critiques, de la société japonaise. Histoire d'amour froide entre une veuve et un jeune domestique, dont je n'ai pas perçu l'originalité ni la profondeur. Il faut dire que tout le récit était en fait raconté par la quatrième de couverture et qu'il semblerait que le texte que j'ai lu ait été traduit de l'anglais lui-même traduit du japonais (NRF Gallimard). Ceci explique peut-être cela.
J'étais attirée par le biais de Marguerite Yourcenar, dont j'ai appris la le grand intérêt pour cet auteur ; et par la curiosité pour un pays et une culture qui m'intriguent de plus en plus. Déception. Je ne me suis pas sentie immergée dans un véritable exotisme, malgré l'histoire qui se veut exemplaire, selon les critiques, de la société japonaise. Histoire d'amour froide entre une veuve et un jeune domestique, dont je n'ai pas perçu l'originalité ni la profondeur. Il faut dire que tout le récit était en fait raconté par la quatrième de couverture et qu'il semblerait que le texte que j'ai lu ait été traduit de l'anglais lui-même traduit du japonais (NRF Gallimard). Ceci explique peut-être cela.
25 août 2007
Lecture : La Moustache, d'Emmanuel Carrère
Voilà un bon moment que je souhaitais lire ce livre, dont l'histoire m'avait séduite, à l'occasion de la sortie du film (pas encore vu). Ce récit mi-réaliste, mi-fantastique, à partir de quelque chose d'aussi dérisoire qu'une moustache, me paraissait une idée géniale.
Le bilan de lecture est mitigé : le lecteur est maintenu sur le fil du rasoir (sans mauvais jeu de mots) tout au long de l'histoire et pour ça, bravo. Mais l'écriture me paraît très en-deçà de ce que cela aurait mérité. Surtout parce qu'elle est plate, sans originalité. Le personnage de la femme du personnage principal m'a semblé également mal cerné.
Bref, l'idée de départ me paraît toujours aussi géniale, et la conduite du récit bien menée, mais je reste quand même sur ma faim. Le film, peut-être ?...
Le bilan de lecture est mitigé : le lecteur est maintenu sur le fil du rasoir (sans mauvais jeu de mots) tout au long de l'histoire et pour ça, bravo. Mais l'écriture me paraît très en-deçà de ce que cela aurait mérité. Surtout parce qu'elle est plate, sans originalité. Le personnage de la femme du personnage principal m'a semblé également mal cerné.
Bref, l'idée de départ me paraît toujours aussi géniale, et la conduite du récit bien menée, mais je reste quand même sur ma faim. Le film, peut-être ?...
20 août 2007
Vacances dans la 4ème dimension
L'île de Ré, mon lieu de vacances privilégié, celui où je viens depuis toujours, dans lequel s'inscrit l'histoire de ma famille, donc la mienne, a un impact très étrange sur moi. En 33 ans d'existence, il s'est rarement passé plus de 6 mois sans que j'y mette les pieds. C'est là que j'ai fait toutes (ou presque) mes expériences d'adolescente et de jeune femme. Les gens que j'y fréquente sont les plus vieilles connaissances gardées. J'y ai vécu mille histoires, des plus douloureuses aux plus délirantes.
Bref, aujourd'hui (mais cela n'est pas vraiment nouveau), c'est à mes yeux un lieu peuplé essentiellement par le passé.
Dans les lieux que je côtoie depuis mon enfance, je vois ce qu'il y avait il y a des années ; dans les gens, je vois ce qu'ils étaient avant ; je pense à ceux qui sont morts, à ceux qui ne viennent plus, à ceux qui ont changé. Il ne s'agit pas de nostalgie, même si certaines personnes en particulier me manquent ; il s'agit surtout d'un sentiment de décalage et d'étrangeté. J'ai l'impression d'être la seule à n'avoir pas évolué, d'être ici et dans un autre monde en même temps. Surtout dans un autre monde. Je ne sais pas à quoi cela est dû puisque je n'ai jamais cessé de venir et que je n'ai pas que des regrets d'une atmosphère ancienne, loin de là. Pourtant, au fond, je suis de moins en moins à ma place ici.
Bref, aujourd'hui (mais cela n'est pas vraiment nouveau), c'est à mes yeux un lieu peuplé essentiellement par le passé.
Dans les lieux que je côtoie depuis mon enfance, je vois ce qu'il y avait il y a des années ; dans les gens, je vois ce qu'ils étaient avant ; je pense à ceux qui sont morts, à ceux qui ne viennent plus, à ceux qui ont changé. Il ne s'agit pas de nostalgie, même si certaines personnes en particulier me manquent ; il s'agit surtout d'un sentiment de décalage et d'étrangeté. J'ai l'impression d'être la seule à n'avoir pas évolué, d'être ici et dans un autre monde en même temps. Surtout dans un autre monde. Je ne sais pas à quoi cela est dû puisque je n'ai jamais cessé de venir et que je n'ai pas que des regrets d'une atmosphère ancienne, loin de là. Pourtant, au fond, je suis de moins en moins à ma place ici.
06 août 2007
Lectures estivales en vrac
Dans ces grandes et longues vacances, la lecture est mon passe-temps quotidien. Histoire de n'avoir pas le sentiment d'avoir complètement perdu mon temps, j'en fais le bref répertoire :
- A. Nothomb, Les Catilinaires : court, distrayant, pas impérissable.
- D. Simmons, Les Fils de ténèbres (relecture) : toujours aussi génialissime.
- J. Irving, Un Enfant de la balle : pas pu dépasser les 100 p., grosse déception.
- P. Besson, Un instant d'abandon : l'histoire d'un retour dans un village perdu d'Angleterre, après un séjour en prison, pour l'homicide d'un enfant. Pas mon préféré.
- F. Vargas, Sans feu ni lieu : un polar sans Adamsberg, donc il y manque quelque chose mais bien quand même.
- P. Besson, Se résoudre aux adieux : le dernier, une histoire après une rupture. Décevant.
- T. Capote, La Traversée de l'été : une triste histoire d'amour newyorkaise entre une jeune bourgeoise et un jeune homme pauvre.
- Anne Perry, La Marque de Caïn : un polar dans l'Angleterre victorienne. Pas inintéressant.
- P. Besson, En l'absence des hommes (relecture) : toujours aussi magnifique, voire encore davantage.
- Arnaldur Indridason, La Femme en vert et La Voix : de l'excellent polar islandais (sans valoir Mankell cependant).
- T.C. Boyle, Water music (en cours) : épopée très touffue d'un explorateur écossais au XVIIe s. à la poursuite du Niger. Je ne me laisse que moyennement emporter.
Rien de bien marquant jusque-là. Ce sont les polars islandais dont je garderai sûrement le meilleur souvenir.
- A. Nothomb, Les Catilinaires : court, distrayant, pas impérissable.
- D. Simmons, Les Fils de ténèbres (relecture) : toujours aussi génialissime.
- J. Irving, Un Enfant de la balle : pas pu dépasser les 100 p., grosse déception.
- P. Besson, Un instant d'abandon : l'histoire d'un retour dans un village perdu d'Angleterre, après un séjour en prison, pour l'homicide d'un enfant. Pas mon préféré.
- F. Vargas, Sans feu ni lieu : un polar sans Adamsberg, donc il y manque quelque chose mais bien quand même.
- P. Besson, Se résoudre aux adieux : le dernier, une histoire après une rupture. Décevant.
- T. Capote, La Traversée de l'été : une triste histoire d'amour newyorkaise entre une jeune bourgeoise et un jeune homme pauvre.
- Anne Perry, La Marque de Caïn : un polar dans l'Angleterre victorienne. Pas inintéressant.
- P. Besson, En l'absence des hommes (relecture) : toujours aussi magnifique, voire encore davantage.
- Arnaldur Indridason, La Femme en vert et La Voix : de l'excellent polar islandais (sans valoir Mankell cependant).
- T.C. Boyle, Water music (en cours) : épopée très touffue d'un explorateur écossais au XVIIe s. à la poursuite du Niger. Je ne me laisse que moyennement emporter.
Rien de bien marquant jusque-là. Ce sont les polars islandais dont je garderai sûrement le meilleur souvenir.
05 août 2007
De la légèreté
A la suite d'une discussion avec une amie où nous échangions des expériences de relations humaines, j'ai réalisé combien je lui enviais sa légèreté, si loin de moi.
Légèreté ne signifie pas superficialité. La légèreté, c'est la faculté à s'accorder des désirs et des plaisirs instantanés, à s'accorder le droit de changer d'avis, d'envie. Il n'y a pas nécessairement d'inconscience à être léger : beaucoup de choses méritent d'être vécues sans être pensées, soupesées, envisagées en terme de causes et de conséquences, d'importance et de d'intérêt. Etre léger, c'est être capable de profiter des choses légères. Malheureusement, pour d'autres, tout plaisir et tout désir est grave. Peut-être qu'ils sont alors ressentis de façons plus aiguë, plus intense, peut-être... On aspire tous peu ou prou aux mêmes choses ; mais cette différence fondamentale à vivre, est-ce une question de caractère, de vécu ? En tout cas, ce n'est pas un choix conscient. On a si peu d'empire sur soi-même.
Légèreté ne signifie pas superficialité. La légèreté, c'est la faculté à s'accorder des désirs et des plaisirs instantanés, à s'accorder le droit de changer d'avis, d'envie. Il n'y a pas nécessairement d'inconscience à être léger : beaucoup de choses méritent d'être vécues sans être pensées, soupesées, envisagées en terme de causes et de conséquences, d'importance et de d'intérêt. Etre léger, c'est être capable de profiter des choses légères. Malheureusement, pour d'autres, tout plaisir et tout désir est grave. Peut-être qu'ils sont alors ressentis de façons plus aiguë, plus intense, peut-être... On aspire tous peu ou prou aux mêmes choses ; mais cette différence fondamentale à vivre, est-ce une question de caractère, de vécu ? En tout cas, ce n'est pas un choix conscient. On a si peu d'empire sur soi-même.
02 août 2007
Des présences et des absences
La solitude, ce n'est pas vivre seul, ne pas parler avec un autre être humain, bref, ce n'est pas une question de présence ou d'absence physique. Il y a des personnes qui peuplent l'univers de quelqu'un sans même être là, parce que leur présence palpite à l'intérieur.
A des degrés divers, les personnes qui nous sont vraiment chères vivent en nous en permanence. Mon grand-père, mort il y a bientôt onze ans, continue à être vivant parce que son visage m'est toujours aussi familier ; je sens toujours son existence, elle fait partie de moi. Dans un autre genre, mes amis les plus proches sont une partie constituante de ma personnalité et de chaque instant, même s'ils ne sont pas directement impliqués. Voilà pourquoi je crois assez facilement en un sixième sens qui fait que l'on perçoit les bouleversements qui concernent cet autre, même s'il est à distance.
Mais ce type de présence a besoin d'une réalité aussi, c'est-à-dire d'une présence réelle, à fréquence plus ou moins régulière, pour que la présence permanente soit vivante. Mon grand-père n'est pas mort en moi, mais notre relation l'est ; avec les vivants, il faut raviver la relation par le contact, sinon cette présence intime se fige même si le souvenir reste. Un lien véritable entre deux individus vit entre deux rencontres, entre deux conversations.
A des degrés divers, les personnes qui nous sont vraiment chères vivent en nous en permanence. Mon grand-père, mort il y a bientôt onze ans, continue à être vivant parce que son visage m'est toujours aussi familier ; je sens toujours son existence, elle fait partie de moi. Dans un autre genre, mes amis les plus proches sont une partie constituante de ma personnalité et de chaque instant, même s'ils ne sont pas directement impliqués. Voilà pourquoi je crois assez facilement en un sixième sens qui fait que l'on perçoit les bouleversements qui concernent cet autre, même s'il est à distance.
Mais ce type de présence a besoin d'une réalité aussi, c'est-à-dire d'une présence réelle, à fréquence plus ou moins régulière, pour que la présence permanente soit vivante. Mon grand-père n'est pas mort en moi, mais notre relation l'est ; avec les vivants, il faut raviver la relation par le contact, sinon cette présence intime se fige même si le souvenir reste. Un lien véritable entre deux individus vit entre deux rencontres, entre deux conversations.
21 juillet 2007
Youpi : les p'tits vieux
Pour meubler mes vacances en cette fin de mois de juillet grise et humide, je me suis lancée dans une nouvelle série de reportages, qui, si le sujet ne me passionnait pas beaucoup, a eu au moins le mérite de me faire croiser quelques personnages hauts en couleurs. Deux petits vieux issus de villages perdus de la brousse cauchoise.
Le premier m'a embarquée chez lui aussitôt que je me suis adressée à lui, affirmant que s'il n'avait pas ce que je cherchais (à savoir un puits), il me promettait de me montrer des choses que je n'avais jamais vues. L'idée que ses intentions soient malhonnêtes m'a vaguement effleurée mais la curiosité et la confiance ont pris rapidement le dessus ; et ce sont des voix que j'ai eu raison d'écouter. Cet ancien peintre en bâtiment, âgé de soixante-dix environ, m'a fait visiter le petit chalet montagnard qu'il a construit de ses mains dans son jardin, uniquement avec des matérieux de récupération. Il m'a ensuite fièrement montré les dizaines et les dizaines de tableaux qu'ils a peints, et autres sculptures, qui envahissent les murs de toute sa maison. Il m'a longuement parlé de sa correspondance avec les maires des communes pour lesquels il fait des dessins, de ceux qui ne lui ont pas répondu et de ceux qui l'ont fait, comme le maire de Paris. Il m'a aussi entraîné dans sa cave pour me faire la démonstration du village de montagne qu'il a créé en maquette, avec lumières, torrent, et l'éclairage imitant l'averse de neige. C'était incroyable et magnifique.
Le même jour, toujours à la recherche de puits, j'ai débarqué chez un couple d'agriculteurs retraités : je suis littéralement tombée sous le charme de l'humour, du regard pétillant de gamin du monsieur de près de 75 ans, pour qui tout était sujet à plaisanterie. Son potager et sa maison étaient un pur régal pour les yeux et sa femme s'est également montrée pleine de sollicitude.
Et on dira que les Normands ne sont pas aimables !
Le premier m'a embarquée chez lui aussitôt que je me suis adressée à lui, affirmant que s'il n'avait pas ce que je cherchais (à savoir un puits), il me promettait de me montrer des choses que je n'avais jamais vues. L'idée que ses intentions soient malhonnêtes m'a vaguement effleurée mais la curiosité et la confiance ont pris rapidement le dessus ; et ce sont des voix que j'ai eu raison d'écouter. Cet ancien peintre en bâtiment, âgé de soixante-dix environ, m'a fait visiter le petit chalet montagnard qu'il a construit de ses mains dans son jardin, uniquement avec des matérieux de récupération. Il m'a ensuite fièrement montré les dizaines et les dizaines de tableaux qu'ils a peints, et autres sculptures, qui envahissent les murs de toute sa maison. Il m'a longuement parlé de sa correspondance avec les maires des communes pour lesquels il fait des dessins, de ceux qui ne lui ont pas répondu et de ceux qui l'ont fait, comme le maire de Paris. Il m'a aussi entraîné dans sa cave pour me faire la démonstration du village de montagne qu'il a créé en maquette, avec lumières, torrent, et l'éclairage imitant l'averse de neige. C'était incroyable et magnifique.
Le même jour, toujours à la recherche de puits, j'ai débarqué chez un couple d'agriculteurs retraités : je suis littéralement tombée sous le charme de l'humour, du regard pétillant de gamin du monsieur de près de 75 ans, pour qui tout était sujet à plaisanterie. Son potager et sa maison étaient un pur régal pour les yeux et sa femme s'est également montrée pleine de sollicitude.
Et on dira que les Normands ne sont pas aimables !
17 juillet 2007
Si on ne naît pas con, on peut le devenir
Nous ne venons pas tous au monde avec le même capital de facultés intellectuelles, c'est une évidence. Mais il ne s'agit pas là d'une donnée immuable, loin de là. Si l'éducation, les rencontres, les événements de toutes sortes peuvent nous permettre de les développer, à l'inverse, il suffit de peu de chose pour les atrophier. Se persuader qu'on est idiot permet une accélération de ce dernier processus, mais aussi l'égoïsme, lequel conduit au manque de lucidité et d'ouverture d'esprit.
Une personne qui ne se démarque probablement pas par un QI exceptionnel, mais moyen, peut faire preuve d'un grand bon sens, d'une grande intelligence humaine grâce à sa générosité, sa curiosité et son dynamisme. A contrario, une personne pourvue de capacités intellectuelles importantes, peut devenir bornée, incapable de gérer des situations, d'avoir un regard pertinent sur les choses.
Je crois que l'intelligence, qu'elle soit humaine ou mathématique, s'entretient exactement au même titre qu'un muscle.
Une personne qui ne se démarque probablement pas par un QI exceptionnel, mais moyen, peut faire preuve d'un grand bon sens, d'une grande intelligence humaine grâce à sa générosité, sa curiosité et son dynamisme. A contrario, une personne pourvue de capacités intellectuelles importantes, peut devenir bornée, incapable de gérer des situations, d'avoir un regard pertinent sur les choses.
Je crois que l'intelligence, qu'elle soit humaine ou mathématique, s'entretient exactement au même titre qu'un muscle.
09 juillet 2007
De la sécurité
Voilà un mot très "tendance", et très galvaudé. Thème privilégié de campagne politique, fleurant facilement la dérive extrémiste, le terme connote davantage la peur que le bien être. Pourtant...
Un ami m'avait dit que les femmes cherchaient avant tout chez un homme la sécurité. J'avais une vingtaine d'années et ce propos m'avait paru scandaleusement rétrograde et machiste. Aujourd'hui, non seulement je sais combien c'est vrai, mais aussi combien les hommes la cherchent aussi, et combien ce sentiment est rare et fondamental.
Se sentir en sécurité, c'est se sentir en confiance, et en liberté. Ce n'est nullement se barricader et se protéger ; c'est justement ne plus avoir besoin de le faire.
Un ami m'avait dit que les femmes cherchaient avant tout chez un homme la sécurité. J'avais une vingtaine d'années et ce propos m'avait paru scandaleusement rétrograde et machiste. Aujourd'hui, non seulement je sais combien c'est vrai, mais aussi combien les hommes la cherchent aussi, et combien ce sentiment est rare et fondamental.
Se sentir en sécurité, c'est se sentir en confiance, et en liberté. Ce n'est nullement se barricader et se protéger ; c'est justement ne plus avoir besoin de le faire.
04 juillet 2007
Lecture : La Combat ordinaire, de Manu Larcenet (trilogie, BD)
J'ai déjà eu l'occasion de le dire, je ne connais rien à la bande-dessinée et c'est un genre qui ne m'attire pas. Pourtant, les BD de Tardi sur la guerre de 14-18 ont été un contre-exemple. En voilà un autre.
Le Combat ordinaire raconte l'histoire d'un jeune photographe, solitaire et angoissé. Je résume très mal un récit qui est à la fois d'une parfaite banalité, comme le souligne le titre, et parfaitement émouvant. Ce sont des petites touches picturales et verbales, qui font tour à tour rire et monter les larmes aux yeux, toujours dans la subtilité, la simplicité, la justesse. Je n'arriverai pas à en faire un éloge qui soit à la hauteur de l'oeuvre ; je ne peux que dire combien cette trilogie m'a touchée pour chaque sujet abordé, qu'il soit grave ou léger.
Le Combat ordinaire raconte l'histoire d'un jeune photographe, solitaire et angoissé. Je résume très mal un récit qui est à la fois d'une parfaite banalité, comme le souligne le titre, et parfaitement émouvant. Ce sont des petites touches picturales et verbales, qui font tour à tour rire et monter les larmes aux yeux, toujours dans la subtilité, la simplicité, la justesse. Je n'arriverai pas à en faire un éloge qui soit à la hauteur de l'oeuvre ; je ne peux que dire combien cette trilogie m'a touchée pour chaque sujet abordé, qu'il soit grave ou léger.
03 juillet 2007
Le coup du râteau
Le coup du lapin, on ne s'en remet pas. Le coup de râteau en revanche est de ceux-ci que l'on l'on peut se prendre moult fois dans la gueule, sans y laisser sa peau. De là à dire que l'on se remet, pas forcément.
L'image du râteau n'est pas sans une ironie cruelle : le mouvement de ratissage fait partie des plus fastidieux et durs du jardinage, tandis que marcher dessus évoque un gag éculé qui ne fait plus rire grand monde. Se précipiter dans les bras de quelqu'un qui en fait ne veut pas de vous ; avouer ses sentiments tendres à quelqu'un qui vous révèle alors qu'il vous méprise ; soupirer après quelqu'un qui ne veut pas de vous, bref, ça fait mal. Et ça ne fait même pas rire.
L'adolescent échappe peu à ce grand moment de douleur que les plus cons diront formateur. L'adulte y succombe avec encore plus de solitude et de honte. J'ai des souvenirs de râteau d'adolescente, de tentatives d'embrassades refusées, de moqueries sur mes prétentions à appartenir à la même race que les autres filles. "Grands", certes, on ne ressent plus les choses tout à fait de la même manière. La maturité est là mais la douleur est toujours violente : aimer quelqu'un qui ne veut pas de vous, quelle qu'en soit la raison, ça fait mal. On préfèrerait un bon manche de râteau.
L'image du râteau n'est pas sans une ironie cruelle : le mouvement de ratissage fait partie des plus fastidieux et durs du jardinage, tandis que marcher dessus évoque un gag éculé qui ne fait plus rire grand monde. Se précipiter dans les bras de quelqu'un qui en fait ne veut pas de vous ; avouer ses sentiments tendres à quelqu'un qui vous révèle alors qu'il vous méprise ; soupirer après quelqu'un qui ne veut pas de vous, bref, ça fait mal. Et ça ne fait même pas rire.
L'adolescent échappe peu à ce grand moment de douleur que les plus cons diront formateur. L'adulte y succombe avec encore plus de solitude et de honte. J'ai des souvenirs de râteau d'adolescente, de tentatives d'embrassades refusées, de moqueries sur mes prétentions à appartenir à la même race que les autres filles. "Grands", certes, on ne ressent plus les choses tout à fait de la même manière. La maturité est là mais la douleur est toujours violente : aimer quelqu'un qui ne veut pas de vous, quelle qu'en soit la raison, ça fait mal. On préfèrerait un bon manche de râteau.
02 juillet 2007
Oxymore
Il y a des fatigues reposantes. Ô bienfaisant abattement ! Ô rafraîchissante lassitude ! On ne dit point assez la jouissance amorphe de cet engourdissement lugubre du corps et de l'esprit, la faveur anesthésiante de cette caresse pesante. Ô anéantissement salvateur ! Ô langueur oublieuse ! L'épuisement sied bien aux errements absurdes, aux velléités creuses, aux désirs dispendieux.
Une nouvelle de Colette dont je n'ai qu'un lointain souvenir disait que la maladie était les vacances des pauvres, et vantait, crois-je, la douceur de l'infection abrutissante, la clémence suave de la fièvre. Une "affection" ne désigne-t-il pas à la fois un mal et un bien ?
Une nouvelle de Colette dont je n'ai qu'un lointain souvenir disait que la maladie était les vacances des pauvres, et vantait, crois-je, la douceur de l'infection abrutissante, la clémence suave de la fièvre. Une "affection" ne désigne-t-il pas à la fois un mal et un bien ?
24 juin 2007
Lecture : Son frère, de Philippe Besson
Encore un Besson, eh oui. Un peu plus bavard que les autres peut-être, mais toujours avec cette sensualité, cette subtilité dans l'émotion et cette délicatesse. Ici, il nous raconte l'agonie d'un jeune homme que son frère, le narrateur, décrit à deux vitesses : les débuts avec la progression de la maladie, et puis les derniers moments.
Je me suis demandé si c'était autobiographique, et il semblerait que non. Ce récit d'une extrême douleur, physique et morale, est mené sans pathos. Ce qui émeut le plus, c'est sans doute l'intime proximité des deux frères, totale, essentielle, impudique. Ce n'est sans doute pas mon préféré, mais c'est un très beau livre.
Je me suis demandé si c'était autobiographique, et il semblerait que non. Ce récit d'une extrême douleur, physique et morale, est mené sans pathos. Ce qui émeut le plus, c'est sans doute l'intime proximité des deux frères, totale, essentielle, impudique. Ce n'est sans doute pas mon préféré, mais c'est un très beau livre.
20 juin 2007
Lecture : L'Enfant d'octobre, de Philippe Besson.
Encore un Besson, et à ce jour celui qui m'a sans doute le plus bouleversée. Publié l'année dernière, il relate les péripéties de "l'affaire Villemin". Ce fait divers qui a défrayé la chronique, comme on dit, n'a échappé à la conscience de personne ; il ne m'a jamais intéressée mais j'en avais comme tout le monde largement entendu parler. Dans cet ouvrage, j'ai reconstitué l'histoire dont je ne connaissais que des bribes et le parti pris en faveur de Christine Villemin, la mère de l'enfant qu'on a fini par accuser, m'a considérablement émue. J'ai lu ici et là des critiques assez virulentes contre Besson ainsi que des rumeurs de plainte de la famille contre lui. Je ne vais pas mettre mon infime grain de poussière dans un débat sur la question de savoir s'il a eu raison ou tort d'écrire ce livre, de se servir de cette histoire mille fois utilisée, s'il a travesti la réalité ou non. Curieusement, même s'il fait parler régulièrement la mère, et qu'on a le sentiment d'entrer dans l'intimité de ce drame, et que donc le récit est ouvertement subjectif, on éprouve pourtant une forte impression de sobriété et d'authenticité.
14 juin 2007
Expérience
Pendant 6 jours, deux marmots de 5 et 4 ans à la maison... Une première dans mon existence de célibataire ! Et une expérience intense. Faut dire que comme j'avais une trouille bleue qu'ils ne s'ennuient, j'avais prévu une multitude d'activités : parcs d'attraction, accrobranches, pique-nique, mer, promenades, etc. Ereintant pour tout le monde ! Mais bien agréable. Les 2 microbes ont été plutôt adorables, se sont bien entendu, ont été gais, obéissants et drôles. Ils ne voulaient même pas rentrer chez leurs parents ! Non, cela n'a nullement éveillé chez moi un désir de maternité ; je n'ai fait que comprendre encore davantage combien il est précieux et enrichissant d'être tante ! Dans l'immense amour que j'éprouve pour mon neveu, je sens bien que je touche du doigt ce que c'est que d'aimer son propre enfant, mais cela ne me donne pas envie pour autant d'en avoir un. C'était super, ces quelques jours !
07 juin 2007
Beurk : Fin d'année
Ambiance de fin d'année scolaire : plus vraiment de cours mais pas encore en vacances, on commence à se quitter entre collègues mais entre surveillances et réunions, on va sûrement se recroiser encore, on sent que qulque chose est en train de se terminer mais pas encore tout à fait. Beurk. On avait envie d'être en vacances, pourtant, mais maintenant qu'on est devant, cela ressemble surtout à un grand vide. D'aucuns hurleraient à ces geignardises de prof qui a trop de congés ! Mais ce n'est pas ça !
Et puis ce temps désespérément gris qui nous empêche de croire à l'été, re-beurk.
Stoppons-là les plaintes tout de même. La bouteille est plus qu'à moitié pleine !
Et puis ce temps désespérément gris qui nous empêche de croire à l'été, re-beurk.
Stoppons-là les plaintes tout de même. La bouteille est plus qu'à moitié pleine !
30 mai 2007
Flash-backs
C'est étrange les coïncidences, parfois... En deux semaines, j'ai retrouvé les principaux lieux de mon passage de l'adolescence à l'âge adulte : à l'occasion d'une formation, me voilà revenue une douzaine d'années en arrière, dans le quartier de mon lycée. Période trouble, pas vraiment heureuse. Deuxième partie de la formation : la fac. J'ai même croisé un de mes anciens profs, qui me reconnaît, à ma grande surprise. Période plus heureuse, pleine de découvertes. Et hier, invitation familiale et je me retrouve là où j'ai passé mon année de stage en tant que prof, dans le Calvados. Beaucoup d'émotions. Aussitôt après, dès que j'ai eu mon premier vrai poste, ce fut dans ma vie un tournant, le passage à l'indépendance et à la maturité.
C'est assez indéfinissable, ces impressions qui vous envahissent quand vous revenez dans des lieux tellement habités et tellement lointains, familiers et étrangers. Cela ne se passe pas qu'au niveau de la conscience : on est touché, remué, malgré soi, au-delà des souvenirs qui affleurent. Assez dérangeant, en fait.
C'est assez indéfinissable, ces impressions qui vous envahissent quand vous revenez dans des lieux tellement habités et tellement lointains, familiers et étrangers. Cela ne se passe pas qu'au niveau de la conscience : on est touché, remué, malgré soi, au-delà des souvenirs qui affleurent. Assez dérangeant, en fait.
28 mai 2007
Lecture : La Ligne noire, de Jean-Christophe Grangé
J'avais lu, il y a quelques années de cela, deux romans de JC Grangé et je me souviens n'avoir pas beaucoup aimé : cela me faisait penser à des thrillers américains très esthétiques, bourré d'effets spéciaux, de voyages exotiques, et de rebondissements sanglants. C'est un genre de film que j'apprécie et que j'oublie, mais en polar, je cherche autre chose. Je suis beaucoup plus emballée que La Ligne noire que ce à quoi je pouvais m'attendre même si je peux lui faire des reproches similaires.
L'histoire raconte l'obsession d'un journaliste pour un tueur réfugié en Malaisie et comment il parvient à l'approcher et à comprendre son rituel et sa folie. Je ne serais pas honnête si je niais que j'aie été captivée jusqu'à la dernière ligne. Il n'en reste pas moins que, à peu près aux deux tiers du récit, celui-ci commence à verser dans l'improbable, l'excessif, presque le fantastique. On bascule progressivement dans un autre type de polar, dans le genre "Seven", qui n'est pas sans suspense, loin de là. Mais c'est moins bien.
L'histoire raconte l'obsession d'un journaliste pour un tueur réfugié en Malaisie et comment il parvient à l'approcher et à comprendre son rituel et sa folie. Je ne serais pas honnête si je niais que j'aie été captivée jusqu'à la dernière ligne. Il n'en reste pas moins que, à peu près aux deux tiers du récit, celui-ci commence à verser dans l'improbable, l'excessif, presque le fantastique. On bascule progressivement dans un autre type de polar, dans le genre "Seven", qui n'est pas sans suspense, loin de là. Mais c'est moins bien.
26 mai 2007
Lecture : Geisha, d'Arthur Golden
Le récit consiste en un une autobiographie fictive : celle d'une petite fille de pêcheurs d'un village japonais, qui se retrouve vendue à une okiya, c'est-à-dire une maison qui forme des geishas. Elle va en devenir une, célèbre et convoitée, mais au prix d'énormes souffrances.
L'intérêt de ce roman n'est pas dans l'histoire : le parcours à la Cosette de l'héroïne, la méchanceté caricaturale de nombreux personnages, les sentiments éthérés d'autres ... Bref, rien de bien original dans la narration. Mais nul doute que l'auteur s'est renseigné sur la vie des geishas dans la première moitié du siècle et de ce point de vue, on apprend beaucoup de choses sur les moeurs et coutumes japonaises et sur la transformation du Japon dans ces années-là.
L'intérêt de ce roman n'est pas dans l'histoire : le parcours à la Cosette de l'héroïne, la méchanceté caricaturale de nombreux personnages, les sentiments éthérés d'autres ... Bref, rien de bien original dans la narration. Mais nul doute que l'auteur s'est renseigné sur la vie des geishas dans la première moitié du siècle et de ce point de vue, on apprend beaucoup de choses sur les moeurs et coutumes japonaises et sur la transformation du Japon dans ces années-là.
20 mai 2007
Lecture : Un Garçon d'Italie, de Philippe Besson
Troix voix se succèdent tout au long de ce roman : celles de Luca, Anna et Léo. Le premier vient de mourir d'énigmatique façon, la seconde est sa compagne, belle femme de bonne famille, le troisième est son amant secret, un jeune prostitué.
On se prend vite à cette voix fantastique venue d'outre-tombe, qui voit, entend, pense. On suit l'histoire remémorée ce cet homme qui s'est lié à deux personnes très différentes, on s'attache aux âmes des protagonistes, et on attend patiemment la résolution de l'énigme de sa mort.
Mais ce qui est le plus plaisant dans ce livre, c'est la douceur de l'écriture. Il me semble que c'est le mot qui convient le mieux à la prose subtile, lente et vive, qui s'attache à décrire précisément les sentiments des personnages. Même pour évoquer les douleurs les plus violentes, les mots et les phrases sont à la fois justes et doux. Il y a peu de dialogues et peu d'actions, mais grâce à cette qualité d'écriture, on ne s'ennuie pas une seconde.
On se prend vite à cette voix fantastique venue d'outre-tombe, qui voit, entend, pense. On suit l'histoire remémorée ce cet homme qui s'est lié à deux personnes très différentes, on s'attache aux âmes des protagonistes, et on attend patiemment la résolution de l'énigme de sa mort.
Mais ce qui est le plus plaisant dans ce livre, c'est la douceur de l'écriture. Il me semble que c'est le mot qui convient le mieux à la prose subtile, lente et vive, qui s'attache à décrire précisément les sentiments des personnages. Même pour évoquer les douleurs les plus violentes, les mots et les phrases sont à la fois justes et doux. Il y a peu de dialogues et peu d'actions, mais grâce à cette qualité d'écriture, on ne s'ennuie pas une seconde.
17 mai 2007
Lecture : C'était la guerre des tranchées, de Tardi
La guerre de 14-18 est une horreur fascinante. Longtemps méconnue, d'apparence lointaine, et incompréhensible, elle apparaît comme un gouffre de barbarie pour peu que l'on s'y penche. A l'occasion d'un voyage scolaire de deux jours dans la Somme au mois de février, j'ai touché du doigt cette période de notre histoire que je connais très mal. La visite des tranchées, de la citadelle de Verdun en particulier, ce lieu terrible de "villégiature" pourtant pour les soldats, les récits, les paysages, les cimetières si nombreux, tout a été profondément marquant. Mais toujours aussi incompréhensible, voire davantage. Le degré d'horreur est hors de portée.
J'ai étudié avec les élèves quelques (magnifiques) lettres d'Apollinaire adressées à Lou, qui donnent une idée du désespoir et de l'angoisse de la mort que le soldat pouvait ressentir. Dans la bande-dessinée de Tardi, qui dit avoir écrit en hommage à son grand-père Poilu, on perçoit, au travers de multiples histoires d'anonymes, le cauchemar de ces quatre années, la folie abjecte de ces affrontements, la souillure profonde des corps et des âmes... On touche à l'indicible.
J'ai étudié avec les élèves quelques (magnifiques) lettres d'Apollinaire adressées à Lou, qui donnent une idée du désespoir et de l'angoisse de la mort que le soldat pouvait ressentir. Dans la bande-dessinée de Tardi, qui dit avoir écrit en hommage à son grand-père Poilu, on perçoit, au travers de multiples histoires d'anonymes, le cauchemar de ces quatre années, la folie abjecte de ces affrontements, la souillure profonde des corps et des âmes... On touche à l'indicible.
Virage et accélération
Depuis quelques semaines, ma vie s'est modifiée : au calme, à la routine, voire à l'ennui suscité aussi par le ressassement d'un hiver bouleversant et douloureux, succède une période d'activité diverse et intense. Eh ouais, j'ai un deuxième boulot : presque journaliste, domaine spectacles, annonces et reportages pour le canard local. Alors je me documente dans des domaines où je ne connais quasiment rien, vais à des spectacles, rencontre des gens, fais des photos. Et c'est super. J'ai également repris un travail psychologique nécessaire. Je n'ai plus beaucoup de temps pour lire, pour penser mais, même si je n'ai pas encore pris vraiment la mesure de ce nouveau rythme, je crois que j'ai de la chance.
11 mai 2007
Est-ce que j'aime mon métier ?
Un des traits caractéristiques des profs, c'est sans doute leur propension à se plaindre. Des élèves, de la dégradation des conditions de travail, de la hiérarchie, du manque de moyens, des emplois du temps, etc etc. Mais par delà ces lamentations, il y a au fond je crois un constant sentiment d'insatisfaction. Prof est un métier profondément ingrat : notre mission est la plus noble, la plus grande et la plus lourde qui soit, et chacun de nous en a conscience, avec comme corollaire inévitable la conscience de notre impuissance et de nos imperfections.
Instruire, éduquer, élever, faire apprendre, comprendre, choisir ; être une autorité, un modèle, un repère, un juge, un soutien... Que de taches à accomplir en si peu de temps et à tant d'élèves différents à la fois, avec juste notre savoir, notre envie, notre personnalité, notre humeur ! Tous les profs sont des gens complexés et humbles au fond, et la limite avec la dépression est de ce fait très fragile. On a tous la peur au ventre avant d'entrer en cours, à des degrés divers selon l'année, avec une conscience plus ou moins aiguë selon les circonstances, représentant évidemment un handicap dans des cas particuliers, mais elle ne nous quitte jamais, car on ne sait jamais tout à fait ce qui nous attend. Et la préparation des cours, la connaissances des élèves, les années d'expérience, ne la font jamais disparaître totalement.
Mais pour peu que l'on sache gérer cette distance entre s'investir et se préserver, la clef de voûte du bon enseignant, il y a beaucoup de satisfactions. Pour ma part, j'ai la chance de travailler avec des collègues dans un climat extrêmement agréable : mûs par une façon assez proche de voir les élèves, de souhaiter leur réussite, de les comprendre, le travail d'équipe est un plaisir et un moteur. Ensuite, le contact avec les élèves est la source la plus fréquente mais aussi la plus aléatoire, du bonheur dêtre enseignant. Toute la vie du prof dépend de ce lien qui se fait avec son public : bon, mauvais, ténu, tendu, chaleureux, tout est possible et rien n'est jamais pareil avec deux classes ni avec deux élèves. Tous les profs que je connais aiment, d'une manière ou d'une autre, leurs élèves, parce qu'ils souhaitent profondément leur réussite : c'est le piège et la source. On ne peut pas ne pas être touché, impliqué, investi, même si c'est dur souvent, de subir leur indifférence, leur échec, leur paresse, et je ne parle même pas de leurs problèmes personnels qui entrent en jeu bien souvent. Nous représentons l'autorité, la contrainte, l'ordre, le devoir. Se plaindre, c'est fréquemment essayer de mettre à distance ce lien humain dont on ne peut faire l'économie mais qui ne doit pas nous envahir. Nous sommes avant tout des enseignants, mais les élèves ne sont pas que des écoutants ou des exécutants !! Ce serait trop simple !
Alors oui, je crois que j'aime mon métier même si je m'en plains beaucoup. S'en plaindre, c'est peut-être le gage de notre volonté de le faire bien et de notre humilité devant l'immensité de la tache et des résultats que notre fonction obtient en réalité.
Instruire, éduquer, élever, faire apprendre, comprendre, choisir ; être une autorité, un modèle, un repère, un juge, un soutien... Que de taches à accomplir en si peu de temps et à tant d'élèves différents à la fois, avec juste notre savoir, notre envie, notre personnalité, notre humeur ! Tous les profs sont des gens complexés et humbles au fond, et la limite avec la dépression est de ce fait très fragile. On a tous la peur au ventre avant d'entrer en cours, à des degrés divers selon l'année, avec une conscience plus ou moins aiguë selon les circonstances, représentant évidemment un handicap dans des cas particuliers, mais elle ne nous quitte jamais, car on ne sait jamais tout à fait ce qui nous attend. Et la préparation des cours, la connaissances des élèves, les années d'expérience, ne la font jamais disparaître totalement.
Mais pour peu que l'on sache gérer cette distance entre s'investir et se préserver, la clef de voûte du bon enseignant, il y a beaucoup de satisfactions. Pour ma part, j'ai la chance de travailler avec des collègues dans un climat extrêmement agréable : mûs par une façon assez proche de voir les élèves, de souhaiter leur réussite, de les comprendre, le travail d'équipe est un plaisir et un moteur. Ensuite, le contact avec les élèves est la source la plus fréquente mais aussi la plus aléatoire, du bonheur dêtre enseignant. Toute la vie du prof dépend de ce lien qui se fait avec son public : bon, mauvais, ténu, tendu, chaleureux, tout est possible et rien n'est jamais pareil avec deux classes ni avec deux élèves. Tous les profs que je connais aiment, d'une manière ou d'une autre, leurs élèves, parce qu'ils souhaitent profondément leur réussite : c'est le piège et la source. On ne peut pas ne pas être touché, impliqué, investi, même si c'est dur souvent, de subir leur indifférence, leur échec, leur paresse, et je ne parle même pas de leurs problèmes personnels qui entrent en jeu bien souvent. Nous représentons l'autorité, la contrainte, l'ordre, le devoir. Se plaindre, c'est fréquemment essayer de mettre à distance ce lien humain dont on ne peut faire l'économie mais qui ne doit pas nous envahir. Nous sommes avant tout des enseignants, mais les élèves ne sont pas que des écoutants ou des exécutants !! Ce serait trop simple !
Alors oui, je crois que j'aime mon métier même si je m'en plains beaucoup. S'en plaindre, c'est peut-être le gage de notre volonté de le faire bien et de notre humilité devant l'immensité de la tache et des résultats que notre fonction obtient en réalité.
06 mai 2007
6 mai 2007
Aujourd'hui on change de président. Il fait gris et froid, comparativement aux dernières semaines estivales, entraînant morosité voire angoisse. Peu d'espoir que la France fasse le bon choix. A lire la presse, à écouter beaucoup de personnalités politiques ou journalistiques, un état rétrograde, dangeureux pour les libertés, est en marche. Méfiante envers toutes les avalanches d'informations, ou naïve, ou stupide, je ne veux pas tout à fait croire que le pays va sombrer dans un régime fachisant. Du débat entre les 2 finalistes (le vocabulaire sportif employé par tous les journalistes a quelque chose de dérisoire), je retiens un échange en particulier : Sarkozy cherchant piéger Royal en lui disant qu'elle est incapable de dire exactement ce qu'elle va faire et de donner des chiffres. Celle-ci s'en sort en lui répliquant qu'elle ne peut pas en effet, parce qu'elle ne veut pas gouverner de façon péremptoire en prétendant être la seule savoir et à décider. Depuis longtemps, c'est sans doute la raison qui n'a jamais vacillé dans mon esprit maladroit en matière politique : voter pour Royal, c'est voter pour un gouvernement, une équipe, et donc un parti. Voter pour Sarkozy, c'est voter pour une personne.
29 avril 2007
Inanité sonore
Tous autant qu'on est, on cherche à s'occuper. Occuper son temps, son esprit, son coeur, ses mains. Et il faut être fort pour occuper sa solitude. Elle n'est pas tout à fait naturelle. Et la frontière est fine avec la vacuité.
Quand on vit seul, la solitude est facilement synonyme d"inanité sonore", comme dit Mallarmé. Même si ce n'est pas toujours le cas, la solitude flirte avec le vide. Le vide fait peur parce qu'on cherche toujours à le combler, d'une manière ou d'une autre ; le vide n'est pas concevable, pas humain. Quand on manque de présent pour s'occuper, on le fait avec le passé ou avec des espoirs, avec des angoisses et des questions sur hier et sur demain. Carpe diem est une belle philosophie, qui est la négation du vide, l'apologie du présent. Mais la solitude parce qu'elle est un mouvement circulaire et non une marche en avant, est peu compatible avec l'épicurisme. Il faut être riche et humble pour conjuguer ce précepte avec la solitude.
Quand on vit seul, la solitude est facilement synonyme d"inanité sonore", comme dit Mallarmé. Même si ce n'est pas toujours le cas, la solitude flirte avec le vide. Le vide fait peur parce qu'on cherche toujours à le combler, d'une manière ou d'une autre ; le vide n'est pas concevable, pas humain. Quand on manque de présent pour s'occuper, on le fait avec le passé ou avec des espoirs, avec des angoisses et des questions sur hier et sur demain. Carpe diem est une belle philosophie, qui est la négation du vide, l'apologie du présent. Mais la solitude parce qu'elle est un mouvement circulaire et non une marche en avant, est peu compatible avec l'épicurisme. Il faut être riche et humble pour conjuguer ce précepte avec la solitude.
26 avril 2007
Je hais les coqs
Je croyais et ai encore en tête l'idée qu'un coq bien élevé chante au lever du soleil. Et qu'en dehors de cela, il se pavane toute la journée la crête au vent au milieu des poules qui caquètent. Faut croire que je me suis fait avoir par des clichés tirés de contes enchanteurs où le plus crétin des animaux a une fonction et du charme. Parce que le volatile néfaste répondant au nom de coq et habitant mon village, lui, il pousse son ignoble gueulante au beau milieu de la nuit. Et Dieu que c'est désagréable ce cri rauque, monotone et toujours raté ! On ne peut lui retirer une certaine régularité : 4h du matin. Mais rien à voir avec le lever du soleil, même s'il s'acharne longtemps. Je hais les coqs : c'est con, c'est moche et ça gueule.
23 avril 2007
Lecture : Le Monde perdu, de Michaël Crichton
J'ai lu il y a quelques années, Jurassic park, dont Le Monde perdu est la suite, et ma critique vaut pour les deux. Contrairement à ce quoi je m'attendais, j'ai pris beaucoup de plaisir à leur lecture.
J'avais vu la première version cinématographique et je m'attendais à la même indigence mais non. Le roman est beaucoup plus touffu, et même riche. Certes, la psychologie des personnages est sommaire et l'histoire bâtie sur des rebondissements à l'américaine, c'est-à-dire incessants, incroyables et captivants. Mais on apprend beaucoup de choses sur les dinosaures et la réflexion sur la prétention de l'être humain à vouloir bouleverser l'ordre naturel des choses est loin d'être idiote, à mon avis. Tout cela disparaît dans le film, mais dans le livre j'ai compris ce qu'était "la théorie du chaos". Bref, deux ouvrages (surtout le premier, plus surprenant, évidemment) qui combleront les amateurs d'histoires fantastiques non dénuées d'une certaine érudition !
J'avais vu la première version cinématographique et je m'attendais à la même indigence mais non. Le roman est beaucoup plus touffu, et même riche. Certes, la psychologie des personnages est sommaire et l'histoire bâtie sur des rebondissements à l'américaine, c'est-à-dire incessants, incroyables et captivants. Mais on apprend beaucoup de choses sur les dinosaures et la réflexion sur la prétention de l'être humain à vouloir bouleverser l'ordre naturel des choses est loin d'être idiote, à mon avis. Tout cela disparaît dans le film, mais dans le livre j'ai compris ce qu'était "la théorie du chaos". Bref, deux ouvrages (surtout le premier, plus surprenant, évidemment) qui combleront les amateurs d'histoires fantastiques non dénuées d'une certaine érudition !
17 avril 2007
Lecture : Les Cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini
Il s'agit d'un poncif, certes, mais les poncifs ne sont pas toujours faux : rien de tel que la littérature pour voyager.
Les Cerfs-volants de Kaboul offrent un voyage dans l'Afghanistan contemporain : on y perçoit la culture, les moeurs et la langue (les mots afghans sont agréablement disséminés dans les dialogues), au travers de l'histoire d'un enfant de riche qui grandit auprès d'un autre garçon, à la fois son serviteur et son frère. Immersion dans un monde étranger et en même temps familier, dans une histoire d'ailleurs et de tout temps.
13 avril 2007
Vendredi 13...
Sans être superstitieuse, une tuile un vendredi 13, ça interroge... Et une fuite d'eau non réparable (équivalent à une excédent de 130 m3 d'eau) une veille de départ en vacances, c'en est une belle, non ?
Histoire de conjurer le sort, j'ai biné tout mon potager et trouvé des petits pieds de haricots que je croyais sans avenir. J'ai les mains toutes cloquées mais je ne pouvais pas en rester à cette avanie ! Il n'empêche que me voilà bien emmerdée. Et qu'on est un vendredi 13. Allez hop, au lit ; et que l'on passe au samedi 14.
Histoire de conjurer le sort, j'ai biné tout mon potager et trouvé des petits pieds de haricots que je croyais sans avenir. J'ai les mains toutes cloquées mais je ne pouvais pas en rester à cette avanie ! Il n'empêche que me voilà bien emmerdée. Et qu'on est un vendredi 13. Allez hop, au lit ; et que l'on passe au samedi 14.
09 avril 2007
Lecture : Souvenirs d'un pas grand chose, de Charles Bukowski
Bukowski fait partie de ces noms d'auteur que j'avais l'impression de connaître depuis longtemps sans avoir jamais rien lu. Un nom familier auquel étaient rattachées des idées toutes faites du genre : style cru, alcool, scandale. Et puis un jour, l'occasion de me faire une idée plus précise, sinon personnelle, en lisant, pourquoi pas, son autobiographie.
On suit le parcours d'Henry Chinaski, dans les années 30 aux Etats-Unis, et son parcours de misère, de violence et de solitude. Parcours exemplaire dans la noirceur et pourtant, ce qui en ressort et en fait probablement l'originalité, c'est l'absence de lamentation, de plainte et la froideur du personnage. On voit s'éveiller l'envie d'être écrivain mais pas de passion ni de réelle ambition : c'est l'histoire triste d'un fils unique qui grandit dans un milieu violent parce que pauvre, dans une famille sans amour, et qui ne se reconnaît en personne. L'histoire d'une très grande solitude presque intrinsèque qui ne trouve de refuge que dans l'alcool.
Sans avoir lu son oeuvre, il me semble au travers de ce récit que les idées toutes faites ne sont pas loin de la réalité.
On suit le parcours d'Henry Chinaski, dans les années 30 aux Etats-Unis, et son parcours de misère, de violence et de solitude. Parcours exemplaire dans la noirceur et pourtant, ce qui en ressort et en fait probablement l'originalité, c'est l'absence de lamentation, de plainte et la froideur du personnage. On voit s'éveiller l'envie d'être écrivain mais pas de passion ni de réelle ambition : c'est l'histoire triste d'un fils unique qui grandit dans un milieu violent parce que pauvre, dans une famille sans amour, et qui ne se reconnaît en personne. L'histoire d'une très grande solitude presque intrinsèque qui ne trouve de refuge que dans l'alcool.
Sans avoir lu son oeuvre, il me semble au travers de ce récit que les idées toutes faites ne sont pas loin de la réalité.
05 avril 2007
Première marche
Y'a des moments où on est mûr pour les plaisirs, où on a l'énergie et la légèreté qu'il faut ; et il y en a d'autres où il est préférable de laisser ses désirs en attente, où l'essentiel est de limiter la casse. S'isoler, trouver les moyens de se calmer, de s'imperméabiliser aux angoisses, de se tenir hors de portée des énervements et de tout ce qui fragilise, voilà les priorités, et ce n'est pas toujours une tâche facile. Savoir qu'on n'est pas bien, sans réconforter, c'est la première marche qu'il ne faut pas louper pour aller mieux.
04 avril 2007
J'veux pas d'enfant
Parce que je veux pas être responsable d'une vie ; je veux pas servir de modèle et de repère ; je veux pas léguer à un autre individu toutes mes peurs conscientes et inconscientes, mes travers et mes noirceurs ; parce que je veux pas le faire pour avoir seulement une chance d'avoir quelqu'un pour m'occuper de moi quand j'en serai plus capable ; je veux pas m'accrocher à quelqu'un qui me resssemble ; je veux pas avoir peur de pas aimer la chair de ma chair ; je veux pas des complexes d'oedipe, des crises d'adolescence, des conflits et des reproches ; je veux pas me demander si je fais bien ou mal en permanence ; je veux pas être ni une bonne ni une mauvaise mère ; je veux pas ne plus disposer de mon temps à moi rien qu'à moi ; je veux pas des insomnies, des maladies, des pleurs ; je veux pas des discussions monomaniaques avec d'autres mères ; je veux pas essayer de réaliser mes rêves au travers de quelqu'un d'autre ; je veux pas lutter pour faire surtout pas comme mes parents ; je veux pas d'enfant.
Lecture : L'Aliéniste, de Caleb Carr
Sans laisser un souvenir impérissable, voilà un pavé de près de 500 pages qui se lit sans déplaisir. A la fin du XIXe siècle, à New York, se produisent des meurtres atroces de jeunes prostitués. Une équipe composée d'un journaliste, d'un médecin psychiatre aux théories dérangeantes pour l'époque, d'une femme soucieuse de montrer que son sexe est capable d'autre chose que ce à quoi on le cantonne, et de deux policiers aux méthodes d'investigation et d'analyse modernes, décident de mener l'enquête. Situer ce polar à cette époque et choisir ces personnages laissait croire que ce contexte prendrait une place importante dans l'intérêt du récit et on est finalement un peu déçu : cette bonne idée de départ ne m'a pas paru véritablement exploitée. Mais il n'en reste pas moins que la dimension policière du récit est bien menée et que l'on ne s'ennuie pas une seconde.
02 avril 2007
Banalité, certes, mais...
Dieu que c'est bon, l'arrivée de l'été ! Les fenêtres encore ouvertes à sept heures du soir, le crépuscule lumineux, le bruit des tondeuses, le chant des oiseaux, la douceur de l'air tôt le matin... Remettre des lunettes de soleil ! Abandonner les collants ! Se nourrir de tomates-moza ! Sentir la caresse de l'air par la fenêtre quand le réveil sonne... Ah lala, j'en passe et des meilleures, mais l'existence n'a vraiment pas la même saveur quand le beau temps pointe son nez.
30 mars 2007
29 mars 2007
Chronique philosophe (hic) (3) : Socrate et Platon
Au Ve s. av. JC, en Grèce, Socrate n'écrit rien (comme Bouddha et Jésus) mais réinvente la philosophie et fait naître la philosophie occidentale, en centrant sa réflexion uniquement sur le plan humain, se conformant ainsi à l'étymologie du mot : amour de la sagesse, la philo-sophia a pour objectif de trouver le moyen de bien vivre. Les divinités, les réflexions sur le cosmos, sortent du champ. Et pour cela, il faut comprendre l'essence des choses.
Le monde dans lequel nous vivons est double : d'un côté le monde sensible, changeant, mortel et de l'autre, le monde intelligible, celui des Idées, qui échappe au temps et au mouvement. Le premier permet d'accéder au second qui est le seul réel et vrai. L'amour physique n'est ainsi qu'une étape pour parvenir à l'amour du Bien. Et le gouvernement idéal n'est pas une démocratie (le régime en place à l'époque) mais un gouvernement de philosophes éclairés.
On connaît Socrate par son disciple Platon qui a voué sa vie à son maître : le jeune aristocrate qui voulait être poète tragique a suivi l'enseignement de Socrate, puis, à la mort de celui-ci (condamné à mort pour blasphème et tentative de corruption de la jeunesse) il couche sur le papier ses leçons, livrant ainsi pour les siècles qui l'ont suivi une colossale pensée, à la fois cohérente et multiple.
Le monde dans lequel nous vivons est double : d'un côté le monde sensible, changeant, mortel et de l'autre, le monde intelligible, celui des Idées, qui échappe au temps et au mouvement. Le premier permet d'accéder au second qui est le seul réel et vrai. L'amour physique n'est ainsi qu'une étape pour parvenir à l'amour du Bien. Et le gouvernement idéal n'est pas une démocratie (le régime en place à l'époque) mais un gouvernement de philosophes éclairés.
On connaît Socrate par son disciple Platon qui a voué sa vie à son maître : le jeune aristocrate qui voulait être poète tragique a suivi l'enseignement de Socrate, puis, à la mort de celui-ci (condamné à mort pour blasphème et tentative de corruption de la jeunesse) il couche sur le papier ses leçons, livrant ainsi pour les siècles qui l'ont suivi une colossale pensée, à la fois cohérente et multiple.
24 mars 2007
Lecture : La Fascination du pire, de Florian Zeller
Avis positif mais sans enthousiasme. J'ai bien aimé la pirouette finale, cet énigmatique effet de manche qui clôt le récit de ce voyage de deux auteurs au Caire pour une série de conférences. Ce qui m'a en fait dérangé, c'est que je n'ai pas su ce que l'auteur voulait vraiment raconter. L'histoire part dans plusieurs directions sans qu'aucune aboutisse véritablement : portraits ? réflexions sur l'amour ? fiction moderne sur les rapports de l'orient et de l'occident ? Il y a de tout cela et d'autres sujets encore, pas inintéressants au demeurant, mais on ne sait pas quel est le véritable propos.
22 mars 2007
Lecture : Les Jours fragiles, de Philippe Besson
Ce roman sous forme de journal intime raconte les derniers mois de la vie de Rimbaud au travers de sa soeur Isabelle, avec qui il a partagé son agonie. J'aime la pudeur et l'humilité de l'auteur dans son ambition de faire vivre un grand auteur comme dans En l'absence des hommes avec Marcel Proust. J'aime également sa prose lyrique, son attention aux sentiments sans verser dans l'analyse psychologique. Mais j'ai été ici moins émue par les personnages que dans l'ouvrage lu précédemment. Celui d'Isabelle Rimbaud notamment m'a paru manquer d'unité : à la fois désuet et moderne. Quant au poète, je ne l'ai pas trouvé aussi sympathique et coloré que j'aurais aimé. Lecture de parti pris, certes, mais quelle lecture ne l'est pas, surtout lorsque l'on a déjà une image du sujet !
20 mars 2007
"Les chercheuses de poux", de Rimbaud, 1871.
Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l’enfant auprès d’une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs
Et, dans ses lourds cheveux où tombe la rosée,
Promène leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter, parmi ses grises indolences,
Sous leurs ongles royaux, la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer :
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l’enfant auprès d’une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs
Et, dans ses lourds cheveux où tombe la rosée,
Promène leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter, parmi ses grises indolences,
Sous leurs ongles royaux, la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer :
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
17 mars 2007
Chronologie sommaire de l'Antiquité Egyptienne
- Période archaïque : de 3000 à 2660 av. JC env.
Unification de la Haute et Basse Egypte qui seraient à l'origin e des peuples différents.
Première Dynastie de pharaons.
- Ancien Empire : de 2660 à 2180 env.
Commence avec la IIIe Dynastie, jusqu'à la VIe.
Pharaon célèbre : Djoser, à qui l'on doit la construction de la première grande pyramide, celle de Saqqarah, conçue par l'architecte Imhotep.
- Première période intermédiaire : de 2180 à 2040 env.
Période de chaos, sous les VIIe et VIIIe Dynasties.
- Moyen Empire : de 2040 à 1780 env.
Période de renouveau et de conquêtes, de la IXe à la XIIe Dynastie.
- Deuxième période intermédiaire : de 1780 à 1560 env.
Période très méconnue, de la XIIIe à la XVIIe Dynastie.
Invasion des Hyksos, qui prennent le pouvoir.
- Nouvel Empire : de 1560 à 1070 env.
De la XVIIIe à la XXe Dynastie.
Période faste, de prospérité, de conquêtes et d'arts.
Règne de la reine Hatchepsout, d'Aménophis IV-Akhenaton (et sa femme Néfertiti) qui tente l'instauration d'un monothéisme, de Ramsès II qui réduit les Hébreux en esclavage et provoque leur exode conduit par Moïse.
Le dernier paharaon de cette période est Toutankhamon, mort dans des circonstances mystérieuses à 18 ans et dont la tombe a été découverte à la fin des années 20.
- Basse époque : de 1070 env. à 332
XXIe à XXXe Dynastie.
Décadence progressive de l'Empire égyptien qui se voit plusieurs fois dominé par les Perses, jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand en 332.
- Période hellénistique : 332 - 30 av. JC
L'Egypte s'affaiblit de plus en plus, jusqu'à devenir une province romaine. Cléopâtre (VII) est la dernière reine.
Unification de la Haute et Basse Egypte qui seraient à l'origin e des peuples différents.
Première Dynastie de pharaons.
- Ancien Empire : de 2660 à 2180 env.
Commence avec la IIIe Dynastie, jusqu'à la VIe.
Pharaon célèbre : Djoser, à qui l'on doit la construction de la première grande pyramide, celle de Saqqarah, conçue par l'architecte Imhotep.
- Première période intermédiaire : de 2180 à 2040 env.
Période de chaos, sous les VIIe et VIIIe Dynasties.
- Moyen Empire : de 2040 à 1780 env.
Période de renouveau et de conquêtes, de la IXe à la XIIe Dynastie.
- Deuxième période intermédiaire : de 1780 à 1560 env.
Période très méconnue, de la XIIIe à la XVIIe Dynastie.
Invasion des Hyksos, qui prennent le pouvoir.
- Nouvel Empire : de 1560 à 1070 env.
De la XVIIIe à la XXe Dynastie.
Période faste, de prospérité, de conquêtes et d'arts.
Règne de la reine Hatchepsout, d'Aménophis IV-Akhenaton (et sa femme Néfertiti) qui tente l'instauration d'un monothéisme, de Ramsès II qui réduit les Hébreux en esclavage et provoque leur exode conduit par Moïse.
Le dernier paharaon de cette période est Toutankhamon, mort dans des circonstances mystérieuses à 18 ans et dont la tombe a été découverte à la fin des années 20.
- Basse époque : de 1070 env. à 332
XXIe à XXXe Dynastie.
Décadence progressive de l'Empire égyptien qui se voit plusieurs fois dominé par les Perses, jusqu'à la conquête d'Alexandre le Grand en 332.
- Période hellénistique : 332 - 30 av. JC
L'Egypte s'affaiblit de plus en plus, jusqu'à devenir une province romaine. Cléopâtre (VII) est la dernière reine.
16 mars 2007
Citation
"C'est le téléphone, et notamment le portable, qui a définitivement assassiné la pratique de la correspondance. Je pense souvent à ces femmes qui vivaient dans l'espérance, sur le gage d'une seule lettre d'amour, quand l'autre, par exemple, partait à la guerre. Les mots avaient alors une force redoutable puisqu'ils décidaient des vies. On attendait, et on faisait confiance même sans nouvelle de l'autre pendant des périodes infinies. Aujourd'hui on commence à paniquer dès qu'on ne parvient pas à le joindre sur son portable. Que fait-il ? Pourquoi ne répond-elle pas ? Avec qui est-il ? L'angoisse a gagné du terrain. Nous sommes entrés dans une période sans retour qui signe la fin de l'attente, c'est-à-dire de la confiance et du silence".
Florian Zeller, La Fascination du pire.
Florian Zeller, La Fascination du pire.
14 mars 2007
Anniversaire
Cela fait un an jour pour jour que je suis propriétaire. L'occasion de me congratuler un peu pour cette décision, pour toutes celles qui ont suivi concernant les travaux, et pour le résultat. Pas une seconde je ne regrette ce que j'ai entrepris et je suis fière d'avoir accompli tout cela. Aujourd'hui je suis bien dans ma maison choisie et arrangée par mes soins. Du beau boulot pour mon home sweet home.
13 mars 2007
Des larmes
J'ai tardivement compris ce que les larmes ont de sain et de réparateur. Pleurer était signe de faiblesse, était laid, et inutile. Mais non. Pleurer libère et apaise. Mais ne pleure pas qui veut. Certaines douleurs, certaines tensions restent nouées au niveau de la gorge et l'incapacité à pleurer revient à dire que le mal ne s'évacue pas, reste en dedans, à tourner. Bien sûr, il ne suffit pas de verser des larmes pour que les soucis disparaissent mais ils sont un premier pas pour aller de l'avant. Aujourd'hui je reconnais le soulagement de pleurer, mais je n'y parviens pas. Les bleus à l'âme prennent parfois du temps pour commencer à se résorber. C'est con, j'ai pas un petit Elephant man à me mettre sous l'oeil... Un oignon peut-être ?
11 mars 2007
Lecture : Cul de sac, de Douglas Kennedy
Cela ne vaut pas du John Irving, mais on passe un agréable moment.
Le récit raconte l'incroyable voyage d'un américain parti à l'aventure en Australie sur un coup de tête et qui se retrouve marié et prisonnier dans une communauté d'affreux en plein bush. Les personnages souvent ne brillent pas pas la finesse de leur portrait (la jeune épousée et son père en particulier, la soeur au coeur tendre non plus) mais l'ensemble se laisse lire avec plaisir pour l'humour et l'action.
09 mars 2007
"Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous"
Il me semble parfois que pour se faire entendre, il faut se taire, et que pour obtenir ce que l'on désire, il est également plus efficace de laisser les autres agir.
Ceux qui parlent, qui expliquent, délibèrent, se mettent en colère, demandent, sont ceux qui agissent. Et ceux qui n'obtiennent souvent rien. En face, ceux qui laissent dire et ne font preuve que de patience, obtiennent en général ce qu'ils veulent. Je me souviens d'une amie qui vantait les mérites d'un médecin qui, devant la maladie de sa mère, au contraire des autres, "ne s'était pas trompé". En réalité, s'il ne s'était pas trompé, c'était uniquement parce que c'était le seul à ne pas s'être prononcé.
Parler est souvent utile et même indispensable, mais il est de nombreux cas où c'est aussi s'exposer, se mettre en danger et... se faire avoir.
Ceux qui parlent, qui expliquent, délibèrent, se mettent en colère, demandent, sont ceux qui agissent. Et ceux qui n'obtiennent souvent rien. En face, ceux qui laissent dire et ne font preuve que de patience, obtiennent en général ce qu'ils veulent. Je me souviens d'une amie qui vantait les mérites d'un médecin qui, devant la maladie de sa mère, au contraire des autres, "ne s'était pas trompé". En réalité, s'il ne s'était pas trompé, c'était uniquement parce que c'était le seul à ne pas s'être prononcé.
Parler est souvent utile et même indispensable, mais il est de nombreux cas où c'est aussi s'exposer, se mettre en danger et... se faire avoir.
08 mars 2007
Les parents aiment-ils nécessairement leurs enfants ?
Admettons qu'aimer signifie éprouver de l'intérêt, de l'attachement, du goût pour quelqu'un, et que le plus souvent cette attirance, sans être parfaitement fortuite, revêt toujours une forme de découverte (et de plaisir). Aimer, c'est aimer l'autre, même si ce n'est pas que cela.
Il y a déjà une forme de prévision dans l'amour qu'est censé porter un parent à son enfant, autrement dit cet amour est prémédité, pensé avant la présence de l'autre ; ensuite, il peut être déçu ou confirmé.
Il n'est pas de relation plus soumise à des schémas préétablis que les relations entre parents et enfants. Il est communément admis que les parents doivent aimer leurs enfants. Pourtant, est-ce nécessairement le cas ? Ne le confond-on pas souvent plutôt avec le lien du sang, ou le sentiment de devoir, de filiation et le poids des préjugés ? Je crois que tous les parents n'aiment pas leurs enfants, et que tous les enfants (mais là, la tradition l'envisage davantage) n'aiment pas leurs parents. Mais dans le premier cas, les ravages sont bien plus importants car il est indubitable qu'on a besoin d'amour pour grandir et devenir soi, d'être aimé pour aimer à son tour.
Il y a déjà une forme de prévision dans l'amour qu'est censé porter un parent à son enfant, autrement dit cet amour est prémédité, pensé avant la présence de l'autre ; ensuite, il peut être déçu ou confirmé.
Il n'est pas de relation plus soumise à des schémas préétablis que les relations entre parents et enfants. Il est communément admis que les parents doivent aimer leurs enfants. Pourtant, est-ce nécessairement le cas ? Ne le confond-on pas souvent plutôt avec le lien du sang, ou le sentiment de devoir, de filiation et le poids des préjugés ? Je crois que tous les parents n'aiment pas leurs enfants, et que tous les enfants (mais là, la tradition l'envisage davantage) n'aiment pas leurs parents. Mais dans le premier cas, les ravages sont bien plus importants car il est indubitable qu'on a besoin d'amour pour grandir et devenir soi, d'être aimé pour aimer à son tour.
06 mars 2007
Expirateur
Y'a les aspirateurs, que tout le monde connaît n'est-ce pas. Et dans l'ordre d'idée exactement inverse, il y a l'expirateur. L'aspirateur a pour fonction d'aspirer poussières, déchets microscopiques et ainsi d'assainir en ôtant les polluants de notre environnement, je n'apprends rien à personne. L'expirateur a pour fonction, lui, d'évacuer les déchets qui sont à l'intérieur. Il est moins célèbre que sont pendant mais a une fonction très utile également puisque chacun sait que nous emmagasinons en nous-mêmes un certain nombre de détritus micoroscopiques plus ou moins toxiques, du type idées noires, questions sans réponses, images obsédantes, envie de suicide, certitude de notre non valeur, etc. L'expirateur a donc un rôle fondamental qui est d'expulser ces parasites et d'assainir, lui aussi. Il se présente sous la forme de loisirs, de lectures, voyages, de conversations, de proximité avec des entités positives de type amical, etc. A utiliser sans modération.
04 mars 2007
Courage fuyons
La douleur rend aveugle et la gentillesse ne paie pas toujours.
La tentation guette tout le monde de s'enfermer dans sa façon de penser, dans son égocentrisme, dans son unique point de vue. Les circonstances, les rencontres, l'intelligence aussi sont des facteurs qui permettent de ne pas succomber à ce travers. La souffrance quant à elle l'accentue. Quand on a mal et que la douleur submerge l'être, il est très difficile de parvenir à prendre de la distance, à se regarder avec lucidité ni même à porter attention à un tiers. Et en plus de se faire encore plus mal à soi-même, on fait mal aux autres. La spirale de douleur dans laquelle on est entraîné, une fois franchi un certain cap, ne cherche plus qu'à entraîner les autres avec soi ; les mieux intentionnés étant les victimes les plus faciles. La commisération est inutile et dangereuse auprès de gens qui ont perdu le contact avec autre chose que leur propre problème. Toute générosité n'est pas bonne à prodiguer.
La tentation guette tout le monde de s'enfermer dans sa façon de penser, dans son égocentrisme, dans son unique point de vue. Les circonstances, les rencontres, l'intelligence aussi sont des facteurs qui permettent de ne pas succomber à ce travers. La souffrance quant à elle l'accentue. Quand on a mal et que la douleur submerge l'être, il est très difficile de parvenir à prendre de la distance, à se regarder avec lucidité ni même à porter attention à un tiers. Et en plus de se faire encore plus mal à soi-même, on fait mal aux autres. La spirale de douleur dans laquelle on est entraîné, une fois franchi un certain cap, ne cherche plus qu'à entraîner les autres avec soi ; les mieux intentionnés étant les victimes les plus faciles. La commisération est inutile et dangereuse auprès de gens qui ont perdu le contact avec autre chose que leur propre problème. Toute générosité n'est pas bonne à prodiguer.
26 février 2007
Un site rigolo
Sans faire dans la nostalgie bêtasse, voilà un site sympathique qui promet de bons moments aux trentenaires...
Lecture : Mma Ramotswe détective, d'Alexander mac Call Smith
Premier opus d'une série, Mma Ramotswe détective raconte comment l'héroïne éponyme en est arrivée à devenir la première femme détective du Botswana, ainsi que ses premières enquêtes. Le personnage est sympathique, il n'est pas désagréable non plus de se retrouver plongé dans la chaleur africaine, et la lecture est plaisante ; mais le récit est un peu trop léger à mon goût, presqu'enfantin, avec ces petites intrigues rapidement et aisément dénouées. Et puis il est souvent question de serpents, beurk.
24 février 2007
Lecture : En l'absence des hommes, de Philippe Besson
Première publication de cet auteur que je ne connaissais pas, ce roman raconte l'histoire d'un jeune homme de seize ans qui, en 1916, fait simultanément deux rencontres décisives : celle de l'amour dans les bras du jeune soldat Arthur et d'une amitié ambiguë auprès de Marcel Proust âgé de 45 ans. Il y a un peu du Diable au corps bien sûr à cause du contexte de la Grande Guerre et des amours interdites et sensuelles, mais la comparaison s'arrête là. L'homosexualité est traitée ici de façon à la fois très crue et jamais brutale, impudique et érotique, romantique et belle. L'auteur écrit à la fois à la première et à la seconde personne du singulier : la narrateur s'adresse aux deux hommes de son histoire, mais en leur parlant intérieurement. C'est un roman sur le silence, sur différents figures du silence, le plus souvent bienfaisantes. Et un grand mérite : faire vivre et parler Proust avec crédibilité et sans prétention en même temps.
20 février 2007
De la fragilité
Sommes nous tous fragiles ?
J'ai assisté au dernier jour d'un procès pour double homicide : un homme d'une cinquantaine d'années a assassiné sa femme et l'amant de celle-ci, à coups de fusil. Il n'a jamais nié, n'a pas remis en cause la préméditation, ne s'est même pas défendu. Il paraissait hébété et n'a prononcé que quelques mots pour demander pardon à la famille de l'homme qu'il avait tué et à ses propres enfants. L'avocate de la partie civile dans son réquisitoire l'a accusé d'insensibilité et de narcissisme, elle a rejeté l'idée de "crime passionnel", reprenant l'analyse du psychiatre qui avait expliqué que cet homme avait été en gros été obsédé par sa propre douleur d'avoir été trompé et abandonné. Tout faisait de lui un assassin brutal. Il a été condamné à 30 ans de prison.
Pourtant, le déroulement des faits et même le portrait et l'attitude de l'accusé m'ont donné l'impression d'un homme qui avait perdu les pédales, pas le jour du meurtre mais pendant une longue période, que la douleur avait rendu progressivement fou, jusqu'à son geste ultime ; d'un homme pris dans un engrenage fait de sentiment d'injustice, de solitude, de trahison, de souffrance intime. Jusqu'au meurtre atroce.
A sa place, qu'est-ce qui nous aurait retenu ? Ce qui est arrivé à cet époux routier, père de famille, sans histoire jusque-là, est au départ d'une consternante banalité ; sa personnalité ne m'a pas semblé véritablement atypique non plus. L'éducation, la culture, l'intelligence sont-elles véritablement des garantes pour nous empêcher de franchir les limites ? Qu'est-ce qui nous rend plus fort pour ne pas succomber à la colère ou à la douleur ?
J'ai assisté au dernier jour d'un procès pour double homicide : un homme d'une cinquantaine d'années a assassiné sa femme et l'amant de celle-ci, à coups de fusil. Il n'a jamais nié, n'a pas remis en cause la préméditation, ne s'est même pas défendu. Il paraissait hébété et n'a prononcé que quelques mots pour demander pardon à la famille de l'homme qu'il avait tué et à ses propres enfants. L'avocate de la partie civile dans son réquisitoire l'a accusé d'insensibilité et de narcissisme, elle a rejeté l'idée de "crime passionnel", reprenant l'analyse du psychiatre qui avait expliqué que cet homme avait été en gros été obsédé par sa propre douleur d'avoir été trompé et abandonné. Tout faisait de lui un assassin brutal. Il a été condamné à 30 ans de prison.
Pourtant, le déroulement des faits et même le portrait et l'attitude de l'accusé m'ont donné l'impression d'un homme qui avait perdu les pédales, pas le jour du meurtre mais pendant une longue période, que la douleur avait rendu progressivement fou, jusqu'à son geste ultime ; d'un homme pris dans un engrenage fait de sentiment d'injustice, de solitude, de trahison, de souffrance intime. Jusqu'au meurtre atroce.
A sa place, qu'est-ce qui nous aurait retenu ? Ce qui est arrivé à cet époux routier, père de famille, sans histoire jusque-là, est au départ d'une consternante banalité ; sa personnalité ne m'a pas semblé véritablement atypique non plus. L'éducation, la culture, l'intelligence sont-elles véritablement des garantes pour nous empêcher de franchir les limites ? Qu'est-ce qui nous rend plus fort pour ne pas succomber à la colère ou à la douleur ?
18 février 2007
Dimanche
Lorsque j'étais gamine et même adolescente, je détestais les dimanches, qui étaient synonymes d'ennui, de paralysie et d'enfermement. Mon frère me rappelait il y a quelque temps que nous ne faisions rien ces jours-là et je n'ai effectivement aucun souvenir dominical, hormis le respect dû aux grasses matinées de mon père, la messe et les déjeuners guindés chez mes grands-parents.
J'ai mis du temps mais j'apprécie beaucoup plus le dimanche aujourd'hui. Ils ne débordent pas beaucoup plus d'activités, mais la nonchalance, la lenteur, le calme de ce jour me sont devenus agréables. C'est une journée qui s'étire en longueur sans horaire prédéfini et qui pemet de faire ou ne pas faire, au gré des envies et de l'énergie. Et dimanche n'est plus synonyme d'ennui.
J'ai mis du temps mais j'apprécie beaucoup plus le dimanche aujourd'hui. Ils ne débordent pas beaucoup plus d'activités, mais la nonchalance, la lenteur, le calme de ce jour me sont devenus agréables. C'est une journée qui s'étire en longueur sans horaire prédéfini et qui pemet de faire ou ne pas faire, au gré des envies et de l'énergie. Et dimanche n'est plus synonyme d'ennui.
11 février 2007
Perle d'élève
Rien de plus ch*** que corriger des copies. C'est vraiment le plus ennuyeux dans ce métier, mais parfois c'est l'occasion de fous rires mémorables. Le dernier en date émane d'une copie de bac blanc d'élève de première, plutôt consciencieux, plus précisément d'une conclusion de dissertation sur l'engagement en littérature:
" Le dialogue argumentatif lance un ultime-atome au lecteur alors que l'essai lui laisse le temps de la réflexion".
Explosif, non ?
" Le dialogue argumentatif lance un ultime-atome au lecteur alors que l'essai lui laisse le temps de la réflexion".
Explosif, non ?
06 février 2007
De la jalousie
La jalousie est un sentiment très étrange et très puissant. Elle résulte d'un manque de confiance en soi peut-être plus qu'en l'autre et je comprends qu'il rende dingue. C'est un film de Chabrol je crois, qui dépeint cela à merveille : "L'Enfer", avec François Cluzet. Dans mon souvenir, on y voit un mari devenir de plus en plus obsédé et littéralement fou, au point qu'il ne sait plus discerner le vrai du faux (et le spectateur non plus). La jalousie déforme, et c'est en cela qu'elle est dangereuse. On s'éloigne de la vérité tout en voulant à toute force faire preuve de lucidité et d'objectivité. Et la jalousie est liée à cette envie, ce besoin (?) de posséder tout ou partie de celui qu'on aime, de ce sentiment d'appartenance et de dépendance qui est si lié aux sentiments amoureux et si malsain pourtant. Croire que l'on est perdu sans l'autre parce qu'on l'aime (et inversement) ! Il est vrai que les personnes que l'on aime profondément font partie de nous-mêmes : c'est ce qui les différencie des gens que l'on aime superficiellement, eux en gros disparaissent de notre esprit aussitôt qu'ils ont disparu de notre vue. En revanche les personnes que l'on aime font partie de notre existence mentale, de notre âme, et sont ainsi une partie constituante de notre existence. Mais cela ne nous donne aucun droit sur eux, même pas de regard. Même la part en eux qui nous aime ne nous concerne pas et leur appartient complètement. Mais on y tient tellement !
05 février 2007
30 janvier 2007
Réflexion citoyenne
Oh rien d'original. Je me fais simplement le relais d'une réflexion qui me paraît importante, à la veille de cette loi qui interdit de fumer dans tous les lieux publics. Que penser d'une société qui se met à légiférer sur des règles de savoir vivre ?
Je fume très peu, les atmosphères enfumées me dérangent parfois mais rien ne m'oblige à les subir. Ce qui me dérange bien plus gravement, c'est l'impolitesse de quelqu'un qui va venir fumer son clope sous mon nez le matin ou quelqu'un qui fume en voiture avec ses enfants à l'arrière. Mais il est question d'éducation : ce n'est pas le rôle de l'Etat d'intervenir dans des affaires privées. Le tabagisme passif est une réalité et il est du ressort de la Santé Publique d'informer des risques, mais pas de promulguer des lois sur des comportements individuels.
L'Etat tend à se substituer de plus en plus à la mise en place et au contrôle de structures dans lesquelles le citoyen doit lui-même trouver sa place. Sous couvert de prétendues "sécurité", "protection", "égalité" même, nos libertés personnelles semblent de plus en plus entravées.
Je fume très peu, les atmosphères enfumées me dérangent parfois mais rien ne m'oblige à les subir. Ce qui me dérange bien plus gravement, c'est l'impolitesse de quelqu'un qui va venir fumer son clope sous mon nez le matin ou quelqu'un qui fume en voiture avec ses enfants à l'arrière. Mais il est question d'éducation : ce n'est pas le rôle de l'Etat d'intervenir dans des affaires privées. Le tabagisme passif est une réalité et il est du ressort de la Santé Publique d'informer des risques, mais pas de promulguer des lois sur des comportements individuels.
L'Etat tend à se substituer de plus en plus à la mise en place et au contrôle de structures dans lesquelles le citoyen doit lui-même trouver sa place. Sous couvert de prétendues "sécurité", "protection", "égalité" même, nos libertés personnelles semblent de plus en plus entravées.
24 janvier 2007
Prendre, donner, partager
Savoir prendre, c'est déjà bien. Discerner le bon grain de l'ivraie, recevoir et profiter : une des grandes choses que l'existence nous offre et on ne sait pas toujours les voir.
Donner : pas simple non plus, et essentiel pourtant. Ni trop ni trop peu, au bon moment, ce qu'il faut. Nécessite de l'attention. Apporte beaucoup, même sans retour. Peu de gens savent donner.
Partager : le plus complexe, évidemment. Ne se calcule pas. Ressemble à un miracle. Evanescent.
La vie n'a de sens que dans l'échange, que sous forme dynamique. Comme le temps qui n'est jamais immobile.
Donner : pas simple non plus, et essentiel pourtant. Ni trop ni trop peu, au bon moment, ce qu'il faut. Nécessite de l'attention. Apporte beaucoup, même sans retour. Peu de gens savent donner.
Partager : le plus complexe, évidemment. Ne se calcule pas. Ressemble à un miracle. Evanescent.
La vie n'a de sens que dans l'échange, que sous forme dynamique. Comme le temps qui n'est jamais immobile.
21 janvier 2007
Grosse fatigue
Y'a un moment où y'en a marre. Où le plus petit désagrément supplémentaire donne envie de tout foutre en l'air. Où on arrive au bout de ce que l'on peut supporter. Où la bonne volonté, les efforts de lucidité, les tentatives d'enthousiasme et de détournement d'attention n'arrivent plus. La situation n'est pas forcément pire que la veille, elle n'est peut-être même pas catastrophique, seulement on est fatigué, fatigué, fatigué. Et la bouteille à moitié pleine a disparu du champ de vision parce que les paupières sont trop lourdes pour voir au-dessus du niveau de ce qui est plein. Je n'ai plus le courage de me raccrocher aux bons conseils, aux gentillesses, aux éléments positifs. Il ne reste que l'envie de se vautrer dans le désespoir, les lamentations, le tout va mal, c'est si facile et c'est si proche.
Bon, c'est pas rigolo tout ça, hein ? Vivement ce soir qu'on se couche.
Bon, c'est pas rigolo tout ça, hein ? Vivement ce soir qu'on se couche.
16 janvier 2007
Un ami
Un ami, c'est :
- quelqu'un qu'on peut appeler sans avoir rien à lui dire
- quelqu'un à qui on peut dire qu'il a morceau de salade collé sur une dent sans qu'il se sente gêné
- quelqu'un qu'on a l'impression de connaître depuis la nuit des temps
- quelqu'un qu'on a envie d'épouser de temps en temps
- quelqu'un avec qui on peut ne pas parler
- quelqu'un qui vous habite en permanence
- quelqu'un à qui on fait attention
- quelqu'un avec qui on rit
- quelqu'un avec qui on se repose
- quelqu'un dont on ne se lasse pas
- quelqu'un dont on ne craint pas le regard
- quelqu'un à qui on n'a jamais besoin de dire de ne pas répéter les secrets
- quelqu'un qui se suffit à lui-même
- quelqu'un avec qui le temps ne compte pas
- quelqu'un qu'on peut recevoir en pyjama pas lavé
- quelqu'un qu'on n'échangerait contre personne d'autre.
Et j'en oublie certainement...
- quelqu'un qu'on peut appeler sans avoir rien à lui dire
- quelqu'un à qui on peut dire qu'il a morceau de salade collé sur une dent sans qu'il se sente gêné
- quelqu'un qu'on a l'impression de connaître depuis la nuit des temps
- quelqu'un qu'on a envie d'épouser de temps en temps
- quelqu'un avec qui on peut ne pas parler
- quelqu'un qui vous habite en permanence
- quelqu'un à qui on fait attention
- quelqu'un avec qui on rit
- quelqu'un avec qui on se repose
- quelqu'un dont on ne se lasse pas
- quelqu'un dont on ne craint pas le regard
- quelqu'un à qui on n'a jamais besoin de dire de ne pas répéter les secrets
- quelqu'un qui se suffit à lui-même
- quelqu'un avec qui le temps ne compte pas
- quelqu'un qu'on peut recevoir en pyjama pas lavé
- quelqu'un qu'on n'échangerait contre personne d'autre.
Et j'en oublie certainement...
11 janvier 2007
Une théorie
Le verbe aimer est complexe car il regroupe des sentiments très divers. En ce qui concerne les sentiments éprouvés pour autrui, il me semble qu'on peut les différencier par rapport à l'origine qu'ils ont dans notre corps :
- son enfant, on l'aime avec sa chair
- son amant(e), on l'aime avec son ventre
- son ami(e), on l'aime avec son esprit, son intelligence
- sa famille, on l'aime avec sa mémoire, peut-être son sang
- son enfant, on l'aime avec sa chair
- son amant(e), on l'aime avec son ventre
- son ami(e), on l'aime avec son esprit, son intelligence
- sa famille, on l'aime avec sa mémoire, peut-être son sang
Interrogation égotiste
Le médecin consulté aujourd'hui m'a posé délicatement une question : "vous avez du soutien autour de vous ?". Un peu et bêtement gênée, j'ai répondu que je n'étais pas seule. Et puis j'ai compris le sens de sa question et j'ai ajouté : "je suis célibataire, si c'est cela que vous vouliez me demander". Elle a ri et aquiescé.
Oui, je suis célibataire, et depuis longtemps, et je sais bien que je fuis de plus en plus l'idée même de couple. Je n'ai pas de projet, pas d'envie particulière concernant mon avenir. J'ai des amis ; un boulot ; une maison ; des occupations. Ai-je une vie pauvre ?
Oui, je suis célibataire, et depuis longtemps, et je sais bien que je fuis de plus en plus l'idée même de couple. Je n'ai pas de projet, pas d'envie particulière concernant mon avenir. J'ai des amis ; un boulot ; une maison ; des occupations. Ai-je une vie pauvre ?
09 janvier 2007
Du mieux pour soi-même
En cas de trouble ressenti en soi, la difficulté consiste souvent à savoir choisir entre plusieurs options : faire la sourde oreille et opter pour la fuite en avant ? S'écouter et tâcher de comprendre ? Ou bien s'en remettre à quelqu'un d'autre ?
Il n'est pas toujours aisé de savoir quelle solution est la bonne. Parfois, réagir par l'action, se mettre à fond dans le travail par exemple, est salutaire. A d'autres moments, il est indispensable d'effectuer un repli sur soi, de se questionner et de prendre soin de soi avant tout. Et d'autres fois encore, on n'est pas en mesure d'avoir assez de lucidité et le mieux est d'interroger quelqu'un d'extérieur, comme un médecin.
La clef de voûte du bien être je crois, c'est le repos. Quand le sommeil va mal, tout se dérègle. Cet abandon de soi quotidien est une nécessité absolue et un indicateur majeur de notre santé morale et physique. Notre corps et notre conscience sont comme une machine qui a besoin d'être régulièrement rechargée, sinon elle dysfonctionne. Simpliste, certes, mais les solutions aux problèmes compliqués ne sont pas forcément compliquées elles aussi. Bien au contraire.
Il n'est pas toujours aisé de savoir quelle solution est la bonne. Parfois, réagir par l'action, se mettre à fond dans le travail par exemple, est salutaire. A d'autres moments, il est indispensable d'effectuer un repli sur soi, de se questionner et de prendre soin de soi avant tout. Et d'autres fois encore, on n'est pas en mesure d'avoir assez de lucidité et le mieux est d'interroger quelqu'un d'extérieur, comme un médecin.
La clef de voûte du bien être je crois, c'est le repos. Quand le sommeil va mal, tout se dérègle. Cet abandon de soi quotidien est une nécessité absolue et un indicateur majeur de notre santé morale et physique. Notre corps et notre conscience sont comme une machine qui a besoin d'être régulièrement rechargée, sinon elle dysfonctionne. Simpliste, certes, mais les solutions aux problèmes compliqués ne sont pas forcément compliquées elles aussi. Bien au contraire.
07 janvier 2007
Seule, de Barbara
Comme jour,
Comme nuit,
Comme jour après nuit,
Comme pluie,
Comme cendre,
Comme froid,
Comme rien,
Comme un ciel déserté,
Une terre sans soleil,
Comme pays perdu
Sans couleur,
Sans clarté,
Sans étoile,
Egarée
Comme épave perdue,
Comme épave perdue,
Comme jour,
Comme nuit,
Comme jour après nuit,
Comme pluie,
Comme cendre,
Comme froid,
Comme rien
Comme épave perdue,
Je me cogne et me brise,
Comme froide,
Comme grise,
Comme rien.
Je suis seule,
Comme froide,
Comme grise,
Comme rien.
Je suis seule...
06 janvier 2007
Irrésolutions
Nous avons changé d'année et je n'ai encore rien vu. J'aime bien, généralement, les bilans et les résolutions mais je vis beaucoup trop au jour le jour depuis trois semaines pour y consacrer un dixième de neurone.
Moment de pause chez moi au milieu de la tourmente des soucis d'ordres médical, familial, pratique. J'écoute et perçois silence et calme alors que c'est plutôt la tempête dehors. Mais à l'intérieur de moi il y a silence et calme. Je prends un peu de distance et je me prépare à penser un peu plus loin. Il ne m'est jamais arrivé je crois d'être autant mise au supplice par la moindre décision dérisoire à prendre ces derniers temps. Mais je sais écouter les signes et c'est celui du grand trouble qui me bouleverse même si je fais front. Alors j'essaie de détendre et de dénouer, et pour cela, la lutte est contre-indiquée. La fuite n'est pas toujours une lâcheté, loin de là, mais au contraire une solution sage. Il n'y a que la paix qui prépare aux bonnes décisions et aide à la lutte efficace.
Plus le temps passe (l'âge !) et plus tout m'apprend combien les réponses à tous les problèmes résident en des choses parfaitement simples. Ce qui ne signifie pas qu'il soit toujours simple d'y parvenir, mais se débarrasser des faux questionnements et des complications inutiles, c'est déjà un grand pas de fait vers le bien être.
Alors je souhaite à tous ceux qui le veulent et à tous ceux qui en ont le courage, de connaître en 2007 (voire plus si affinités), le bien être.
Moment de pause chez moi au milieu de la tourmente des soucis d'ordres médical, familial, pratique. J'écoute et perçois silence et calme alors que c'est plutôt la tempête dehors. Mais à l'intérieur de moi il y a silence et calme. Je prends un peu de distance et je me prépare à penser un peu plus loin. Il ne m'est jamais arrivé je crois d'être autant mise au supplice par la moindre décision dérisoire à prendre ces derniers temps. Mais je sais écouter les signes et c'est celui du grand trouble qui me bouleverse même si je fais front. Alors j'essaie de détendre et de dénouer, et pour cela, la lutte est contre-indiquée. La fuite n'est pas toujours une lâcheté, loin de là, mais au contraire une solution sage. Il n'y a que la paix qui prépare aux bonnes décisions et aide à la lutte efficace.
Plus le temps passe (l'âge !) et plus tout m'apprend combien les réponses à tous les problèmes résident en des choses parfaitement simples. Ce qui ne signifie pas qu'il soit toujours simple d'y parvenir, mais se débarrasser des faux questionnements et des complications inutiles, c'est déjà un grand pas de fait vers le bien être.
Alors je souhaite à tous ceux qui le veulent et à tous ceux qui en ont le courage, de connaître en 2007 (voire plus si affinités), le bien être.
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